...ou tout ce que je ne raconterais pas à mes potes mecs.
A l’occasion d’un enterrement de vie de jeune fille récent, je me suis rendue au hammam de la Grande Mosquée de Paris, près du Jardin des Plantes. J’en avais entendu parler par ma petite cousine qui loge pas très loin et qui m’avait vanté :
- Le décor somptueux (et pour le moins géographiquement atypique)
- Les bienfaits pour la peau, etc. (mais je laisse aux blogueuses beauté le soin de vous expliquer le coup en long et en large)
- Le salon de thé (très prisé, mais pas testé cette fois-ci)
- Et enfin : le prix : 18€ l’entrée, 12€ le massage de 10 minutes, 4€ la serviette, 2€ la dose de savon noir
J’étais piquée au vif, la curiosité aux aguets... On est donc arrivées un samedi après-midi vers 15h, le salon de thé débordait de monde jusque sur le trottoir, on a gravi les quelques marches et nous sommes tombées sur un panneau indiquant le hammam pour femmes à gauche... direction : le mur. Pardon ? En fait, pour accéder aux salles, il faut se faufiler derrière un petit présentoir et entrer comme un voleur par une porte dérobée, bref, pendant deux secondes, on a été perplexes.
Après avoir traversé un tout petit sas, on est entrées dans une espèce de salon carré assez grand. Avant de distinguer quoi que ce soit, je suis prise au nez par l’atmosphère. L’humidité, plus forte que précédemment, charrie un parfum lourd, puissant, mélange de savon noir et de lavande. Je m’emplis les poumons de cet air chaud qui vient des bains comme un heureux présage.
A notre gauche, la caisse (qui fait aussi « bar » à thé vert), puis tout le long des murs, une alcôve de deux mètres de large bordée de colonnes où sont posés des matelas sombres et des tas de filles enserviettées. Enfin, dans l’espace restant au centre – autour de la fontaine, quatre tables de massage où d’autres filles en bas de maillot de bain se font masser par les mains expertes de mammas.
Bon, bon, ne traînons pas, les vestiaires sont de l’autre côté de la salle. Nous traversons, piquons à droite dans un couloir étroit et aboutissons à un couloir tout aussi étroit, mais cette fois équipé de casiers. Aucune cabine en vue, pas grave on se change ici car :
- On a nos serviettes (ça va nous rappeler la plaaage)
- On est entre copines
- De toute façon, c’est tellement étroit que tu ne peux être vue que de ta voisine de droite ou ta voisine de gauche.
Une fois changées, nous entrons dans le hammam proprement dit, et là, surprise, des filles à moitié nues, partout. Majoritairement des filles en chair (mais où sont donc les parisiennes maigrissimes ?). Des filles de partout se croisent, torse nu, mais pour une fois, on dirait que les petits seins sont sous-représentés...
La plupart exhibent leurs formes, on n’en voit pas tant que ça sur nos écrans. Nos cinéastes ne sont pas capables de dépeindre la beauté comme un Ingres ? C’est un festival de chairs luisantes, de rondeurs gentilles, de contours galbés et alanguis en pagaille. Des filles debout, vêtues d’une simple chaîne à la taille, des filles assises, dont les bavardages rebondissent sur les murs carrelés.
L’humidité et la chaleur accablent tout le monde, comme au plus fort de l’été, tout est ralenti. Certaines savonnent mollement le dos de leur voisine, ou bien leur gomment les jambes. D’autres, harassées, se renversent des seaux d’eau sur la gorge, ou encore, lascives, s’étendent, pleines d’abandon, en attendant distraitement que le temps passe.
Entre la chaleur pesante, le parfum lourd du savon, la lumière qui caresse et magnifie les corps, c’est une explosion de sensualité. Sérieux. Un mec rentre dedans, il perd la boule. C’est d’ailleurs pour ça que je ne raconterais tout ça à aucun de mes amis mâle, de peur qu’ils ne se mettent en collectif et trouvent le moyen de planquer des caméras...
Centre Commercial de la Grande Mosquée de Paris : 39, rue Geoffroy Saint-Hilaire.
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