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Il fait payer 15 € pour chaque client manquant ou en trop : la décision radicale de ce restaurateur qui ne passe pas inaperçue

09 juin 2025 - 17 : 52
par Mylène À Amboise, un restaurateur facture désormais 15 euros par personne absente ou ajoutée à une réservation. Une mesure qui divise les clients mais vise à responsabiliser.

Peut-on encore réserver au restaurant sans conséquences si l’on change d’avis à la dernière minute ? Dans une époque où les annulations de dernière minute et les "no-shows" se multiplient, un restaurateur d’Amboise, dans l’Indre-et-Loire, a pris une décision tranchée : faire payer 15 euros par personne absente ou en plus par rapport à une réservation.

Un restaurateur fait payer les désistements de dernière minute : génie ou erreur commerciale ?

Cette mesure, annoncée le 4 juin sur Facebook par le restaurant L’îlot, suscite depuis un débat national. Certains applaudissent la démarche, d’autres crient à l’abus. Mais derrière cette initiative, c’est toute la précarité du métier de restaurateur qui est mise en lumière.

Une mesure inédite pour un restaurant de 20 couverts

À première vue, cela peut sembler strict. Mais dans un petit établissement de 20 places, comme L’îlot à Amboise, chaque table compte. Une absence non prévenue, c’est des produits gaspillés, un manque à gagner immédiat, une organisation chamboulée, et parfois même du personnel payé à vide.

Olivier Vincent, chef et propriétaire du restaurant, l’explique sans détour :

« Mon restaurant, c’est une entreprise. On ne paye pas les salariés et les fournisseurs avec des billets de Monopoly. »

Il insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de sanctionner mais de responsabiliser : quand un client réserve pour 6 et vient à 4, ou bien ajoute un convive à la dernière minute sans prévenir, cela désorganise totalement le service.

Une réaction virale qui divise

Le message Facebook a été très partagé et commenté, révélant des avis très partagés. Certains clients s’insurgent :

« Si une seule personne annule à la dernière minute, on fait quoi ? On se casse tous du restau ? Vous perdez 9 clients ! », écrit un internaute.

D’autres, au contraire, soutiennent fermement la démarche :

« C’est du respect ! On vit dans une société où les gens pensent que tout est gratuit et que tout leur est dû. Appeler pour prévenir ne coûte rien. »

Un restaurateur, solidaire, commente :

« C’est devenu insupportable : entre les réservations fantômes, les annulations de dernière minute, les clients qui arrivent à 14h30 pour déjeuner… On ne peut plus planifier un service correctement. »

Une pratique légale mais encore rare

D’un point de vue juridique, le restaurateur est dans son droit. En acceptant une réservation, aucun contrat formel n’est signé, mais certains établissements précisent dans leurs conditions générales qu’une caution ou des frais d’annulation peuvent s’appliquer.

Des plateformes comme TheFork permettent déjà aux restaurants de prélever des arrhes à la réservation. En revanche, facturer rétroactivement 15 euros sans information préalable explicite pourrait prêter à contestation.

Chez L’îlot, tout est clairement indiqué : la mesure est annoncée publiquement et affichée en ligne. Pas de surprise pour les clients.

Une tendance qui pourrait se généraliser ?

Dans un contexte économique encore fragile pour la restauration — hausse du coût des matières premières, difficultés de recrutement, exigences croissantes de la clientèle — cette initiative pourrait bien faire des émules.

De plus en plus d’établissements, notamment gastronomiques ou avec des petites capacités, envisagent déjà de faire payer les no-shows. Certains imposent des arrhes, d’autres bloquent les clients récidivistes. Une manière de protéger l'équilibre économique de leur activité, à l’heure où chaque réservation compte.

Les réseaux sociaux, une arme à double tranchant

Si le message a eu le mérite de faire parler, il expose aussi le restaurateur à une exposition médiatique intense, avec son lot de commentaires violents, de bad buzz potentiel et même de menaces de boycott.

Mais Olivier Vincent ne recule pas :

« Ce n’est pas une question de buzz. C’est une question de survie. On est passionnés, on travaille dur. Tout ce qu’on demande, c’est du respect. »

Et dans une société où la réservation est devenue une formalité souvent oubliée, il se pourrait bien que ce genre de règles claires devienne bientôt la norme plutôt que l’exception.

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Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!