Famille

5 choses que mes enfants m'ont appris (et que les vôtres vous apprendront aussi)

22 avril 2024 - 19 : 58
par Mylène

Vous le savez forcément si vous êtes déjà parent, si vous avez déjà passé du temps avec des parents avec leurs enfants en bas âge ou si vous avez tout simplement vu un ami avant et après qu'il devienne parent : les enfants bouleversent notre vie, parfois pour le pire, très souvent pour le meilleur.

Les choses qu'on apprend quand on est parent

Devenir parent : pourquoi ça change tout

Quand je suis tombée enceinte de mon aîné, je l'ai su très vite. Ce que j'ai ressenti est assez indescriptible, mais ce que je peux vous dire, c'est que je me suis sentie différente tout de suite. J'avais l'impression que mon coeur battait plus fort, que j'avais les sens aiguisés, à l'affût, hypersensiblisés (encore plus que d'habitude, puisque je suis déjà une hypersensible puissance 285 en temps normal).

Tout me semblait plus beau, plus joli, plus poétique. Je trouvais tout ce qui m'entourait magnifique, et j'étais envahie par des émotions d'une puissance inouïe, au point que je me retrouvais souvent les larmes aux yeux devant les objets les plus anodins (j'ai par exemple déjà versé ma petite larme devant une citation, en lisant un roman touchant, en regardant une fleur, ce qui ne m'était jamais arrivé avant), j'éclatais de rire tellement fort que j'en étais euphorique, ça se terminait toujours en fou rire qui me laissait pliée en deux, et j'étais d'une humeur absolument merveilleuse, je ne me sentais pas juste positive et contente, je me sentais transportée.

Bien sûr, comme toutes les femmes enceinte, j'avais aussi régulièrement des phases de grande mélancolie, une tristesse décuplée, le moindre petit accrochage dans ma routine pouvait parfois me sembler insurmontable. Mais ces périodes de fragilités et d'hypersensibilité sont un excellent moyen d'apprendre à prendre soin de soi, à demander de l'aide, à mettre des mots sur ses difficultés pour que les personnes qui nous entourent puissent mieux comprendre nos périodes de trouble. C'est aussi une période essentielle pour apprendre à mieux appréhender ce nouveau corps, ces nouveaux besoins qui apparaissent soudainement et semblent changer de jour en jour sans que l'on comprenne trop pourquoi.

C'est enfin une période où il faut apprendre à lâcher prise, à se laisser porter par cette grossesse, à accepter que pour prendre soin au mieux de ce petit être, il est important de ne pas chercher à tout contrôler et de s'écouter.

Ce que je ne savais pas quand j'étais enceinte, c'est que cette période qui allie adaptabilité, écoute, lâcher prise, se poursuit ensuite à la naissance. Car quand bébé naît, même s'il n'est plus lové bien au chaud au creux de notre ventre, nous nous retrouvons tout aussi liés. Aux moindres pleurs, cris, bruits inattendus, on ne peut pas s'empêcher de s'élancer vers lui pour vérifier que tout va bien. Et c'est la même chose quand les enfants grandissent : on a parfois l'impression d'être pris dans un tourbillon incessant d'énergie qui nous dépasse souvent. On perd ses repères, car avec un nouveau-né, puis un deuxième, ou un troisième ou même parfois un quatrième, tout l'équilibre du quotidien s'en retrouve bouleversé. Chacun doit trouver sa place, il est important d'essayer de veiller à ce que chaque membre de la famille ait son propre espace, se sente bien parmi les autres, puisse se reposer, passer du temps seul, s'exprimer librement, à sa manière.

Cela demande un énorme travail d'adaptation, d'écoute, de patience et de lâcher prise pour les parents, ce qui n'est pas toujours facile, surtout quand on a toujours appris à contrôler son quotidien au millimètre, qu'on a toujours misé sur le travail, la productivité optimale, qu'on fait beaucoup d'activités à l'extérieur, qu'on aime sortir, car avec des petits bouts en bas âge, beaucoup de choses changent.

calin-petites-filles

5 Leçons de vie que nous apprennent nos enfants

Et c'est tant mieux. Car nos enfants nous apprennent tellement. Sur le moment, ces leçons peuvent être prises comme des contraintes, des difficultés, des challenges, même – quel parent n'a pas déjà levé les yeux au ciel ou n'a jamais étouffé un cri d'agacement devant un enfant qui refuse catégoriquement d'enfiler son pantalon, de rentrer dans la voiture ou de s'attacher alors que l'heure tourne et que la porte de l'école va bientôt fermer ?

