Humeurs

J'ai connu le bore-out

06 janvier 2018 - 13 : 50

Vous avez sûrement déjà entendu "Sa collègue a fait un burn-out". Ou bien peut-être l'avez-vous déjà ressenti, ce fameux burn-out ? C'est devenu monnaie courante, loin d'être zen au bureau, les gens sont stressés et débordés, les patrons mettent trop la pression, on n'arrive plus à prendre de distance et on pète les plombs. On appelle ça faire un burn-out.

Moi, j'ai fait tout l'inverse. Non, je n'ai pas fait une overdose de plénitude ! J'ai fais une sorte de bore-out.

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Explications

"Bore" est tiré du mot anglais boring : ennuyeux. Cela peut arriver de n'avoir pas grand-chose à faire : c'est plutôt agréable. Mais quand c'est le quotidien, croyez-moi c'est un supplice.

Quand j'ai été embauchée, j'ai beaucoup appris, j'adorais mon job. Mes journées étaient bien remplies : mails à répondre, réunions de travail, recherches, comptes-rendus. Je me débrouillais si bien que j'arrivais même à glisser une ou deux pauses café de 5-10 minutes dans la journée, histoire de décompresser avec les collègues des autres services. La vie était merveilleuse.

Et puis, pour des raisons indépendantes de ma volonté et de ma personne, les choses ont changé. Le boulot s'est raréfié dans mon service. Ma collègue et moi avons commencé à entrer dans des conflits stupides avec notre direction.

Des choses pas sympas ont été dites sur notre travail alors que ce n'était pas fondé, nous bossions bien, mais quand même... il y avait un problème : on nous reprochait notre personnalité, ou bien notre vie privée.

Très vite, on a été en situation d'échec car notre travail était bien, mais on nous en voulait. On ne savait pas vraiment pourquoi. Les réunions s'éternisaient sur du blabla lié à notre activité à plus ou moins grande échelle, mais on ne travaillait plus sur du concret.

Très vite, nos dossiers ont été oubliés, mis de côté ou en attente. Nous avons eu le bon réflexe, on a provoqué des réunions pour prévenir que le travail se faisait rare. Mais pour la direction ce n'était pas grave, beaucoup de travail allait arriver.

Pour nous calmer, on nous donnait quelques bricoles à penser. On montait donc des dossiers, des projets qui ne seraient jamais même présentés en réunion. 

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Au début, c'était presque agréable : on faisait ce qu'on voulait. On pouvait trainer, papoter, mettre à jour la paperasse, archiver nos piles de documents, ranger nos tiroirs, dépanner les autres collègues. Et puis très vite, il n'y a plus rien eu à faire.

On oubliait de venir nous dire bonjour dans notre bureau, on entendait les réunions de nos vieux projets se dérouler avec de nouvelles personnes, sans notre présence. En buvant le café avec une collègue ou deux, on se rendait compte qu'on leur avait confié une de nos tâches alors qu'il n'y avait absolument aucun rapport avec leurs services.

Nous étions mises au placard. Outre le fait d'être isolées, nos journées étaient maussades et ennuyeuses. Plus rien ne nous stimulaient intellectuellement. Personne n'avait besoin de nous. Sans m'en rendre compte, j'ai commencé à me dévaloriser. Je ne me croyais plus capable de rien. J'étais sur la défensive, les larmes montaient dès la moindre contrariété. J'étais à bout de nerfs.

Heureusement nous étions deux dans notre service et plusieurs autres services ont été touchés. Nous avons pu en parler, identifier les problèmes, nous soigner ensemble. Mais tout ceci n'était qu'un pansement sur une jambe de bois. Afin de pallier à ce genre de problème, il n'y a qu'une chose à faire : partir.

Après les démissions de la plupart de mes collègues j'ai proposé une rupture conventionnelle. Je suis restée 3 mois sans pouvoir travailler car je ne savais plus grand-chose sur moi à part mon nom et mon prénom. Je ne savais plus ce que je voulais, ni quelles étaient mes compétences. On appelle ça une déstructuration de la personnalité. 

Aujourd'hui, j'ai un travail dans lequel je m'épanouis. Evidemment, il y a des jours avec et des jours sans, comme tout le monde. Mais rien de comparable à ce que j'ai vécu dans ce précédent job.

Mes conseils si vous êtes victime d'un bore out

La première étape est de prendre conscience que vous n'avez rien à faire et que c'est vraiment problématique et pas passager. Ensuite : parlez. Lisez des articles sur ce phénomène, internet regorge d'articles psychologiques très intéressants à ce sujet.

Et pour finir : il n'y a qu'une seule chose à faire : PARTEZ. Si la situation avait dû s'arranger, ce serait fait depuis longtemps (depuis votre prise de conscience en fait).

Démissionnez ou bien demandez une rupture conventionnelle. Pour ne pas le vivre comme un échec, tirez toutes les leçons que vous pourrez de cette expérience désagréable. 

Puisez du mauvais d'une situation tout le meilleur de votre personnalité. 

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Mon Petit Fourbi
Depuis toujours j'aime les produits de beauté, prendre soin de moi. Passionnée de photographie, j'ai décidé d'allier mon goût pour l'écriture et pour les cosmétiques et de monter mon blog. Mon petit fourbi est un blog beauté, qui présente les nouveautés ainsi que mes coups de cœur (ou mes flops d'ailleurs).