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Scandale autour des eaux minérales : Nestlé Waters dans le viseur de la justice

03 juin 2025 - 15 : 16
par Mylène L'UFC-Que Choisir porte plainte contre Nestlé Waters et des responsables politiques pour pratiques illégales sur les eaux minérales. Retraits, sanctions, révélations... ce qu'il faut savoir sur un scandale qui éclabousse jusqu’à l’État.

Une action inédite de l’UFC-Que Choisir

L'affaire prend une tournure explosive. Ce mardi, l’association UFC-Que Choisir a annoncé une série de démarches judiciaires retentissantes contre Nestlé Waters, la branche eau du géant suisse, mais aussi contre plusieurs responsables politiques de premier plan. Au cœur du dossier : l’utilisation de traitements interdits sur des eaux minérales vendues comme « naturelles », ce qui constituerait une tromperie majeure envers les consommateurs.

Face à ce que l’UFC qualifie d’« immobilisme des pouvoirs publics », l’organisation de défense des consommateurs n’a pas fait dans la demi-mesure : elle a déposé plainte à la fois devant la Cour de Justice de la République, le tribunal judiciaire de Nanterre et le parquet de Paris. Le message est clair : l’affaire Nestlé Waters ne peut rester impunie.

Des ministres visés : l'État aussi sur le banc des accusés

L’association ne s’arrête pas à la seule entreprise suisse. Elle vise également des ministres en exercice ou récemment en poste, accusés d’inaction voire de complicité. Sont concernés : Agnès Pannier-Runacher, actuelle ministre de la Transition écologique et ancienne ministre de l’Industrie, mais aussi Roland Lescure, Aurélien Rousseau et Agnès Firmin Le Bodo.

Ces personnalités devront répondre de leur rôle dans ce que l’UFC-Que Choisir décrit comme un « double scandale sanitaire et institutionnel ». En effet, selon les documents révélés par la commission d’enquête sénatoriale en mai 2025, des pratiques de traitement interdites auraient été connues de certains services de l'État — sans pour autant être stoppées ni révélées au grand public.

Des traitements en totale contradiction avec la réglementation

Le cœur de l’affaire repose sur une incompatibilité flagrante avec la législation européenne. Les eaux minérales, pour bénéficier de ce statut, doivent être d’une pureté microbiologique originelle, ce qui exclut tout traitement de désinfection, même léger.

Or, Nestlé Waters aurait utilisé pendant des années :

  • des rayons ultraviolets,

  • du charbon actif,

  • puis des systèmes de microfiltration à cartouche (0,2 micron).

Des procédés qui, bien que efficaces sur le plan sanitaire, altèrent la flore microbienne naturelle de ces eaux — ce qui les rend impropres à la dénomination d’« eaux minérales naturelles », selon l’UFC.

Perrier, San Pellegrino, Vittel : des marques concernées ?

Si le nom de Perrier est le plus cité, en raison des liens étroits entre certains cabinets ministériels et les représentants de la marque, d’autres eaux du groupe Nestlé comme Vittel, Contrex ou San Pellegrino pourraient également être concernées.

Une autre procédure judiciaire, déjà en cours à Paris, vise d’ailleurs Nestlé Waters et son concurrent Sources Alma (Cristaline, St-Yorre, Vichy Célestins, etc.) pour tromperie sur la nature des produits vendus.

Une assignation en référé pour des mesures d’urgence

Concrètement, l’UFC a également saisi le tribunal judiciaire de Nanterre en référé d’heure à heure, une procédure d’urgence permettant une réaction rapide de la justice. L’objectif immédiat :

  • le retrait de certains lots suspectés du marché,

  • l’interdiction temporaire de commercialisation,

  • et une clarification totale sur les produits concernés.

L’audience, attendue au début du mois de juillet, s’annonce cruciale. Il pourrait s’agir d’un tournant pour l’industrie de l’eau en bouteille, qui repose en grande partie sur une image de pureté et de naturalité soigneusement entretenue depuis des décennies.

Une réponse politique attendue

Si le gouvernement est resté discret jusqu’à présent, la pression s’intensifie pour obtenir des réponses claires. Pour Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’UFC-Que Choisir, « le respect du droit, la santé publique et la loyauté commerciale ne sont pas des variables d’ajustement susceptibles d’être sacrifiées sur l’autel des intérêts industriels. Le scandale Nestlé Waters a rendez-vous avec la justice ».

Les révélations de la commission d’enquête du Sénat vont également dans ce sens. Le rapport du 14 mai 2025 évoque des pratiques dissimulées avec la complicité de certains services de l'État, ce qui pose de graves questions en matière de gouvernance, de transparence et d’éthique publique.

Et maintenant ?

Le grand public, qui fait confiance à ces grandes marques pour consommer une eau « sûre » et « saine », pourrait perdre toute confiance. En attendant les jugements, les consommateurs sont invités à vérifier les étiquetages, à s’informer sur les marques qu’ils achètent, et à favoriser les sources locales certifiées lorsque c’est possible.

Une chose est sûre : cette affaire Nestlé Waters, déjà surnommée par certains « le Dieselgate de l’eau », ne fait que commencer.

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Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!