Pour autant, une fois que ce qui nous semblait être une crise est passé et qu'on prend un peu plus de recul, on s'aperçoit que nos enfants nous inculquent des leçons de vie essentielles et que sans eux, on passerait sûrement à côté des plus belles choses du quotidien.

Voici justement 5 leçons de vie que mes enfants m'ont appris et m'apprennent chaque jour, et que, j'en suis sûre, vos enfants vous apprennent aussi :

1. Ralentir est indispensable

Faire vite, c'est bien. Accélérer, c'est super. Sentir qu'on avance, qu'on optimise, qu'on améliore, c'est très grisant et enrichissant. Mais cela ne doit pas être un but en soi, ce n'est qu'une façon de faire les choses.

En réalité, nous avons tous besoin de ralentir de temps à autre pour mieux apprécier les petits plaisirs simples du quotidien, réfléchir, nous poser, prendre du recul. Chercher à tout faire vite, toujours plus vite, nous empêche au contraire de profiter de l'instant présent.

2. Ça va bien se passer

Même si le verre de jus d'orange a été renversé et que ça colle malgré 3 passages de l'éponge, même si la chambre du petit ressemble plus à un joyeux bordel qu'à une photo Pinterest parfaite, même si on n'a plus le temps de repasser grand-chose et qu'on essaye juste de plier proprement les vêtements des enfants en se disant « allez, ça passe ».

Parce qu'on manque de temps, et qu'il faut faire des choix. Et que malgré tout, ça va bien se passer.

On est toujours là. La table ne s'est pas autodétruite parce que la nappe collait encore un peu quand on est partis à l'école. Personne n'est venu vérifier si la chambre du petit dernier était parfaitement rangée en notre absence, et personne ne nous a sanctionné pour « chambre d'enfant dérangée parce qu'il s'y est trop amusé ».

Le t-shirt non repassé a été porté, approuvé, et a rempli sa fonction : tenir chaud et habiller l'enfant. Et en plus, l'enfant était ravi puisque c'était son t-shirt Pat Patrouille préféré. Les enfants apprennent aux parents que même si tout n'est pas fait parfaitement, ça va quand même bien se passer.

3. Il est nécessaire de revoir et réévaluer ses priorités. Constamment. Chaque jour.

Parce que chaque jour, les besoins peuvent changer. Parce qu'oublier sa carte bancaire ou son téléphone à la maison, c'est pas si grave (après tout, on peut passer quelques heures sans), alors qu'oublier le doudou du petit ou perdre les cartes Pokémon du grand, si.

Parce que jusque-là, les seuls yaourts qui méritaient leur place dans le frigo étaient les yaourts à la framboise sans morceaux. Jusqu'à ce qu'un jour, sans qu'on sache pourquoi, les yaourts à la framboise soient devenus radioactifs (et qu'on se retrouve avec 16 yaourts sur les bras) parce que « en fait c'est pas bon, je préfère les yaourts à la pêche ».

Tous les parents le savent : tout est comme ça. Les envies et besoins d'un enfant peuvent changer plusieurs fois par heure, et c'est normal. Parce que même si nous nous obstinons à vouloir figer les choses, essayer de nous reposer sur des choix stables, des envies durables, pour pouvoir retrouver une sensation de contrôle réconfortante, les enfants sont emplis d'une profonde spontanéité. Ils agissent en fonction de leurs envies du moment, pas de ce que leurs parents ont prévu pour eux.

bisou-maman-fils

4. Ecouter ses envies, c'est la base

Et nos enfants font très bien de nous le rappeler, car nous avons beaucoup trop souvent tendance à l'oublier quand nous devenons adultes. Mon fils est venu me voir hier soir avec un petit chocolat emballé (un Dove « Celebrations » au chocolat au lait) en me disant « C'est toi qui me l'a donné, maman, ce chocolat ». Je lui ai répondu « Oui, c'est vrai, mais là on va se coucher dans 5 minutes, donc tu poses ton chocolat et tu viens te coucher ». Mon fils repart dans la cuisine, moi je me dis il a compris, il va m'écouter et il va reposer son chocolat. Il revient deux minutes après, le coin des lèvres plein de chocolat, et me tend le papier, en me disant : « Tiens, c'est le papier du chocolat que j'ai mangé hier ». (Il a 3 ans, il a dû se dire je vais lui dire ça, ça va passer).

