Humeurs

Comment j'ai perdu le sens de l'humour

30 juillet 2016 - 22 : 01

Je suis fatiguée de voir à quel point on prend les femmes pour des connes, avec pour exemple l'une des dernières magnifiques campagnes Stabilo. Avant, le surligneur, c'était pour les boss, les mecs, les vrais. Maintenant on a le droit de dessiner des étoiles avec. Merci bien ! Le tout en portant de jolis bracelets en plastique, nous sommes toutes des femmes-enfants un peu débiles, mais c'est pas grave, au moins, on est belles (dit-elle en secouant ses cheveux).

Je suis choquée par les vidéos d'Etam réalisées par ce très cher Terry Richardson, qui se rapprochent plus du porno avec deux filles qui se mettent des fessées sur un lit que de la mise en valeur de vêtement. Les filles se chamaillent, se tirent les cheveux, le tout en sous-vêtements et en gros plan fessier bien sûr. Normal. On dirait que la marque a oublié qu'elle s'adressait aux femmes. Je cherche toujours la signification de ces vidéos. Soit une femme légère et un peu stupide qui se dispute avec sa BBF en culotte ?

Je ne supporte plus de voir des femmes à poil dans des films, sans que ça n'ait aucun rapport avec l'histoire. Pour quoi, pour l'esthétisme, le réalisme ? Vraiment ? Les femmes continuent de sortir de leur lit, le matin, avec un soutif (il y a beaucoup de filles, ici, qui dorment en soutien-gorge ?) mais par contre les poses suggestives, le sexy, la fille qui n'a pas le temps de s'enrouler dans une serviette en sortant de la douche, ça on y a droit. Sans parler du contenu de leur dialogue (si elles ont la chance d'ouvrir la bouche pour autre chose que pour simuler un orgasme un peu trop rapide pour être réel), elle parle gosses, mari, amant éventuellement, et shopping.

J'en ai marre de voir le cliché de la prostituée sympa qui aime son métier et qui se fait baiser comme si c'était facile. Comme si c'était normal. Pire, comme si c'était excitant.

Je serre la mâchoire à chaque fois que j'entends une insulte par la féminisation. Mais si, vous savez ! Un joueur de foot qui rate un but devient une salope. Un copain qui a fait un sale coup devient une pute. Un collègue de travail se plaint, c'est une pucelle. Le petit garçon qui pleure parce qu'il est tombé, c'est une gamine. En même, le pauvre, il courrait déjà comme une fille..

Ça m'énerve quand une amie découvre que son mec l'a trompée que sa première réaction soit de dire que l'autre fille est une pute. La fille en question n'a jamais dit qu'elle l'aimait. Ne lui a jamais juré fidélité. Si ça se trouve, elle n'est même pas au courant que le type avec qui elle a couché est en couple. Mais c'est elle qu'on va insulter. Logique.

Je n'en peux plus de tomber sur un cul de fille à chaque fois que je veux regarder une série en streaming (ou alors c'est une punition karmique, c'est illégal après tout !) et qu'on me dise que dans ma ville (vive la géolocalisation) il y a plein de chaudasses, photos à l'appui, qui n'attendent que moi.

Ça me rend dingue qu'un homme politique puisse dire ça : "La parité, c’est une connerie. On va forcer les femmes à faire de la politique alors qu’elles n’en ont pas forcément envie. Dans ma profession, j’ai affaire à de plus en plus de femmes. Il y en a de très compétentes, mais elles nous pourrissent la vie. Elles seraient mieux avec des casseroles à faire de la confiture." Macho 2013, bonjour !

Je deviens hystérique, encore en politique, quand une femme fait parler d'elle uniquement par sa tenue (alors, jean ou robe ?) ou par sa maternité. Ou son mari.

Ça ne me fait même plus sourire de lire ceci sur une étiquette de vêtement :

etiquette-sexiste-feminisme

Il y a quelques années, ça m'aurait peut-être fait rire, j'aurais dit aux coincées crispées de se détendre un peu. Je ne sais pas si c'est moi qui ait changé ou si c'est l'agression qui se fait de plus en plus présente, tous les jours, mais ça y est, c'est officiel, je n'en peux plus, tout ça me met hors de moi.

Je suis en train de devenir une vieille conne aigrie, c'est la vie !

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