Depuis sa sortie sur Netflix le 13 mars 2025, la mini-série britannique Adolescence a suscité un vif intérêt du public grâce à son format audacieux et sa mise en scène immersive. Chaque épisode est filmé en un seul plan séquence, ce qui renforce l'intensité dramatique de l'histoire. La série suit le parcours d'un adolescent de 13 ans accusé du meurtre de l'une de ses camarades de classe.
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En explorant les complexités de l'adolescence, la pression sociale et les dangers des réseaux sociaux, Adolescence se distingue par sa profondeur psychologique et sa mise en scène réaliste.
Cependant, une rumeur persistante a rapidement pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Elle affirme à tort que la série serait inspirée d'une affaire criminelle réelle survenue en 2024 à Southport, en Angleterre. Certains internautes, influencés par des figures publiques relayant ces accusations, affirment que Netflix et les créateurs de la série auraient volontairement modifié des éléments clés de l'affaire pour servir une prétendue "propagande anti-blancs".
Cette désinformation a été largement amplifiée par des publications virales, notamment un tweet du propriétaire de la plateforme X, Elon Musk. Face à cette déferlante de fausses informations, le co-créateur de la série, Jack Thorne, a tenu à réagir pour rétablir la vérité : Adolescence est une fiction pure, non basée sur un fait divers réel.
L'origine de la fake news : un amalgame volontairement trompeur
La rumeur trouve son origine dans un tweet d'Ian Miles Cheong, animateur du podcast The Other View. Dans son message, il accuse la série de "réécrire l'histoire pour coller à un agenda politique". Il affirme que le scénario de Adolescence reprendrait une affaire criminelle ayant eu lieu en 2024 à Southport, où un adolescent de 17 ans issu d'une famille immigrée rwandaise aurait poignardé une camarade blanche.
Selon lui, les créateurs auraient modifié les détails de l'histoire en rendant l'accusé plus jeune et en supprimant toute mention de son origine ethnique afin de manipuler la perception du public. Ces affirmations, bien qu'entachées d'approximations et de contre-vérités, ont été reprises par plusieurs figures conservatrices influentes sur X.
Elon Musk, très actif sur les thématiques de "cancel culture" et de "censure des idées", a partagé ce tweet avec un commentaire ambigu, contribuant à sa propagation massive. En quelques heures, des milliers d'internautes se sont emparés du sujet, alimentant une polémique infondée.
La réaction des créateurs et de Netflix
Face à l'ampleur de la désinformation, Jack Thorne, co-créateur de la série, a pris la parole dans une interview accordée à The Guardian. Il y dénonce une "manipulation grossière de la réalité" et insiste sur le fait que Adolescence n'est inspiré d'aucune affaire réelle. Il explique :
"Nous avons voulu raconter une histoire sur les dérives de l'adolescence et l'impact des réseaux sociaux. Rien dans notre série ne s'appuie sur un fait divers existant. Cette théorie complotiste est absurde."
Netflix a également publié un communiqué officiel réfutant toute inspiration véritable dans un cas criminel précis. La plateforme rappelle que Adolescence est une œuvre de fiction et appelle les internautes à la prudence face aux rumeurs infondées circulant en ligne.
L'impact des fausses informations sur les réseaux sociaux
Cette affaire illustre une nouvelle fois les dangers des réseaux sociaux dans la propagation de fausses informations. La viralité d'une fake news repose souvent sur des émotions fortes, comme l'indignation ou la colère, qui incitent les internautes à partager sans vérifier.
Les plateformes comme X, TikTok ou Facebook jouent un rôle crucial dans cette dynamique. Leurs algorithmes favorisent les contenus engageants, même lorsqu'ils sont trompeurs. En quelques heures, une rumeur peut atteindre des millions de personnes, alimentant des polémiques artificielles et nuisant à la réputation de créateurs innocents.
L'affaire Adolescence rappelle aussi le pouvoir des figures publiques dans la diffusion d'informations. Lorsqu'un influenceur ou une personnalité de renom partage une information, même fausse, son impact est multiplié. Elon Musk, avec ses 170 millions d'abonnés, a contribué à donner une visibilité mondiale à une rumeur infondée.
Un message fort sur les dérives des réseaux sociaux
Ironiquement, Adolescence dénonce justement ce genre de mécanismes. La série met en lumière les conséquences des réseaux sociaux sur la vie des jeunes, qu'il s'agisse de cyberharcèlement, de diffusion de fausses informations ou de manipulation de l'opinion publique.
Le gouvernement britannique a même annoncé un programme visant à diffuser gratuitement la série dans les lycées du pays pour sensibiliser les adolescents aux dangers du numérique. Une initiative saluée par les enseignants et les experts en désintoxication médiatique.
La nécessité de vérifier ses sources
L'affaire Adolescence nous rappelle à quel point il est essentiel de vérifier ses sources avant de relayer une information. Les réseaux sociaux sont devenus des outils puissants, mais leur mauvais usage peut entraîner de véritables dommages.
Pour se prémunir contre les fake news, il est préférable de consulter plusieurs sources fiables et de croiser les informations. Les utilisateurs des réseaux sociaux ont une responsabilité : celle de ne pas propager de fausses informations pouvant nuire à autrui.
Découvrez maintenant pourquoi enchaîner plusieurs épisodes de série les uns à la suite des autres est très mauvais pour votre santé !