Voilà, ça fait un moment que j’observe un curieux et récurrent phénomène, et je me demande si je suis la seule dans ce cas. Parfois, je suis malade, ou enceinte (moins souvent) et suis donc dans l’incapacité temporaire d’assumer les tâches du quotidien qui sont habituellement les miennes (toutes les tâches).
Dès que je commence à tousser, à dire que j’ai mal quelque part, ou à rappeler que « le médecin a dit qu’il fallait que je me repose », mon mari est atteint d’une surdité brutale qui va de pair avec l’apparition subite de maladies diverses chez lui (maux dentaires, dorsaux, ventraux, fièvre, son imagination est sans limite). Ce qui est étonnant, outre cette synchronisation quelque peu douteuse, c’est que sa maladie, quelle qu’elle soit, est toujours supérieure à la mienne.
Par exemple, dans le duel « enceinte de huit mois + interdiction médicale de toute source de stress ou d’activité + gastro » contre « légers et furtifs toussotements », eh bien, figurez-vous que c’est le deuxième camp qui a gagné, et haut la main en plus ! (« Il faut que tu t’occupes de Chouquette, que tu ranges sa chambre et que tu lui fasses à manger, moi je suis crevée ». « Je peux pas, je suis malade, moi ». ).
La maladie de mon mari annule la mienne. La maladie de mon mari le rend inapte à s’occuper de choses dont il ne s’occupe, de toute façon, jamais (« Non, je ne l’ai pas fait, tu peux comprendre que je suis malade, là ») (la fonction compréhension est quelque peu rouillée chez moi, désolée, va te reposer, tu es si fatigué). La maladie de mon mari le rend hyper sensible à ce qui se passe dans son petit corps, il a un peu froid, il a un peu chaud, ouh là là, il ne peut plus marcher.
Mais quand je suis malade, ce qui se passe dans mon petit corps, même appuyé à grands renforts de phrases pourtant très claires « Je viens de vomir, je vais vomir », eh bien, c’est comme si je l’indiquais à moi-même (l’info-boomerang, en somme).
Je vous donne un nouvel exemple, qui me semble éloquent. « J’ai super mal, là, un truc de ouf, j’ai des contractions monstrueuses, je crois que je vais accoucher ». « Mais non ». (En fait si)
Depuis 10 jours, mon mari est malade (enfin, dès qu’il est dans notre appart). Quand je lui demande s'il a mal à la gorge ou à la tête, il dit : "Non, je tremble" (et après, il me montre comment il tremble).
Quand je touche son front pour voir s'il a de la fièvre, il déforme son visage façon j'agonise, croyant que ça va augmenter (faire venir ?) sa température.
Quand je lui dis qu'il aurait quand même pu (mettez le verbe de votre choix), il me répond qu'il est "malade, là". Quand il est devant son ordinateur, sa fièvre disparaît, et réapparaît dès que je lui demande quelque chose.
Quand il veut se coucher (il est malade, là), il se couche.
Et là, le miracle se produit : les enfants s'auto-alimentent, s'auto-changent, s'auto-gèrent puis s'auto-endorment !
Le matin, il se réveille, après un nouveau miracle qui a géré le biberon de 5h30, puis préparé le petit dej de Chouquette et ses vêtements de la journée. Il se réveille à la dernière minute, parce qu'un miracle va sans doute aussi se (re)lever pour habiller Chouquette.
Le miracle a attendu, puis s'est relevé, parce que le malade aime bien prendre de longues douches. Et chouquette et le malade partent à l'école.
Quand je pense qu'il y a des gens qui ne croient pas aux miracles. Mon mari y croit, lui.
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