Dans ma famille, nous sommes tous des becs sucrés, et depuis toute petite, mon moment préféré du repas a toujours été le dessert. Je l'ai d'ailleurs appris très jeune : comme beaucoup d'enfants, si je ne mangeais pas tout ce qu'on me mettait dans mon assiette (sans évidemment tenir compte de mes besoins réels selon mon âge ni de ma sensation de satiété) ou que je n'étais pas assez sage, j'étais privée de dessert.
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Le goûter était présenté comme une récompense, qu'on zappait quand on manquait de temps, et qu'on prenait le temps d'aller chercher à la boulangerie (miam, un bon pain au chocolat ou un croissant au beurre !) si j'avais eu une bonne note. Et on fêtait évidemment toujours une bonne nouvelle avec un bon gâteau, une pâtisserie ou un gros dessert au restaurant.
Je ne parle évidemment même pas des bonbons ou des chocolats qui étaient offerts pour faire plaisir, récompense ultime pour beaucoup d'enfants qui sont sensibles à ces sucreries délicieuses...
Ma relation compliquée avec le sucre
Tous ces petits écarts sucrés n'étaient pas un problème tant que j'étais enfant, car je bougeais beaucoup, j'étais très active, et je ne voyais le sucre que comme une source de plaisir gustatif très agréable, ce qui me semblait très positif.
Seulement, ça s'est un peu compliqué avec les années, car comme énormément d'adolescentes, j'ai pris beaucoup de poids d'un coup, et comme j'avais beaucoup de mal à apprivoiser ce corps, je me suis mise à faire des choix alimentaires différents pour tenter d'endiguer la prise de poids, qui me semblait énorme et catastrophique (alors que, je m'en rends compte aujourd'hui, elle était surtout normale et inévitable à cette période de ma vie).
Puisque je ne pouvais pas envisager une seconde de renoncer à tous ces plaisirs sucrés qui représentaient à l'époque mes seuls plaisirs alimentaires de la journée, j'avais petit à petit considérablement diminué les apports de tout ce dont je ne voyais pas l'intérêt.
J'ai donc commencé par la viande, les oeufs, la charcuterie (plutôt un bon choix, sur ce coup-là) mais aussi le fromage, le lait, les légumineuses, le poisson, bref des catégories d'aliments entières dans l'espoir d'économiser des calories pour pouvoir me venger sur les desserts, les goûters et les petits-déjeuners.
Sans surprise, à la fac, j'ai développé une vraie addiction au sucre car j'avais une chambre d'étudiant et je vivais seule. Je pouvais donc manger toutes les sucreries que je voulais. J'ai forcément pris beaucoup de poids, et j'ai commencé à avoir des maux d'estomac particulièrement douloureux.
À chaque fois que j'allais chez le médecin ou que je faisais des analyses, mes résultats étaient normaux et j'ai donc dû traîner mes problèmes digestifs pendant des années.
Ce n'est que lorsque j'ai arrêté de manger du sucre pendant un mois entier que les symptômes ont totalement disparu.
En fait, dès les premiers jours, je me suis sentie mieux, et j'étais bien sûr soulagée, mais j'ai réalisé ce que ça voulait dire : je devrais définitivement arrêter de manger du sucre !
Bien sûr, je craquais quand même de temps en temps pour un bon dessert ou une barre de chocolat, mais à chaque fois, je culpabilisais juste après.
Du coup, il y a quelques semaines, j'en ai eu assez, et j'ai décidé que le sucre n'était pas forcément mon ennemi et que je pouvais sûrement en manger avec modération sans que ça fasse de mal à mon corps.
Deux semaines en mangeant tout le sucre que je voulais
Je voulais voir ce qui arriverait si je mangeais tout ce que je voulais, donc j'y suis allée à fond.
Pendant deux semaines d'affilée, j'ai rajouté du sucre dans mon café, j'ai mangé des pâtisseries en dessert, j'ai mangé des cookies aux grosses pépites de chocolat, des gâteaux, des glaces... Bref, je ne me suis pas privée une seule fois.
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Mon corps a très mal réagi à tout ce sucre
Vous vous demandez sûrement comment je me suis sentie ? J'aimerais bien vous dire que je me suis sentie en pleine forme et que tous mes problèmes avec le sucre étaient enfin réglés. Que j'avais retrouvé tous mes plaisirs d'enfance, sans aucune conséquence ni sur mon poids, ni sur mon humeur. Que le sucre n'a en fait aucun impact négatif sur moi, et que manger sucré est devenu naturel.
Mais ce serait totalement faux, car en réalité, même si j'ai trouvé ça très libérateur de pouvoir dire oui à toutes les sucreries qu'on me proposait par pur gourmandise, mon estomac s'est vraiment rebellé contre moi.
Pendant les deux semaines entières, je me suis sentie ballonnée 24h/24 et 7j/7. Mes maux d'estomac m'ont même plusieurs fois réveillée en pleine nuit et je devais aller aux toilettes plusieurs fois par jour car je me sentais très barbouillée.
