Culture

Le pape Léon XIV : l’ombre du scandale plane déjà sur le début de son règne

09 mai 2025 - 10 : 07
par Clémence Le tout nouveau pape fait déjà parler de lui : s’il incarne l’avenir de l’Église, il doit aussi répondre aux premières polémiques liées à son passé au Pérou.

Une élection papale qui suscite déjà la controverse

Le 8 mai 2025 restera une date historique pour l’Église catholique : c’est le jour où un nouveau souverain pontife a été élu pour succéder à François Ier, décédé le 21 avril. Le conclave de cette année a désigné Robert Francis Prevost, cardinal américain, qui prend désormais le nom de Léon XIV. Un événement salué dans le monde entier comme une ouverture vers un renouveau… mais qui, en quelques heures seulement, a été éclipsé par une affaire venue du passé, touchant à l’un des sujets les plus sensibles de l’Église : la gestion des abus sexuels.

La polémique autour du nouveau pape Robert Francis Prevost

En effet, des voix commencent à s’élever à propos de la gestion par Robert Francis Prevost de dossiers de prêtres soupçonnés d’agressions sexuelles au Pérou, lorsqu’il était évêque du diocèse de Chiclayo. Si les faits remontent à plusieurs années, leur résurgence au lendemain de l’élection du nouveau pape soulève une vague d’inquiétude parmi les fidèles et relance le débat sur la capacité de l’Église à se réformer réellement.

Une trajectoire marquée par l’engagement pastoral

Avant de plonger dans les détails des accusations, il est important de retracer le parcours du nouveau pape Léon XIV. Né en 1955 à Chicago, il entre très tôt dans les ordres au sein de la congrégation des Augustins. Après des études de théologie à Rome et à Villanova, il est ordonné prêtre en 1982. Très vite, il choisit de consacrer sa mission à l’étranger, et part pour le Pérou, où il passera près de vingt ans.

En 2014, il est nommé évêque de Chiclayo, une ville du nord du pays. Sur place, il gagne rapidement une réputation de pasteur accessible, ouvert aux pauvres, et proche des communautés indigènes. Son rôle s’intensifie lorsqu’il devient préfet du Dicastère pour les évêques en 2023, l’un des postes les plus stratégiques du Vatican. Son profil international, son engagement missionnaire et son humilité sont salués par ses pairs. En mai 2025, il devient le tout premier pape originaire des États-Unis, une révolution dans l’histoire de l’Église.

Mais cette ascension rapide vient aujourd’hui heurter de plein fouet une affaire ancienne, dont les zones d’ombre pourraient entacher les débuts de son pontificat.

Des accusations sérieuses liées à la gestion d’abus au pérou

C’est une enquête du site d’information Public qui a remis le feu aux poudres. Selon plusieurs témoignages recueillis, deux prêtres du diocèse de Chiclayo auraient été accusés d’agressions sexuelles sur mineurs entre 2006 et 2008. Les faits auraient été signalés en 2022 à Robert Francis Prevost, alors évêque de la région. Or, selon les plaignants, l’actuel pape aurait refusé d’ouvrir une enquête canonique complète, se contentant de leur recommander de porter plainte auprès des autorités civiles.

Or, au moment de la plainte, les faits étaient déjà prescrits en droit péruvien, ce qui a empêché toute action en justice. Le sentiment d’injustice, doublé d’un profond désarroi, s’est rapidement répandu dans la communauté locale. Des associations de victimes d’abus dans l’Église ont exprimé leur consternation à l’idée que le nouveau chef de l’Église ait pu minimiser ou ignorer des accusations aussi graves.

Le diocèse de chiclayo tente de désamorcer la crise

Dans un communiqué publié après l’élection papale, le diocèse de Chiclayo a tenu à défendre Robert Francis Prevost. Il affirme que ce dernier aurait bien reçu les victimes, et qu’une enquête canonique préliminaire a été ouverte, sans toutefois mener à des sanctions en raison du manque de preuves tangibles. Le diocèse souligne également que le climat politique et religieux au Pérou était particulièrement tendu, et que l’évêque de l’époque a agi dans les limites de ses prérogatives.

