L’avantage d’avoir été suivie à domicile pendant trois semaines, outre le fait que c’est plus sympa de discuter avec la sage-femme sur le canapé autour d’un café, c’est que nous avons enfin pu aborder la fameuse méthode Bonapace en cours individuel. J’avais eu du mal à faire le choix de la préparation à la naissance, et nous avions finalement opté pour cette méthode, combinée à des cours plus classiques.
La méthode Bonapace, du nom de la canadienne Julie Bonapace qui l’a développée, a trois objectifs : préparer le père et l’impliquer dans l’accouchement, apprendre à gérer la douleur, et limiter les interventions médicales. Pour ma part, je suis quasiment sûre d’avoir recours à la péridurale (sauf si je fais partie des femmes bénies pour qui les contractions ne sont pas trop douloureuses, et qui accouchent en éternuant), mais j’aimerais, dans la limite du possible, rester mobile le plus longtemps possible avant qu’on l’installe.
Concernant la gestion de la douleur, il y a trois points clé :
La détente et la respiration :
Là on n’est pas très éloigné des méthodes de préparation classiques ou de la sophrologie. Il s’agit d’apprendre à maîtriser son souffle et à pratiquer la visualisation positive. On rejoint aussi beaucoup l’haptonomie, qui nous apprend à nous concentrer sur le fait d’être ensemble avec le bébé pour occulter en partie le signal douloureux.
La détente et les massages entre les contractions :
L’idée est d’optimiser le temps de repos entre deux contractions, de ne pas focaliser sur la douleur que l’on vient de ressentir et qui va fatalement revenir, mais de récupérer au maximum. Outre des positions qui détendent le dos et relâchent le ventre, cela passe par des massages légers effectués par le papa, des effleurements (et bien sûr ses encouragements !).
L’activation d’une douleur secondaire pendant les contractions :
L’idée est de stimuler des zones gâchettes, souvent des points d’acupuncture, et de générer un signal douloureux qui va stimuler la production naturelle d’endorphines. Le papa appuie sur ces points, et la douleur générée augmente la dose de morphine naturelle du corps, qui du coup combat plus efficacement la douleur. J’utilise deux de ces points depuis des années sans connaître ce mécanisme, tous mes kinés ont un jour appuyé dessus, et c’est vrai que cela m’a toujours soulagé le dos et la sciatique.
Ceci est résumé, évidemment je n’ai pas toutes les clés de la méthode après une heure de cours, mais c’est un bon aperçu des principes essentiels. Finalement, on laisse la maman gérer sa respiration et essayer de penser à autre chose qu’à la douleur, pendant que le papa fait office de coach, l’invite à se détendre et à rester calme, et utilise les massages et la digipuncture pour l’aider.
Évidemment, ceci est la théorie, et on sait bien qu’en pratique cela peut être difficile à appliquer, qu’il y a des moments où la douleur fait perdre ses moyens, que l’on peut paniquer et oublier ces beaux principes… Mais si, finalement, ces méthodes me permettent de gérer ne serait-ce qu’une petite heure, ça sera déjà gagné. De toute façon, il est impossible de prévoir le déroulement d’un accouchement, la seule chose que l’on puisse faire c’est de se munir de quelques clés qui seront peut-être utiles à un moment donné. Le simple fait de se préparer à l’accouchement à deux est déjà un bon moyen d’appréhender le grand jour avec plus de confiance. La méthode Bonapace, et l’haptonomie en parallèle, nous ont permis d’envisager ce moment comme un moment à trois, et pas juste mon accouchement dont le papa est spectateur. Et à nous trois, on va faire une bonne équipe !
Pour trouver une sage-femme formée à la méthode Bonapace près de chez vous : http://www.bonapace.com/page.php?s=liste-formateurs&l=fr
Source photo : Bonapace.com