J’étais à Barcelone pour deux semaines avec ma copine Estelle. Et qui dit Barcelone dit fiesta. (Tout un tas d’autres choses aussi, mais là n’est pas le sujet). Et parmi la multitude d’hommes que l’on rencontre tous les jours, on trouve forcément quelqu’un qui nous plaît.
Il était grand. Beau. Musclé. Charmant. Intéressant. Trilingue. Brésilien d’origine. Il me faisait rire. Nous nous étions rencontrés en boîte, et avions passé la journée du lendemain ensemble, avec un de ses amis et Estelle. Elle et moi devions les retrouver dans la soirée.
Dans la boîte, il faisait chaud, la musique était super, l’ambiance l’était tout autant, on enchaînait les cocktails et les danses collés / serrés. Arrive alors le moment inévitable et tant attendu : le premier baiser. Puis deux, puis trois… Puis des caresses, des bisous dans le cou… Je n’en pouvais plus. Impossible de résister quand il m’a murmuré à l’oreille, haletant et avec un charmant accent brésilien : « Babe… I can’t wait anymore… »
C’est donc sous adrénaline que je l’ai suivi en direction des toilettes. Bien sûr, ils étaient sous surveillance… Nous avons donc attendu que la gardienne quitte son poste, ce qui s’est produit cinq minutes après. Nous nous sommes alors précipités dans les toilettes des hommes (sous les applaudissements de certains…). Hum. Enfermés dans une cabine, nous recommencions à nous embrasser passionnément. J’ai à peine eu le temps de profiter de ce moment de désir que déjà on tambourinait à la porte.
« OUVREZ ! Ouvrez la porte, je sais que vous êtes deux, vous n’avez pas le droit, ouvrez !
- Mais Madame arrêtez, laissez-moi tranquille, j’ai le droit d’aller aux toilettes non ?
- Ouvrez ou j’appelle du renfort ! »
(Le dialogue original s'est déroulé en anglais ;)).
Monsieur s’exécute, et moi, je me colle tant bien que mal contre le mur, juste derrière la porte. Erreur. Alors qu’il s’évertue à expliquer qu’il est seul et qu’il aimerait bien pouvoir uriner en paix, la vigile me donne un léger coup de pied sur la chaussure. Oups. Repérée.
C’est donc la tête baissée et un sourire crispé aux lèvres que je sors des toilettes, sous les sifflements, commentaires et airs hilares du petit groupe qui s’était amassé pour regarder la scène. Inutile de vous dire que je ne suis pas retournée aux toilettes de toute la soirée. Tout, mais pas de face à face avec la gardienne.
Je n’ai qu’une seule question : pourquoi ? Pourquoi empêcher de jeunes gens fougueux et passionnés de vivre pleinement leurs désirs et de profiter de la vie comme ils le veulent ? Pourquoi leur interdire de s’abandonner au plaisir d’une passion d’un soir ?
Quoi qu’il en soit, même si sur le coup, je l’avais en travers de la gorge, aujourd’hui, je ris à chaque fois que j’y repense. Je peux dire que cette soirée m’a laissé un souvenir inoubliable ! Même si ce n’est pas dans le sens où je l’aurai voulu…