Alors je lui réponds « Mais je t'avais dit non, je t'avais dit que tu le mangerais demain ». Et là, mon fils me répond pour se justifier une phrase mythique qui résume parfaitement ce que nos enfants nous apprennent chaque jour : « Oui, mais j'avais envie ! » en haussant les épaules, en mode « argument imparable, l'envie était là, j'ai pas pu faire autrement que de l'écouter ».

J'ai éclaté de rire tellement fort qu'on a vraiment bien rigolé tous les deux. Car il avait raison : écouter ses envies devrait prendre beaucoup plus de place dans notre vie que de ne faire que ce qu'on est toujours « censés faire ».

5. Le mot « câlin » est un mot de sécurité

Ce que je veux dire par là, c'est que dès qu'un enfant crie « câlin », on arrête tout ce qu'on fait, on fait une pause, et on fait un câlin. Même si on est fâché, même si on n'a pas le temps, même si on n'est pas d'accord, même si on était en train de crier, même si on n'est pas content, l'enfant dit « câlin », alors on fait un câlin.

La comparaison avec le « safe word » utilisé habituellement lors d'une séance BDSM peut sembler inappropriée, et pourtant, je trouve que c'est au contraire exactement ça. En BDSM, on s'entend avant de commencer quoi que ce soit sur un « mot sûr », un « mot de sécurité », qui permet à l'un et à l'autre des partenaires de mettre un terme à ce qu'il se passe dès qu'il en ressent le besoin, dès qu'il n'est pas à l'aise, dès qu'il n'a plus envie. Et je trouve qu'on devrait tous avoir ce type de « mot de sécurité » dans notre quotidien.

Le mot « câlin » prononcé en pleurs par un enfant en est un, c'est un besoin vital d'être rassuré, il sait le formuler, alors on lui fait un câlin immédiatement sans lui demander de se calmer d'abord, sans exiger qu'il range ses affaires d'abord ou qu'il obéisse à une règle quelconque. Le câlin est là pour le sécuriser, l'aider à se calmer, lui permettre de se sentir de nouveau bien et en sécurité.

Les plus petits ne sont pas toujours capables d'exprimer ce « mot de sécurité », alors à nous de le voir chez eux : des pleurs ? Un câlin. Un enfant qui baisse la tête, qui n'a pas l'air rassuré, qui tremble, qui s'écarte brusquement ? C'est que quelque chose lui fait peur, on le rassure avec un câlin, en lui touchant le bras, en lui caressant les cheveux, en lui offrant le réconfort que procure le toucher et en lui parlant doucement, avec des mots coton apaisants.

Et c'est exactement la même chose avec les adultes : un adulte, même une personne qu'on connaît peu, qu'on croise de temps à autre ou qu'on voit pour la première fois, qui a les larmes aux yeux, qui tremble, qui se sent mal à l'aise, qui cache son visage dans ses mains, qui exprime un mal-être, exprime ce mot de sécurité avec son corps. Alors nos enfants nous l'apprennent très bien : cette personne a besoin de réconfort.

Donc on lui apporte, sans hésitation, comme on le peut, avec un petit mot gentil, de la patience, en lui faisant le cadeau de ne pas lui tenir rigueur de sa maladresse ou de sa rigidité (qui ne sont sûrement dues qu'à son mal-être), en lui offrant de la bienveillance, en ayant une pensée positive pour elle. Quelle que soit la manière, on trouve une façon de lui apporter du soutien avec des mots, un geste, une attitude bienveillante, pour lui montrer tout simplement qu'on a vu son besoin, qu'on est à l'écoute de son mal-être, qu'on la voit, qu'on la soutient.

