Humeurs

Vis ma vie de stagiaire

25 novembre 2014 - 12 : 00
par Lula
Bon, ok, je n’attendais pas grand-chose de ce stage. Mais je pensais que l’expérience allait être un minimum enrichissante. Je me suis trompée.

Quand on est en Bac + 2, sans diplôme à part le Bac vu qu’on est en plein dans une licence, c’est dur de trouver un stage. Surtout pour 3 mois, qui plus est en Juin/Juillet/Août. Sur toutes les demandes envoyées, je n’ai eu qu’une seule réponse positive.

C’est donc un peu déçue, mais motivée malgré tout, que j’arrive dans cette fameuse entreprise (une toute petite boîte) pour mon premier jour de stage.

3 co-gérants, 5 stagiaires et 2 alternants qui vont vite me faire déchanter.

stage

Première journée : je suis chargée de faire des recherches pour en savoir plus sur mes futurs interlocuteurs et comprendre la finalité de ma mission. Intitulé de mon poste : chargée des relations institutionnelles. Classe.

Pause midi : les « boss » vont manger au restaurant. J’en profite donc pour faire connaissances avec mes collègues. Je passe ma pause à les écouter se plaindre des trois directeurs, de leurs façons de faire. Peut-être qu’ils exagèrent, peut-être que moi je trouverai ça intéressant.

Concrètement, qu’ai-je fait durant mon stage ? Envoyer des mails (tous les mêmes, donc j'ai fait du copier-coller) et appelé des gens qui n’étaient absolument pas intéressés par ce que je disais. Pendant trois mois. En supportant les sautes d’humeur des responsables.

Nos chers responsables qui ne supportaient pas que l’on parte à 17h55 au lieu de 18h même si le travail de la journée était fini. Ils avaient leur petite technique : quand ils nous voyaient plier bagages avant 17h55, ils avaient tout d’un coup besoin de vérifier ce qu’on avait fait, et de nous parler de ce qu’on allait faire le lendemain.

Young office worker alseep on the job.  Shot in studio.

Deuxième jour. Un des responsables (appelons-le M. Z) à un stagiaire commercial : « Bordel de merde Julien, mais qu’est-ce que t’as foutu là ? C’est de la merde, c’est vraiment nul à chier ! Comment tu veux que ton client comprenne un putain de mot à ce que tu dis ? Tu débites trop vite, bordel ! ».

Silence dans les deux pièces exiguës qui nous servent de bureaux. Sympa pour Julien, d’autant plus que M. Z parle deux fois plus vite que lui au téléphone et ne s’en rend pas compte.

Un jour quelconque, à la pause déjeuner : petite discussion sur le braconnage avec une amie. M. Z l’entend (forcément, aucune discrétion possible dans les deux couloirs, soi-disant bureaux, où nous travaillons). Nous parlons, révoltées, d’un fait divers qui a fait beaucoup parler de lui dans les journaux. Commentaire de l’intéressé :

« Non mais ils chassent. Rien de plus.

  • Euh non là ils tuent gratuitement, pour le plaisir, des animaux, pour la plupart des espèces menacées, et postent les photos sur Internet.

  • Et alors ?

  • …Euh… c’est n’importe quoi, enfin, il faut protéger les espèces, sans les animaux et la biodiversité les humains ne pourraient pas survivre.

  • Ah ah c’est ça… Mais vous racontez quoi là ? On s’en fout, nous on est les maîtres du monde. »


Fin de la discussion. J’ai préféré ne pas répondre, par peur de m’énerver et laisser échapper des propos politiquement incorrects. Ça situait bien le niveau de mon responsable.

Vous l’aurez compris, ce stage n’était pas une partie de plaisir. C’est bien beau de vanter les mérites de ce genre de contrat, mais malheureusement, beaucoup d’autres étudiants étaient dans la même situation que moi.

3 permanents pour 7 stagiaires/alternants, ça fait beaucoup de marge pour les co-gérants. Beaucoup de « travail ingrat » réalisé consciencieusement par des stagiaires craignant de ne pas valider leur année.

Alors des stages oui, mais pas dans ces conditions. Des stages qui bénéficient aux deux parties : certes les stagiaires permettent aux entreprises d’avoir du travail fait à moindre coût, mais que tous les stagiaires puissent apprendre, tirer quelque chose de leur expérience.
Ajouter les points
12
Points
Lula
Amoureuse du cinéma. Voilà ce qu'il faut retenir de ma description. Tous les genres, toutes les époques... bien plus qu'une passion. Besoin de conseils filmiques ? N'hésitez pas, je suis là ! En admiration devant toutes les formes d'art, devant Paris, vous avez de fortes de chances de me trouver dans des musées ou les rues de notre chère capitale lorsque je ne suis pas dans une salle obscure. (Dans les bars et les boîtes parisiennes également, mais c'est une autre histoire...) En espérant que mes articles vous donneront des idées, vous feront sourire, envie... bref ne vous laisseront pas indifférent(e)s ;) !