Beauté

Toute la vérité sur les antidépresseurs

30 octobre 2014 - 11 : 00
Depuis cinq ans, je prends des antidépresseurs. En fait, non. Tout a commencé il y a 7 ans avec ces drogues, lorsqu'un médecin espagnol m'a prescrit une pilule qui allait, soi-disant, me rendre ma bonne humeur et qui m'a, à la place, presque tuée. Mais ce n'est pas de ça que je veux parler. Ce dont je veux parler aujourd'hui, c'est de la merde que je prends depuis cinq ans plus qu'et demi.

Quand les médecins prescrivent ça, ben, ils ne te parlent pas des effets secondaires, ils ne te disent pas que pour te sentir un peu mieux, tu vas devoir en baver grave. Moi, c'est le sommeil et les kilos que j'ai perdus dans la bataille. Pour les kilos, je ne vais pas te mentir, je ne râle pas trop. Je suis mince, maintenant, waouh, alors qu'avant, j'avais des rondeurs, des bourrelets, en vérité. Pour le sommeil, en revanche, c'est une autre affaire.

Il y a près de deux ans, me sentant, clairement, mieux dans ma peau, je décide de commencer à me sevrer. Oui, comme pour les drogués et les alcoolos. On me dit qu'il faut y aller doucement, très doucement, et après cinq mois, ce n'est que la moitié de la dose dont je suis arrivée à me défaire, à cause des effets secondaires du sevrage... Je fais une pause, histoire de m'habituer à ma nouvelle vie. Je viens de me séparer et de déménager avec un mouflet de 18 mois sous les bras, tu te souviens ? Il me faut du temps.

En février 2014, je décide de m'y remettre. Faut savoir que je ne dors pas, mais alors pas du tout, depuis plusieurs semaines déjà et je sens que je commence un peu-beaucoup à délirer. Je m'y mets donc et voilà qu'en juin, je n'ai toujours réussi à diminuer que la demi-dose de la demi-dose qu'il me reste. Entre temps, je suis allée voir un pseudo spécialiste du sommeil et une neurologue qui m'ont prescrit des trucs qui m'ont rendue super malade.

Je refais une pause dans mon sevrage. Ce sont les vacances, tu piges et moi, les effets secondaires, de sevrage, etc, j'en ai marre. Ce n'est pas une vie d'être tout le temps mal.

Il y a genre un mois, je me sens, à nouveau, assez forte pour tenter d'arrêter cet antidép de mes deux. Je reprends là où j'en étais restée. Quelques jours plus tard, des effets indésirables puissance 1 000 surviennent. Des vertiges pas possible. Ma tension chute à 8 et des poussières. C'est le retour des migraines. Bref, c'est vraiment pas la joie.

Je vais voir mon médecin traitant. Cui-là, il m'a mis une grosse étiquette de dépressive sur la tronche, et comme je n'ai pas trop confiance en moi, en général, je me dis que, peut-être, il doit avoir raison. Mais là c'en est trop. Pour lui, si je suis trop maigre (parce que c'est vrai que je la frôle, la maigreur), c'est sûrement que je ne bouffe pas, que je ne bois pas, même et les filles, comme moi, il les envoie chez le cardiologue. Moi, je lui dis que je mange (en vérité, je n'ai jamais autant mangé) et que mon poids, c'est la faute à cette molécule de pute que je m'enfile depuis X années. Il me répond que c'est bizarre, que, comme par hasard, parmi tous ses patients, je suis la seule qui ait maigri en prenant ce genre de médocs (conneries parce que des gens sous antidépresseurs, j'en connais pas mal et les réactions sont variées). Il me prescrit un autre antidép à prendre en plus de celui que je prends déjà. Il va jusqu'à m'affirmer que les doses d'anti-dépresseur que je prends sont trop petites, que je dois remonter tout ça... Je vois bien qu'il ne me prend pas au sérieux, que mon insomnie pour lui, c'est de la foutaise ou alors, si c'est vrai, c'est que c'est dû à mon anxiété, à mon sevrage à la limite. Je suis un peu abasourdie lorsque je sors du cabinet, presque en état de choc.

Etat de choc qui, le matin suivant, a cédé la place à la colère. Oui, je suis en colère car cette merde, cette fois, c'est clair, j'ai raison de vouloir l'arrêter et putain, ce médecin à la noix, il m'a vu 5-6 fois dans sa vie, pour qui il se prend ? Si je continue à ne pas dormir, je vais, n'ayons pas peur des mots, casser ma pipe, c'est sûr et certain et je n'ai pas envie de clamser moi, j'ai envie de vivre, de voir mon petit bout grandir et je suis sûre que plein de belles choses sont prévues pour moi, ici bas.

Les vertiges ne cessant pas, je vais consulter un deuxième médecin pour un second avis. C'est une docteure que l'on m'a décrite comme stricte mais efficace que je vais voir. Je ne lui dis pas pour mon burn-out (c'est une dépression mais c'est mieux de dire burn-out, tu vois, ça a moins cette connotation de faible) d'il y a 7 ans, je ne lui dis pas pour mes antidépresseurs. Je lui parle juste de mes vertiges et elle avoue ne pas comprendre. Au fil de la conversation, je commence à me sentir beaucoup plus à l'aise et lui "avoue" la vérité... Elle me répond qu'elle est consciente qu'elle ne peut pas beaucoup m'aider (un médecin qui ne se prend pas pour dieu le père, t'en as déjà vu toi ?) et qu'elle sait que cet anti-dépresseur que je prends, les gens quand ils commencent à l'arrêter, ils ont des effets de sevrage très importants. Elle me dit qu'elle croit que j'ai raison, qu'il faut que je l'arrête, quitte à reprendre quelque chose d'autre après si ça ne va pas. Elle me fixe Noël comme deadline, là où d'autres médecins m'auraient fixé deux semaines. J'ai envie de l'embrasser. Enfin quelqu'un qui me prend au sérieux !

Depuis, je continue à diminuer les doses et mes symptômes (je t'en donnerai la panoplie lorsque j'aurais la force pour) continuent à augmenter  mais je sais que je suis dans le bon parce la grande majorité des symptômes sont physiques.

Voilà pour mon article décousu, qui n'a rien à voir avec ce dont je parle d'habitude. J'en écrirai, probablement moins pendant quelques-temps à cause des symptômes. J'avais besoin de me confier et de vous avertir au sujet de ces drogues. Vous pensez que je suis parano parce que j'utilise le mot "drogue" ? Alors réfléchissez un instant et dites-moi, comment vous, vous appelez un médicament qui crée une telle dépendance chez le patient ?
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