Famille

Pourquoi j’ai choisi d’annoncer ma grossesse tout de suite à tous mes proches

15 juillet 2016 - 23 : 55

Lorsque je suis tombée enceinte il y a plus d’un an et demi, j’avais en tête la fameuse règles des 3 mois. J’avais conscience qu’il pouvait arriver beaucoup de choses avant la première écho et d’un naturel superstitieux, je n’avais pas envie de vendre la mèche avant d’être sûre.

Pourtant, je me suis retrouvée à 3 semaines de grossesse avec la totalité de mon entourage au courant. Que s’est-il passé ?

Tout d’abord, j’avais (un peu) oublié que j’avais (un peu trop) parlé de mes projets bébé à mes parents et mes amies d’enfance. Alors que je venais d’annoncer un mariage pour l’année prochaine, j’avais placé un énigmatique « ou peut-être l’année suivante » tadadam ! On préférait décaler le mariage si bébé se faisait attendre ou le maintenir avec un poupon dans les bras.

Du coup, ma famille attendait de pied ferme ce petit descendant et mes amies d’enfance déjà mamans, également dans la confidence (puisque moi aussi je l’avais été pour elles) échangeaient avec moi sur le désir de maternité et tous les petites astuces d’avant grossesse.

4 mois plus tard, bien enceinte devant mon test de grossesse, me voilà toute heureuse avec une envie de prendre mon téléphone et de le crier à la terre entière. Je l’ai annoncé naturellement à ma famille et mes copines qui s’y attendaient déjà, forcément.

Mais il restait encore beaucoup de monde dont la bande d’amis que je vois tous les week-ends. Depuis l’annonce du mariage, à chaque fois que j’avais le malheur de troquer un jus de tomate contre mon verre de vin habituel, j’avais le droit à un : « t’es enceinte c’est ça ? ». Hum. Bon j’étais grillée avant même de l’être.

Et comme je n’ai pas pour habitude de me faire voler la vedette, que j’avais envie que l’annonce vienne de moi et de personne d’autre, je me suis retrouvée à 3 semaines de grossesse à faire un appel au silence avec un shot de vodka : « bon ce soir je ne boirai pas ce shot… ni pour les 9 mois à venir ». La plus jolie annonce du monde, n’est-ce pas ?! Mais au moins, j’avais eu la primeur du moment, avant même que la rumeur n’enfle en même tant que mon ventre. Et très rapidement, j’ai mis au courant en face à face les autres personnes sur le mode du : « si lui le sait, pourquoi pas elle ? ».

Je n’ai pas regretté ce choix. Déjà parce que dès l’annonce faite, j’ai préparé mon entourage en expliquant que c’était trop récent pour s’emballer. Ils ont été assez compréhensifs et discrets car touchés d’être au courant si tôt. Et si quelque chose était arrivé, ils m’auraient entourée. J’aurais pu partager ça avec eux, et quel que soit leur degré de proximité avec moi, leur comportement aurait sans doute su s’adapter à la situation. Je me disais aussi que tout peut arriver même après trois mois et qu’il est impossible de s’empêcher de se réjouir d’une si bonne nouvelle simplement en ne la partageant pas. Qu’on en parle ou non, intérieurement on est déjà à fond !

Ensuite parce que dans mon premier trimestre, j’étais une telle larve assoiffée de fatigue que je ne voulais plus rien faire. Courir dans 15 bars différents pour un pub golf, faire une soirée filles en boîte ou tout simplement me coucher tard : mon corps me disait un grand NON à coups de nausées et bâillements à m’en décrocher la mâchoire. C’est quand même plus simple de dire à une copine qui fête son anniversaire : « je viens mais je rentre tôt, comme tu le sais je suis enceinte et je suis fatiguée ». Plutôt que « Euuuuh je vais rentrer tôt car demain j’ai piscine. Ah et je bois pas d’alcool non plus hein, j’ai pris des antibios pour une grosse angine. C’est pas du tout contre-indiqué avec la piscine d’ailleurs, non pas du tout. Hum.»

Je n’ai donc pas eu à me cacher, ça a tout simplifié. Quand j’allais chez les gens, je leur faisais relaver 10 fois la salade pour éviter la toxo, je buvais mon jus de fruit et refusais le saucisson sans me justifier et je profitais des gens aux petits soins pour moi. Si une situation me dérangeait, je pouvais le dire ouvertement : fumée de clope sous le nez, place assise dans les transports ou encore le chat de la copine qu’on adore câliner en temps normal… Mes amis et ma famille ont trouvé ma grossesse très longue. Et c’est normal : lorsqu’on apprend qu’un bébé va arriver, il reste 5 à 6 mois avant la naissance. Eux ont dû attendre ces 9 mois avec nous.

Quelques rares l’ont su plus tard car on n’habitait pas à côté. Et rien que ça, ça m’a pesé : je n’ai pas aimé cacher cette nouvelle au téléphone ou par mail quand on me demandait « quoi de neuf ? » et omettre une part importante de mon quotidien : mon ventre qui s’arrondissait.

Côté boulot, à ce moment-là on m’a proposé un déplacement professionnel en Italie. J’étais complètement épuisée, j’avais des nausées et aucune envie de prendre l’avion avant que bébé soit bien accroché. J’ai donc dans la foulée annoncé à mon responsable que j’étais enceinte mais de très peu, que le déplacement me paraissait contre-indiqué et que j’annoncerai la nouvelle aux RH une fois la première écho passée avec le joli papier du médecin prévu à cet effet. Il a compris, et de ce côté-là mon quotidien professionnel a été facilité.

J’ai pu prendre très tôt certains rendez-vous médicaux sur mes heures de travail. Lorsque j’étais en retard car j’hésitais à vomir dans la poubelle sur le quai ou à pousser tout le monde pour entrer dans le métro blindé, j’étais toute excusée en arrivant. Et quand je m’endormais sur mon ordi, on ne pensait pas que j’étais une grosse feignasse (enfin pas que).

En moins d’un mois, tout le monde était au courant. Je pouvais arriver au resto accompagnée d’amis, familles ou collègues et dire sans langage codé : « la carte des jus de fruits, une viande version semelle et aucune crudités je suis enceinte, merci. »

La petite cerise sur le bidon : lors de notre visite pour savoir si ma grossesse débutait bien, ma gynéco qui a tout le matériel adéquat a fait une échographie. À 6 semaines de grossesse, nous avons entendu battre le cœur de ce minuscule haricot. Ça nous a tellement surpris tous les deux de l’entendre si tôt ! On a  pu raconter ce moment à notre entourage déjà au courant et ça nous a confirmé que l’on avait bien fait d’en parler : l’aventure avait bien commencé !

Alors bien sûr, c’est mieux de garder le secret, de profiter de ces 3 premiers mois rien que pour soi. Mais je suis assez nulle pour cacher les choses et dans mon cas, le fait que mon entourage soit au courant m’a simplifié la vie. On s’est rattrapés en cachant le sexe du bébé pendant plusieurs semaines, pour le dévoiler lors de ma soirée d’anniversaire sous forme de jeu. Et on a gardé son prénom secret jusqu’à la naissance… nous-mêmes ne le savions pas 30 minutes avant de l’avoir dans les bras.

Le reste de la grossesse est déjà plein de surprises, alors si vous avez envie de dire à tout le monde que vous abritez le plus joli des haricots et afficher le plus idiot des sourires, lâchez-vous c’est votre moment !

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My Chuchotis
Chez moi, il y a un homme de la maison et un ouragan de 3 ans. J'aime capter les petits instants du quotidien, les écrire, les photographier et les partager.