Le calendrier est tombé, et il s’annonce aussi long que décisif. Nicolas Sarkozy sera rejugé en appel dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne de 2007 du 16 mars au 3 juin 2026.
Une annonce de la cour d’appel de Paris qui ouvre un nouveau chapitre dans ce dossier explosif, quelques jours seulement après la libération de l’ancien chef de l’État.
Condamné en première instance à cinq ans de prison, dont une partie ferme assortie d’un mandat de dépôt, Nicolas Sarkozy a passé trois semaines derrière les barreaux à la prison de la Santé. Sorti lundi sous contrôle judiciaire, il a immédiatement réagi sur X : il prépare désormais sa défense, affirmant que « la vérité triomphera ».
Cette audience fleuve ne le concernera pas seul. Neuf autres personnes seront également rejugées. Parmi elles, des fidèles de l’ancien président : Claude Guéant, ex-secrétaire général de l’Élysée, Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Intérieur, ou encore Alexandre Djouhri, déjà condamné à six ans de prison et considéré comme un intermédiaire clé du dossier. Tous seront de nouveau entendus, preuve que l’affaire reste tentaculaire et complexe.
Si quelques prévenus avaient été relaxés en première instance – comme Éric Woerth ou Edouard Ullmo – le parquet national financier a choisi d’interjeter appel. Une façon de rouvrir complètement le dossier, à l’exception d’un seul mis en cause, le Saoudien Ahmed Bugshan, dont la relaxe reste acquise.
Deux noms, en revanche, n’apparaîtront plus dans ce procès : Ziad Takieddine, décédé au Liban, et Thierry Gaubert, déjà condamné pour les mêmes faits dans une autre procédure.
En toile de fond, la même question : Nicolas Sarkozy a-t-il laissé ses collaborateurs solliciter le régime de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne ? Le tribunal de Paris avait répondu oui. L’ancien président continue d’affirmer le contraire.
Avec près de trois mois d’audience prévus, l’appel s’annonce comme l’une des grandes séquences judiciaires de 2026. Et pour Nicolas Sarkozy, c’est peut-être le moment le plus décisif de sa carrière politique.
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