Soutien de journalistes d’investigation locaux

De manière inattendue, l’un des principaux soutiens du nouveau pape dans cette affaire est Pedro Salinas, un journaliste péruvien connu pour ses enquêtes approfondies sur les abus sexuels dans l’Église locale. Selon lui, les accusations portées contre Prevost sont « instrumentalisées » par des groupes conservateurs désireux d’empêcher son élection au trône pontifical. Il rappelle également que Robert Francis Prevost n’a jamais été lui-même accusé de faits répréhensibles, mais seulement critiqué pour sa gestion jugée trop prudente ou lente de certains dossiers.

Une élection qui divise déjà l’opinion

Il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux s’enflamment. Si beaucoup saluent l’accession d’un pape missionnaire et issu des Amériques, d’autres s’inquiètent de ce qu’ils perçoivent comme un signal contradictoire : comment promouvoir une Église « zéro tolérance » envers les abus si le chef suprême de l’institution a été mêlé, même indirectement, à des affaires d’agressions non élucidées ?

L’appel à une Église transparente et responsable

Les associations de défense des victimes d’abus, notamment Survivors Network of those Abused by Priests (SNAP), ont publié un communiqué demandant au Vatican la transparence complète sur le passé du nouveau pape, ainsi qu’une enquête indépendante sur les faits évoqués. Elles réclament également la mise en place d’un organisme international de surveillance indépendant, qui permettrait de s’assurer que chaque cas est traité avec rigueur, quelle que soit la hiérarchie de l’auteur présumé.

Un pape sous pression dès les premiers jours de son pontificat

Alors qu’il venait tout juste de prononcer son premier discours depuis la loggia du Vatican, Léon XIV se retrouve désormais sous les projecteurs pour des raisons bien éloignées de la spiritualité. Pour certains observateurs, cela montre à quel point l’Église catholique est encore loin d’avoir tourné la page de ses démons passés.

Quelles seront ses premières décisions ?

Tous les regards se tournent désormais vers les premiers actes symboliques du nouveau pape. Nommera-t-il une commission indépendante chargée de faire la lumière sur les accusations portées au Pérou ? Réaffirmera-t-il l'engagement de l’Église à lutter contre les abus, ou choisira-t-il la discrétion et l’évitement ?

La réponse à ces questions pourrait sceller la réputation de Léon XIV dès les premières semaines de son pontificat.

Une institution toujours fragilisée par les scandales

Depuis les révélations des années 2000, l’Église catholique a été confrontée à une succession de scandales liés aux abus sexuels. Des milliers de victimes ont brisé le silence, des centaines de prêtres ont été condamnés, et des enquêtes indépendantes ont mis en lumière l’ampleur des dysfonctionnements internes.

Un besoin de réforme toujours d’actualité

Malgré les efforts de Benoît XVI, puis de François Ier, les appels à une réforme structurelle de l’Église se multiplient : meilleure formation des prêtres, plus grande responsabilité des évêques, implication des laïcs dans les processus de décision, levée du secret pontifical dans les dossiers d’abus… Toutes ces propositions sont sur la table, mais leur mise en œuvre dépend en grande partie de la volonté du pape.

Et cette volonté, Léon XIV devra la prouver dès maintenant.

Un pontificat qui commence dans la tourmente

Il est rare qu’un pape commence son règne dans un climat aussi tendu. Pourtant, certains y voient une opportunité unique : celle de montrer que même les plus hautes figures de l’Église peuvent faire preuve d’exemplarité, de transparence et d’humilité. En se saisissant du dossier péruvien, en écoutant les victimes, en ordonnant une enquête rigoureuse, Léon XIV pourrait envoyer un message fort à toute l’institution.

Mais à l’inverse, une gestion opaque ou silencieuse de l’affaire ne ferait qu’aggraver les suspicions, renforçant l’idée d’un système encore trop centré sur lui-même.

La foi des fidèles mise à l’épreuve

Au-delà des débats institutionnels, c’est aussi la foi des catholiques qui est mise à rude épreuve. Dans une époque où la spiritualité semble de plus en plus en quête d’authenticité, chaque manquement, chaque silence, chaque ambiguïté affaiblit la confiance des croyants. Pour beaucoup, cette affaire n’est pas une anecdote : c’est un test grandeur nature de ce que sera l’Église de demain.

Découvrez maintenant tout ce que vous devez savoir sur le nouveau Pape et pourquoi c'est une première historique pour le Vatican et le bad buzz dans lequel s'embourbe Cyril Hanouna : il dit détester l’argent… alors qu’il pèse plus de 100 millions d’euros !

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.