Dans un monde qui pousse l’individu à être le premier en tout souvent au détriment des autres, deux notions s’affrontent : la « compétition » et la « coopération ».
A première vue ces deux concepts semblent presque antinomiques. Il semble difficile de challenger et en même temps de coopérer. Pourtant, lorsque l’on regarde de plus près, on peut constater qu’ils peuvent tout à fait coexister et créer l’émulation nécessaire au développement non seulement de la personnalité individuelle mais aussi du groupe dans lequel elle évolue.
Une entreprise ou une équipe sportive aura de la réussite dans la mesure où ces deux éléments, compétitivité et coopération, sont équilibrés. Un membre du groupe qui chercherait trop à se faire remarquer ou à sortir du lot de manière outrancière risquerait de déséquilibrer l’entité et à porter préjudice à celle-ci. De la même manière, si l’ensemble des membres est trop effacé et ne fait que « coopérer », les résultats ne seront pas au rendez-vous.
Ces deux facteurs sont tellement fondamentaux dans notre société telle qu’elle est construite que des chercheurs les ont analysés pour mieux en déterminer les effets. Pour leur étude, ils ont utilisé des jeux vidéo qui simulent des situations quotidiennes.
Deux types de jeux
D’après les sociologues, il existe deux types de jeux : ceux qui résultent en une somme nulle (0) et ceux à somme non nulle. Dans les premiers, les gains ou les pertes totales égalent à zéro. Par exemple lors d’un match de tennis ou d’échecs, il y a un gagnant et un perdant.
Dans les jeux à somme non nulle, les bénéfices ne sont pas zéro. La valeur coopération prend de l’importance car si les participants coopèrent, personne ne ressort perdant. C’est le cas par exemple dans les jeux en ligne massivement multijoueurs (MMO) dans lesquels les facteurs compétitivité et coopération sont présents. Ce n’est d’ailleurs que quand le jeu perd cet équilibre qu’il peut devenir toxique. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l'univers des jeux MMO, il s'agit de jeux dans lesquels le joueur peut prendre différents rôles dans de multiples situations afin de mener à bien des missions qui lui sont confiées. Il peut s'agir par exemple de développer le village dont on a la responsabilité ou de conquérir de nouveaux territoires ou encore développer une entreprise. Dans les jeux MMO, on peut être amené à diriger les autres et à se battre contre des adversaires ou alors coopérer avec le chef afin de mener à bien les tâches qu'il nous a confiées ou alors le trahir pour prendre sa place. Toutes sortes de combinaisons sont possibles ce qui les rend très révélateurs du caractère compétitif ou coopérateur du joueur.
Le dilemme du prisonnier est un autre bon exemple pour tester nos deux éléments : deux prisonniers sont isolés et accusés d’un crime. Si aucun des deux ne confesse, ils écopent chacun d’un légère peine d’un an d’emprisonnement. Si les deux se mettent à table, ils encourent une peine de 10 ans chacun. Si l’un confesse mais pas l’autre, celui qui a avoué est condamné à 3 mois et l’autre en prend pour 20 ans. Ils ont donc tout intérêt à coopérer en restant silencieux afin d’écoper de la plus légère sanction pour les deux. Mais après plusieurs comparutions et par appât du gain personnel, la compétition prend le pas sur la coopération : les sujets préfèrent confesser en espérant que l’autre ne le fasse pas pour récolter la sanction la plus légère.
L’étude du comportement des joueurs permet de mieux comprendre, à une échelle réduite, comment des individus, groupes ou nations pourraient se comporter et quels sont les facteurs qui incitent à la compétition au détriment de la coopération.
Et vous ? Quel type de gamer êtes-vous ? Plutôt compétiteur ou plutôt coopératif ?