Culture

Ces livres que je me rappelle avoir lus

02 septembre 2014 - 14 : 16
Evidemment que, comme vous, je me rappelle de tous les livres que j’ai lus. Il me suffit de revoir un titre, une couverture ou parfois même un nom d’auteur pour que l’histoire me revienne dans sa globalité, quelques rares fois en détails (mémoire de poisson).

Je ne vais donc pas vous parler de tous les livres que j’ai lus, non, je vais vous parler de livres qui m’ont tellement marquée que je me rappelle la situation dans laquelle j’étais lorsque je les ai lus. Et le plus fun, c’est que je vous raconte tout dans l’ordre chronologique !

1) La Nuit des Pantins (R.L. Stine)


Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les histoires d’horreur. J’aimais les fantômes, les maisons hantées et les cauchemars. Je voulais voir des films d’horreur, ce que ma mère m’interdisait catégoriquement. Mais devant tant d’entrain, elle m’a offert mon premier livre d’horreur, un livre de la collection Chair de Poule, Prisonniers du Miroir. Je m’en rappelle parfaitement, tout comme je me rappelle clairement que certaines histoires de cette collection m’ont terrifiée comme La Maison des Morts (mon grand traumatisme d’enfance !).

De toutes mes lectures de petites filles, c’est à La Nuit des Pantins que je repense souvent. La raison est simple : je me rappelle très clairement du moment où j’ai lu ce livre. Nous avions passé nos vacances d’été au Carroz d’Arâches, une station de ski, en Haute-Savoie.

Je lève tout de suite le voile : ce roman traite de pantins qui prennent vie (quelle surprise !) et bref, ce ne sont pas de gentils pantins. Comme quasiment tous les livres de la collection, il m’a tenu en haleine, et il m’a fait peur. Je me rappelle l’avoir lu dans l’appartement qu’on occupait, ça sentait une odeur qui aujourd’hui m’est familière : l’odeur des appartements de location. Mais je me rappelle l’avoir aussi lu en voiture, sur le trajet des vacances.

2) Le Grimoire d’Arkandias (Eric Boisset)


Eric Boisset a bercé ma préadolescence avec Le Grimoire d’Arkandias. Un livre que je n’aurais jamais choisi moi-même : je ne choisissais que des livres où le titre parlait de clowns tueurs, de fantômes tueurs ou même de machines à écrire tueuses (à part ça, j’étais une enfant tout ce qu’il y a de plus équilibrée). C’est encore ma maman, qui aime beaucoup lire aussi, qui m’a rapporté ce livre en me disant que j’allais aimer.

J’ai lu ce livre en été ou au printemps. Je m’en rappelle car il faisait beau et que j’ai lu une partie de ce roman à l’extérieur. Non, pas dans un bain de soleil, ni même dans l’herbe sous le cerisier. Je l’ai lu à l’avant de la maison. Chez mes parents, on accède à la maison par une montée bien raide et j’ai lu quelques chapitres du Grimoire d’Arkandias assise dans cette montée. A même les pavés rouges, en plein soleil.

Des années après la lecture ce livre, j’ai rencontré Eric Boisset lors d’une fête du livre : je me rappelais de tout !

3) Simetierre (Stephen King)


J’ai découvert Stephen King (grâce à maman, une fois de plus !) durant mon adolescence. J’ai emprunté la majorité de ses œuvres à la bibliothèque. Mon premier Stephen King a été Jessie. Je me rappelle de chaque Stephen King car il a changé ma vision de la littérature et est devenu ma référence en matière de syntaxe et d’imagination.

Si j’ai choisi de vous parler de Simetierre, c’est qu’il s’agit du dernière livre qui m’ait effrayée. Je n’avais pas tout à fait 18 ans et j’ai lu un passage crucial alors que je dormais chez une de mes grands-mères. Je ne vous raconte rien pour ne pas spoiler mais si vous voulez découvrir Stephen King, peut-être pouvez-vous commencer par Simetierre ? Un de ses plus grands chefs-d’œuvre.