J'avais des boutons sur le visage, je me sentais grognon, grincheuse, fatiguée et j'avais faim sans arrêt car mon corps avait besoin d'aliments qui n'étaient pas bourrés de sucre.
Toute la journée, j'avais la migraine et je me sentais toute molle. Et ce n'est même pas le pire.
J'ai senti mon addiction au sucre revenir
Je ne pense pas que mes symptômes physiques étaient dus au sucre lui-même, mais plutôt à la quantité de sucre que je mangeais.
Les desserts sont définitivement mon péché mignon, et je pense que ça ne changera jamais vraiment, mais au lieu de manger une part de gâteau et de me contenter de ça pour la journée, je me resservais systématiquement, et je prenais en général un goûter sucré ainsi qu'un dessert le soir aussi après le dîner.
Beaucoup se sentiraient écoeurés de manger autant de sucre, mais c'est justement mon problème. Une fois que j'ai commencé à mettre le nez dedans, je ne sais pas m'arrêter — c'est vraiment trop bon !
Le pire, dans cette histoire, c'est que mes envies de sucre devenaient tellement fortes que j'avais l'impression de ne plus être capable de me contrôler. Mon addiction au sucre avait trop de conséquences négatives sur ma vie.
Je me rendais bien compte qu'il était temps d'en finir avec ce festin de sucre et tout ce que je m'enfilais comme sucreries avec le jean déboutonné parce que j'en avais mal à l'estomac à force de manger trop de gourmandises sucrées.
Je dois reconnaître que j'ai vraiment abusé pendant ces deux semaines, mais c'était un peu l'objectif de départ. J'avais secrètement espéré qu'en inondant mon organisme de sucre, mon corps finirait par s'y habituer.
Hélas, je m'étais bien trompée, et j'ai dû reconnaître l'inévitable : il fallait que je dise au revoir à mes petits plaisirs sucrés.
Ma décision finale
J'ai mis près d'une semaine à arrêter le sucre et à réussir à stopper mes envies sucrées, mais mon estomac ne me fait plus souffrir, je n'ai plus aucun bouton sur le visage et j'ai l'impression que j'ai dix fois plus d'énergie.
Je suis contente d'avoir passé ces deux semaines à manger trop de sucre, quelque part, car c'est ce qui m'a permis de bien intégrer que non, manger du sucre n'en vaut pas la peine et me sentir bien est bien plus important pour moi que de croquer dans une part de gâteau.
Et ce n'est pas comme si je me privais totalement, car je continue à manger du sucre ou un dessert régulièrement, en satisfaisant le plus souvent mon envie de sucré en croquant dans une pomme juteuse ou en choisissant un fruit que je n'ai pas l'habitude de manger.
Ce qu'il faut aussi savoir, et on ne le dit pas assez, c'est que lorsqu'on mange du sucre ou un dessert, cela va entraîner une chute de glycémie peu de temps après, ce qui va entraîner une fringale soudaine et une faim très intense, qui vont nous pousser à apaiser rapidement notre estomac. On aura donc tendance à se diriger de nouveau vers un aliment sucré ou particulièrement gras (voire les deux d'ailleurs).
Quand on diminue sa consommation de sucre et qu'on se tourne vers d'autres aliments plus sains (un fruit, un yaourt, une tranche de pain complet avec un peu de beurre, une tranche de jambon, un oeuf dur), le taux de glycémie diminue ensuite tranquillement, la faim augmente plus tard et de manière beaucoup plus progressive, et on a donc beaucoup moins envie de sucre ensuite.
Diminuer sa consommation de sucre peut donc se faire petit à petit, et n'est pas si difficile si l'on avance progressivement, puisque moins on en mange, moins on en a envie. C'est justement pour cette raison que désormais, je continue à m'octroyer de temps en temps de petits plaisirs sucrés, mais en moins grande quantité, et j'arrive surtout à me contenter d'une part (et d'une seule !), et je garde ensuite le reste pour plus tard !
Si vous aussi, vous avez toujours eu l'habitude de manger du sucre, que vous avez parfois des problèmes digestifs ou des maux de ventre inexpliqués, que vous manquez d'énergie ou que vous êtes particulièrement stressé ou angoissé, essayez tout simplement de passer une journée ou une semaine en mangeant beaucoup moins de sucre.
Vous verrez qu'automatiquement, vous aurez moins faim, vous aurez plus d'énergie, vous aurez l'impression que votre moral sera naturellement boosté et vous vous sentirez bien mieux dans votre corps en étant débarrassé de vos problèmes digestifs parfois très douloureux.
Et si vous avez peur de ne pas réussir à passer le cap, dites-vous bien que comme ça, vous protégez votre coeur : pour commencer, découvrez la quantité de sucre maximale recommandée par jour juste histoire de vous donner une idée et ces conseils tout simples à suivre pour y arriver facilement.
Vous vous demandez d'ailleurs si vous mangez trop de sucre ? Faites le test : si vous vous retrouvez dans l'un de ces 5 symptômes, alors oui !
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