Un adieu émouvant devant les caméras, mais une décision mal vécue en coulisses
Le 9 mai 2025, Jacques Legros faisait ses adieux aux téléspectateurs de TF1, mettant un terme à 26 années de présence à l’antenne. Une séquence très émotive, ponctuée d’un hommage appuyé de la rédaction et du passage de relais symbolique à sa remplaçante, Isabelle Ithurburu.
Sur le plateau du JT de 13 heures, l’animateur de 73 ans a prononcé ses derniers mots, visiblement ému mais serein. Pourtant, si l’on en croit ses confidences à Télépro, les coulisses de son départ ont été beaucoup moins apaisées.
“Ce n’est pas bien ce que tu fais” : les reproches de la direction
Alors qu’il aurait pu quitter TF1 en douceur, Jacques Legros a surpris tout le monde en annonçant de lui-même sa décision de partir. Une initiative qui n’a pas été anticipée par la direction, et qui a déclenché un certain malaise au sein de la chaîne. Selon ses propres propos, rapportés dans l’émission Censuré, il aurait été accueilli par cette phrase :
“Ce n’est pas bien ce que tu fais. Là, tu nous poses un problème…”
Les mots, lâchés par les responsables de l'information de TF1, traduisent une forme de colère contenue, voire de déception. La chaîne n'était tout simplement pas prête à tourner la page, surtout à un moment où les audiences du journal restaient excellentes et où la transition n’était pas encore entièrement planifiée.
Une sortie personnelle, assumée, mais dérangeante
Pour Jacques Legros, ce départ était avant tout une démarche personnelle. Il explique s’être senti plus serein ces derniers mois, encore plus à l’aise qu’auparavant, ce qui l’a conduit à considérer qu’il était temps d’arrêter… précisément parce que tout allait bien. Une décision paradoxale, mais mûrement réfléchie :
"C’est là qu’il faut arrêter !", explique-t-il. "Comme je prenais encore du plaisir, comme les audiences étaient bonnes, je me suis dit que c’était le bon moment."
Mais dans les faits, ce timing n’était pas idéal pour TF1, qui a dû gérer dans l’urgence ce départ et trouver une remplaçante crédible et disponible. La direction, représentée notamment par Thierry Thuillier, a dû réagir vite pour ne pas déstabiliser la rédaction ni le public.
Isabelle Ithurburu : une remplaçante qui n'était pas le premier choix
Même si l’on a vu Isabelle Ithurburu à l’antenne le 9 mai, la journaliste ne prendra réellement les rênes du 13 heures qu’en août prochain. Entre-temps, une organisation temporaire sera mise en place pour assurer la continuité du journal. Selon les confidences de Legros, la présentatrice de "50' Inside" n’était pas la première option envisagée par TF1. Il a même fallu revoir les plans en interne, signe que son choix de partir a précipité des changements non anticipés.
Cela n’empêche pas la journaliste de faire bonne impression et d’inspirer confiance pour la suite. Même si elle n’était pas prévue à l’origine, elle a su convaincre la direction grâce à son expérience, sa rigueur et sa popularité auprès du public.
Une page qui se tourne, pas sans frottements
Après 26 ans de journalisme sur la première chaîne d’Europe, Jacques Legros tire sa révérence en ayant marqué les esprits. Mais si l’image laissée au public est celle d’un adieu sobre et respectueux, l’histoire complète révèle aussi les tensions latentes dans ce genre de transition. Partir n’est jamais simple, et encore moins quand la chaîne ne veut pas vous voir partir.
La direction avait visiblement d’autres plans pour lui, peut-être de continuer encore un ou deux ans, ou du moins, de maîtriser davantage le calendrier de son départ. En annonçant lui-même son retrait, Jacques Legros a pris les devants, mais a aussi créé une zone d’incertitude délicate pour la chaîne.
Un JT à réinventer… et un héritage à faire vivre
L’un des grands enjeux pour TF1 sera désormais de maintenir la stabilité du 13 heures sans Jacques Legros. L’homme n’était pas seulement un joker emblématique, il était un repère pour des millions de téléspectateurs, en particulier lors des remplacements de Jean-Pierre Pernaut, puis lors des relais plus récents.
Son ton posé, sa diction, son style journalistique très accessible faisaient de lui un élément de confiance pour l’audience. Le remplacer ne sera pas anodin, même si Isabelle Ithurburu semble prête à relever le défi. Ce passage de relais intervient dans un climat de renouvellement global des visages de l’information, et TF1 doit s’adapter sans brusquer ses fidèles.
En résumé
Le départ de Jacques Legros, derrière sa sobriété apparente, a mis en lumière les fragilités organisationnelles que peut engendrer un changement de visage majeur au JT. TF1 ne voulait pas qu’il parte, et le lui a clairement fait savoir. Mais à 73 ans, le journaliste a préféré partir en pleine forme, avec la satisfaction d’avoir accompli une carrière exceptionnelle, plutôt que de rester trop longtemps.
Ce choix, s’il a créé des tensions internes, lui permet de contrôler sa sortie avec élégance et lucidité. Isabelle Ithurburu prendra bientôt le relais, mais l’empreinte laissée par Jacques Legros, elle, restera durablement inscrite dans l’histoire du JT de 13h.
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