Une grève fortement suivie, mais un trafic qui résiste
Ce vendredi 9 mai 2025, la SNCF fait face à un nouveau mouvement social, à l’appel de plusieurs syndicats de personnels à bord, principalement les chefs de bord, également appelés contrôleurs. Si la mobilisation est réelle — on estime que près de 60 % des chefs de bord sont en grève aujourd’hui — le trafic des trains reste globalement assuré, au grand soulagement des voyageurs.
Unsplash - Antoine Schibler
Cette grève survient dans un contexte sensible : entre le pont du 8 mai, l’Ascension qui approche, et les départs anticipés pour le week-end prolongé, les flux de passagers sont denses. Pourtant, selon les premières constatations, la majorité des trains prévus circulent normalement, notamment sur les grandes lignes.
Qui est concerné par cette grève du 9 mai 2025 ?
Les chefs de bord mobilisés pour de meilleures conditions
Ce sont les chefs de bord, personnels essentiels dans la sécurité et le confort à bord des trains, qui sont principalement à l’origine de ce mouvement. À l’appel des syndicats Sud Rail, CGT et UNSA, ils dénoncent :
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un manque chronique d’effectifs
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une dégradation de leurs conditions de travail
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une réorganisation des plannings jugée injuste
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une pression accrue sur les roulements
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des évolutions salariales jugées insuffisantes
La grève ne concerne donc pas tous les agents de la SNCF mais un corps bien précis, ce qui explique que l’impact soit contenu sur certaines lignes.
Des préavis déposés localement
Si la grève est nationale dans son principe, les modalités varient selon les régions. Ainsi, certaines régions comme les Hauts-de-France ou l’Occitanie sont davantage touchées que d’autres, en raison de l’implantation syndicale locale plus forte ou de problématiques spécifiques à certains dépôts.
Quelles lignes sont impactées ce vendredi matin ?
TGV : trafic normal ou quasi normal
La direction de la SNCF l’avait promis, et elle semble tenir parole : près de 9 TGV sur 10 circulent normalement. La priorité a été donnée au maintien du service sur les axes les plus fréquentés, notamment :
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Paris-Lyon
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Paris-Bordeaux
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Paris-Lille
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Paris-Marseille
Quelques suppressions sont à noter sur les TGV INOUI en direction du Sud-Ouest, mais elles restent marginales. Les TGV OUIGO roulent également normalement dans la majorité des cas.
TER : des disparités régionales
C’est sur les trains régionaux (TER) que l’impact est le plus visible. Dans plusieurs régions, le service est assuré à hauteur de 6 à 7 trains sur 10 en moyenne. Les régions les plus touchées ce matin sont :
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Occitanie : jusqu’à 50 % de trains supprimés sur certaines lignes
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Bretagne : ralentissements et suppressions ponctuelles
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Grand Est : des perturbations sur les lignes transfrontalières
Dans les autres régions, les plans de transport ont été adaptés avec des autocars de substitution ou une mutualisation du personnel roulant.
Intercités : quelques annulations
Les trains Intercités, souvent plus sensibles aux mouvements sociaux, connaissent quelques suppressions, notamment sur les lignes de nuit. Toutefois, le service de jour est majoritairement maintenu grâce à la mobilisation d’agents non grévistes et à des ajustements de dernière minute.
Pourquoi cette grève tombe-t-elle aujourd’hui ?
Un calendrier social stratégique
Le choix de cette date n’est pas anodin. Les syndicats ont visé un vendredi entre deux jours fériés, dans une séquence où de nombreux voyageurs empruntent les trains. Cette pression médiatique et économique est censée faire entendre leurs revendications avec plus de force.
Les syndicats affirment toutefois ne pas vouloir bloquer les usagers, mais plutôt obliger la direction de la SNCF à rouvrir le dialogue. Ils dénoncent notamment un "silence radio" de la part de la direction depuis plusieurs semaines.
Un climat social tendu à la SNCF
Ce mouvement s’inscrit dans un contexte plus large de tensions sociales à la SNCF, sur fond de réorganisation post-Covid, d’ouverture à la concurrence, et de modernisation accélérée des outils internes. Une partie du personnel estime ne pas être suffisamment consultée dans les évolutions en cours.
Que faire si votre train est annulé ?
Des alertes en temps réel sur l’application SNCF Connect
La SNCF recommande à tous les usagers de vérifier l’état de leur train via l’application SNCF Connect ou le site oui.sncf, qui sont mis à jour en temps réel. En cas d’annulation, des solutions de repli sont proposées.
Échanges et remboursements facilités
Pour les usagers impactés, la SNCF applique comme lors des grèves précédentes une politique de remboursement sans frais, ainsi que des échanges gratuits pour les billets non utilisés.
Les détenteurs d’abonnement peuvent également demander une compensation partielle s’ils ont été pénalisés par des suppressions ou retards répétés.
Comment réagissent les voyageurs ?
De la résignation mais aussi de la compréhension
Sur les quais ce matin, peu de scènes de tension. La plupart des voyageurs s’étaient renseignés en amont, et la communication préventive de la SNCF semble avoir porté ses fruits. Si certains déplorent les retards, beaucoup comprennent les raisons du mouvement.
“C’est pénible, mais je comprends qu’ils veuillent de meilleures conditions, surtout s’ils sont seuls à bord de certains trains”, témoigne une passagère à Paris-Montparnasse.
Une peur d’un été socialement explosif
Cette grève, bien que ponctuelle, alimente les craintes d’un été 2025 tendu dans les transports. Entre les Jeux Olympiques, les vacances, et les mouvements sectoriels déjà annoncés dans l’aviation, les Français redoutent un été compliqué sur le plan logistique.
Une grève qui pourrait se prolonger ?
Pas de reconduction immédiate annoncée
Pour l’instant, les syndicats n’ont pas annoncé de reconduction automatique de la grève. Le mot d’ordre reste celui du "coup de pression ponctuel", en espérant un retour de la direction à la table des négociations.
Toutefois, des assemblées générales doivent se tenir ce week-end, notamment dans les grandes gares. Si le mécontentement perdure, d’autres journées d’action pourraient être programmées dans les semaines à venir.
Le dialogue social reste suspendu
La direction de la SNCF, par la voix de son PDG Jean-Pierre Farandou, a indiqué être “ouverte à la discussion”, mais n’a pas encore formulé de propositions concrètes. Les syndicats réclament notamment des embauches immédiates, une revalorisation salariale, et un rééquilibrage des plannings.
En résumé : un vendredi sous tension mais sans chaos
Ce vendredi 9 mai 2025 restera comme un jour de grève très suivi à la SNCF, mais sans paralysie du réseau. Grâce à une anticipation logistique, à la mobilisation de personnel non gréviste et à des ajustements locaux, les voyageurs ont pu effectuer leurs trajets dans la majorité des cas.
Le bras de fer entre les syndicats et la direction est loin d’être terminé, mais la journée démontre que la SNCF peut encore tenir malgré un mouvement social important, du moins à court terme. La question reste désormais : que se passera-t-il si le conflit s’enlise ?
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