Chaque fois que je pense à ce livre, je repense à cette chambre, chez ma grand-mère. Cette chambre dans laquelle je n’ai pas dormi depuis des années mais dont le parfum d’antan me ramène toujours au délicieux souvenir de cette lecture horrifique.

4) Le Fait du Prince (Amélie Nothomb)


J’ai découvert Amélie Nothomb sur le tard. J’avais plus de 20 ans mais je ne suis pas sûre que j’aurais su l’apprécier avant. Je l’ai découverte pas hasard, j’effectuais un stage sur Lyon alors, qu’à l’époque, j’habitais Saint-Etienne. Je faisais les voyages en train chaque jour. 50 minutes de train, deux fois par jour. Sans compter l’attente à la gare : je dévorais des pages et des pages. Je n’étais pas très riche mais si je me trouvais en panne, je m’autorisais l’achat d’un livre de poche. Voilà comment, un jour, je suis sortie d’un Relay avec mon premier Amélie Nothomb.

Le Fait du Prince est un mal aimé des romans d’Amélie, c’est pourtant mon préféré. L’histoire loufoque m’a tout de suite séduite : un inconnu meurt d’un arrêt cardiaque chez notre héros. Ce dernier, plutôt qu’appeler les pompiers, lui pique ses papiers, ses clefs de voiture et part dans l’optique de prendre son identité. Comme ça, pour voir.

Du grand n’importe quoi que j’ai lu dans le train, en peu de temps (Amélie ne s’illustre pas la longueur de ses romans) et qui m’a fait oublier, l’espace d’une lecture, à quel point la SNCF me gonflait au possible.

5) Sans Laisser d’Adresse (Harlan Coben)


Quand j’ai lu Sans Laisser d’Adresse, j’ai découvert Harlan Coben. Je ne le connaissais pas, je l’avais juste vu sur une affiche, à la gare (encore !). Et je me rappelle avoir pensé « hum, ça pourrait me plaire » et « whaou ! Cet auteur a des affiches dans un lieu public qui n’est pas une librairie ! ». Ce n’était pas une 4x3 mais quand même !

Alors que nous partions une semaine à Saint-Raphaël, j’ai acheté mon premier Harlan Coben.

Harlan Coben (ou du moins sa traduction française) est surprenant : quand on a l’habitude de la littérature propre et classique, on ne peut qu’être choqué par sa syntaxe et son vocabulaire (ou ceux de sa traduction, encore une fois !). Puis, on s’habitue à la familiarité, au langage « racaille-chic » comme j’aime l’appeler. On se laisse emporter.

J’ai dévoré ce livre sur la terrasse ombragée de l’appartement qu’on louait. Je m’en rappelle parfaitement car nous, les deux petits anglais, avions décidé de revenir bronzés de nos vacances. Après deux jours d’exposition à outrance, nous étions tellement brûlés que nous avons fini notre séjour un peu plus habillés que prévu ! Mais ce livre, cette enquête folle et sa chute délicieuse, oh là là !

6) Dôme (Stephen King)


J’ai lu Dôme alors que je venais d’être opérée. Rien de grave, ce n’était pas plus important qu’une appendicite mais forcément, j’étais fatiguée et mes mouvements étaient entravés par la douleur des points de suture. Dôme est une lecture passionnante, un roman très noir, très pessimiste et très manichéen. Parmi les thèmes récurrents de cette saga apocalyptique : la religion. J’en étais là, dans mon canapé, à lire un passage angoissant où un prédicateur taré dispensait la bonne parole quand on a sonné à ma porte. C’était des témoins de Jéhovah. J’étais tellement dans mon livre (la fatigue n’aidant pas) que la paranoïa m’a gagnée et je m’y croyais (dans le livre). Je me rappelle avoir écouté mes interlocuteurs avec beaucoup d’intérêt car j’étais persuadée qu’il pouvait être dangereux de leur montrer mon désaccord. Ah ah.

Quand je pense à la capacité de narration et de captation de Stephen King, je me dis qu’il mérite bien deux fois sa place dans ce classement !

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