Humeurs

Vis ma vie de téléconseillère

13 avril 2018 - 16 : 46

J'avais déjà écrit un article sur mon job de télé-conseillère lors de la fin de mon premier contrat. Va savoir pourquoi, 3 mois après j'y suis toujours.

Bah oui... Il existe beaucoup de préjugés sur les centres d'appels : des gens sans diplômes, des étrangers qu'on ne comprend pas, une pile de magazines à côté du clavier d'ordinateur,...

Tout n'est pas faux. Mais 80% des centres d'appels sont en France (toute activité confondue), dans mon équipe nous avons tous un bac+3 et pourtant...

L'avantage après avoir fait ce type de job, c'est que je pense que tu peux tout faire. Tu as appris à gérer des demandes de clients, tu fais de la facturation, tu gères les conflits et cherches la solution la plus adaptée en moins de 8 minutes top chrono, on t’a appris à vendre des produits sans intérêts avec une aisance folle.

Tu te fais insulter de choses et d'autres, et même ce à quoi tu n'aurais jamais pensé. Et surtout, on t’a bien montré que le monde du travail n'est pas facile, qu'il faut se battre pour exister, qu'il y a des inégalités énormes et "reste assise sur ta chaise et tais-toi".

Tu acquiers également un grand sens de l'organisation, hors de question de se laisser déborder par le client puisqu'il faut traiter dans le moins de temps possible. T'as plutôt intérêt à speeder. Une fois que t'as bien saisi que si tu te forçais à proposer des suppléments au client, tu pouvais toucher le pactole en prime, alors là, c'est que t'as tout compris.

J'ai décidé tout simplement de rentrer dans le moule, car j'en avais ras le bol d'être convoquée chez la manager sans avoir le droit d'ouvrir la bouche pour me justifier. En avouant aussi que depuis, je suis grave dans le collimateur. Et que j'essaie enfin d'arrêter de me faire repérer.

Je ne veux pas rebuter ceux qui cherchent à savoir ce qui les attend en signant un contrat de chargée de clientèle, mais il faut quand même avouer qu'il faut avoir les reins solides pour rester dans ce genre d'endroits. En moyenne, là où je travaille, il y a 40% d'absentéisme. Et il y a des sessions de recrutement deux fois par semaine. Je pense que le mot turn over a été inventé pour les centres d'appels !

Mis à part le stress et la routine, aujourd'hui je ne trouve pas ce taf si difficile. Peut-être me suis-je enfin habituée à ce travail. Il y a des jours avec et des jours sans, mais ça, j'ai envie de dire que c'est dans chaque boulot pareil. C'est en tout cas une expérience très enrichissante.

Ce qui me passionne ? Ma récompense, hormis ma prime en fin de mois, c'est d'avoir résolu le problème du client, l'entendre souriant, regarder les notes de satisfaction que je reçois, et constater que 70% d'entre eux sont promoteurs de ma société et ce... grâce à moi, à mon travail, à la sueur de mon front.

Aucune récompense n'est meilleure que d'entendre un client arrivé aigri en début d'appel repartir satisfait, et qu'il te le fasse savoir. Parfois, on ne croit plus en l'espèce humaine et on tombe sur des gens qui sont capables de gratitude, voire de sympathie, et qui te gratifient le samedi soir à 22h d'un "j'vous paierais bien un coup à boire pour votre fin de journée". :)

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Miss Sweet
Fan de beauté et d'esthétisme depuis ma tendre enfance, c'est avec une immense joie que je viens partager avec vous mes petits plaisirs beauté et découvrir les vôtres.