Ce n'est pas grand-chose, mais exactement comme à un enfant à qui l'on fait un câlin quelques secondes avant de le voir repartir gambader joyeusement, ça fait toute la différence. C'est ça que nos enfants nous apprennent : que quand quelqu'un, quelle que soit cette personne, exprime une fragilité, un moment de doute, une difficulté, on cherche par tous les moyens à aller vers elle, à l'apaiser, à lui offrir notre bienveillance.

Les enfants savent très bien le faire entre eux, et c'est très beau à voir, surtout quand on les voit se consoler mutuellement, mais cela s'apprend, puis se désapprend généralement une fois adulte. Nos enfants mettent le doigt sur ce qui est vraiment important et que nous devrions garder en tête chaque jour : on se moque des détails, de tout faire comme on l'avait prévu. On prend au contraire le temps de ralentir, de s'écouter, de respecter les besoins des uns et des autres dans la douceur. On comprend que tout peut changer, parce que nous sommes tous différents, que nous avons tous des envies et des besoins qui évoluent, et qu'il est indispensable de lâcher prise plutôt que de chercher à tout contrôler. Mais que le plus important est de se concentrer sur l'essentiel : ce qui nous permet de vivre ensemble, dans l'harmonie, la bonne humeur, la joie et le bien-être de chacun.

On sort de ce schéma où l'on imagine une famille avec les parents qui s'occupent des enfants, qui prennent à leurs charges toutes les corvées et les enfants qui restent bien à leur place, sans avoir vraiment d'espace sain pour s'exprimer. On évite de tomber dans le piège des enfants rois à qui tout est dû, qui ne respectent pas réellement leurs parents et les prennent pour des moyens d'accéder à leurs désirs. On envisage une voie alternative, où tout le monde vit ensemble dans l'harmonie, contribue chacun à sa façon à faire de la maison un endroit où il fait bon vivre, où chaque parole est écoutée : celle des parents car ils ont plus d'expérience et organisent le quotidien pour le bien-être de tous, celles des enfants car ils ont tant à nous apprendre et nous aident à remettre de la spontanéité, de la joie et du bonheur dans nos vies, et qu'ils savent comment nous recentrer sur les plaisirs les plus essentiels.

Chaque membre de la famille doit pouvoir s'offrir ce respect, cette bienveillance, ce réconfort, ces mots apaisants. Depuis la naissance de mes fils, je ne leur ai jamais refusé un câlin (même si j'ai beaucoup entendu les phrases clichées qui ont le don de m'horripiler au plus haut point : « laisse-le pleurer, sinon il va te demander tout le temps les bras », « tu vas en faire un enfant roi », « il fait des caprices, il fait exprès »). Ils se sont toujours calmés rapidement, de plus en plus vite avec les années, d'ailleurs, au point que maintenant, il suffit parfois de leur toucher l'épaule ou de leur caresser les cheveux quelques secondes pour que le chagrin soit consolé et qu'ils reprennent gaiement leurs activités.

Et aujourd'hui, quand je me fais mal, les deux arrêtent spontanément ce qu'ils font pour venir me faire un câlin, vérifier où je me suis fait mal, me proposer leur aide. Le grand va généralement me chercher un verre d'eau, le plus petit me prête son doudou le temps que j'aille mieux, avant de reprendre leurs activités, rassurés. Le seul fait de les voir réagir comme ça me suffit généralement pour oublier que je me suis fait mal, et a le don de me coller un immense sourire sur le visage.

Parce que même si ce n'est pas facile tous les jours, que j'ai beaucoup de mal à faire de la discipline et à répéter 20 fois « va te laver les dents », « mange tes légumes », « va mettre des chaussettes » chaque jour, c'est dans ce type de moments que je réalise à quel point nos enfants nous font grandir et nous aident, chaque jour, à devenir de meilleure version de nous-mêmes.

Découvrez maintenant ce que c'est d'avoir des enfants en 17 illustrations hilarantes et 10 choses qui font de vous une super maman.

Lire aussi :
7 choses à faire pour être des parents rassurants
D'après cette étude, les mères de famille nombreuse seraient plus efficaces au travail

♥ 9 raisons d'être fière (sans culpabiliser !) d'être une mère active

Ajouter les points
12
Points
Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!