Une scène banale qui dégénère
Ce 21 mai 2025, une séquence a enflammé les plateaux télé… et les réseaux sociaux. Thaïs Gauchkarian, 22 ans, créatrice de contenus active sur TikTok, a affirmé avoir été refusée à l’entrée d’un bus RATP dans le Val-de-Marne. La raison ? Sa tenue jugée trop courte par le conducteur. Une scène du quotidien devenue affaire nationale, entre accusation de sexisme, débat sur les limites de la liberté vestimentaire et critiques virulentes sur les intentions de la jeune femme.
Invitée sur le plateau de BFMTV, face à Alain Marschall et Olivier Truchot, Thaïs est revenue sur l’épisode avec émotion et fermeté. D’après ses dires, le chauffeur lui aurait lancé une injonction aussi directe qu’humiliante :
“Si vous voulez monter, baissez un peu vos vêtements.”
Une tenue jugée “inappropriée” pour prendre le bus
Sur les réseaux sociaux, Thaïs Gauchkarian avait déjà partagé cette mésaventure, expliquant qu’elle portait un short-jupe, un crop-top et une veste, en route pour une simple séance de sport avec des amis. “J’avais un décolleté, mais ce n’était pas le but de la tenue. Je n’étais pas là pour choquer ou être vulgaire”, a-t-elle précisé sur le plateau de BFMTV. Elle s’est également défendue de toute volonté de provocation.
La scène, filmée en partie, a rapidement fait le tour des réseaux. La RATP, alertée par le buzz, a réagi dans la foulée. Un syndicaliste représentant le chauffeur a présenté des excuses officielles à la jeune femme. Si celle-ci les a acceptées publiquement, le conducteur sera tout de même convoqué devant un conseil de discipline le 6 juin prochain. D’ici là, il est suspendu sans salaire.
Le témoignage qui fait plus de bruit que prévu
Ce qui devait être un témoignage pour dénoncer une atteinte à la liberté individuelle s’est transformé en polémique virale. Car si certains internautes ont soutenu la jeune femme et dénoncé une forme de police vestimentaire, d’autres ont violemment critiqué sa démarche. Sur X (ex-Twitter), les commentaires sous la publication de BFMTV ont été particulièrement durs :
“Demain elle va devenir influenceuse, tu vas voir.”
“Elle a eu son buzz, elle va gagner encore plus d’argent.”
“Ma main à couper qu’elle finit dans la télé-réalité ou sur des plateformes pour adultes.”
“Pauvre chauffeur, il va perdre son gagne-pain pour ça.”
Certains estiment que Thaïs Gauchkarian a sciemment provoqué la situation pour faire parler d’elle, d’autant qu’elle capitalise déjà sur une large communauté en ligne.
Victime ou opportuniste ? Le débat est lancé
Cette affaire soulève une double question : celle du respect des libertés individuelles dans les espaces publics, mais aussi celle de l’exposition médiatique des faits de société via des personnalités issues des réseaux sociaux.
La question vestimentaire n’est pas nouvelle dans les transports en commun. Mais l’ère des témoignages viraux et des influenceuses amplifie désormais chaque épisode, avec des conséquences bien réelles pour les personnes impliquées.
Faut-il considérer le chauffeur comme coupable d’une atteinte sexiste ? Ou doit-on relativiser face à une tenue jugée inappropriée dans un contexte professionnel ? Et au-delà : jusqu’où peut aller la visibilité numérique de ces “petites injustices” du quotidien ?
La RATP face à la polémique
La RATP, habituée à ce genre de crises ponctuelles, tente pour sa part de calmer le jeu. L’entreprise a rapidement présenté ses excuses par voie syndicale, mais la décision de suspendre le chauffeur avant même le conseil de discipline a été jugée excessive par certains. Sur les réseaux comme dans les syndicats, plusieurs voix dénoncent une sanction anticipée, prise sous la pression médiatique.
À l’inverse, des associations féministes ont soutenu la parole de Thaïs, estimant que ce genre de remarques sont encore trop fréquentes dans les transports publics, où les femmes restent régulièrement jugées, regardées, voire interpellées sur leur apparence.
Une génération qui n’accepte plus le silence
Quelle que soit l’interprétation de l’affaire, une chose est sûre : cette séquence révèle un profond changement de paradigme générationnel. À 22 ans, Thaïs Gauchkarian fait partie de cette jeunesse qui refuse de taire les humiliations ordinaires. Même si sa démarche divise, elle montre que la parole se libère et que les réseaux sociaux deviennent les nouveaux tribunaux de l’opinion publique.
Mais cette libération a un revers : chaque prise de parole est désormais suspectée d’avoir des visées opportunistes. Et dans un monde où influence et indignation peuvent cohabiter, la frontière entre témoignage légitime et “buzz contrôlé” devient floue.
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