Une erreur de formulation sur les circonstances de la mort du professeur Dominique Bernard a provoqué une vive polémique ce lundi 13 octobre 2025 sur France 2.
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Le journal de 13 Heures, puis celui du 20 Heures présenté par Léa Salamé, ont relayé une information erronée, laissant entendre que l’enseignant d’Arras avait été assassiné après avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo.
Une confusion avec le drame de Samuel Paty, qui a immédiatement suscité l’indignation du public et obligé la chaîne publique à présenter ses excuses.
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Une erreur reprise deux fois à l’antenne
Le malentendu s’est produit à deux reprises dans la journée. D’abord dans le journal de 13 heures, puis de nouveau dans le 20 Heures, où Léa Salamé a lu un texte erroné lors d’un reportage consacré à l’hommage rendu à Dominique Bernard à Arras, deux ans jour pour jour après son assassinat.
En plateau, la journaliste a déclaré :
« Hommage ce matin au professeur Dominique Bernard, assassiné il y a deux ans jour pour jour, dans une attaque terroriste par un élève radicalisé après avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo. (…) Dominique Bernard avait 57 ans. »
Problème : Dominique Bernard n’a jamais montré de caricatures à ses élèves. Il a été tué le 13 octobre 2023 dans l’enceinte du lycée Gambetta-Carnot d’Arras, en tentant de protéger ses élèves d’un ancien élève radicalisé. L’auteur de l’attentat, Mohammed Mogouchkov, l’a poignardé à mort sans aucun lien avec des caricatures ou un cours sur la liberté d’expression.
Cette confusion avec Samuel Paty, assassiné en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine dans un contexte différent, a provoqué un torrent de réactions sur les réseaux sociaux dès la fin du JT.
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Les réseaux sociaux s’enflamment
Très vite, de nombreux téléspectateurs et journalistes ont relevé l’erreur, accusant la chaîne de manquer de rigueur sur un sujet aussi sensible. Certains internautes ont dénoncé une « faute impardonnable » ou un « manque de respect envers la mémoire de Dominique Bernard », rappelant la douleur encore vive de ses proches et du corps enseignant.
Sur X (ancien Twitter), plusieurs professeurs ont fait part de leur incompréhension :
« Comment peut-on encore confondre les deux drames ? C’est insultant pour la mémoire de Dominique Bernard », a réagi un enseignant du Nord.
D’autres ont pointé la responsabilité du service d’édition de France Télévisions, estimant que Léa Salamé « lisait un texte validé par la rédaction » et qu’il s’agissait donc d’une erreur collective, et non personnelle.
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France 2 présente ses excuses
Face à l’ampleur de la polémique, France 2 a rapidement réagi dans la soirée. La rédaction a reconnu une « faute de vérification », expliquant que la confusion provenait d’un texte mal relu avant diffusion.
Un cadre de la chaîne a déclaré anonymement au Parisien :
« C’est une faute collective et c’est Léa Salamé qui prend, car c’est elle qui est à l’antenne. Le texte avait été relu et validé par plusieurs personnes. »
La présentatrice, qui a succédé à Anne-Sophie Lapix à la tête du 20 Heures depuis la rentrée, a elle-même exprimé sa regret profond en interne, se disant « très touchée » par cette polémique qu’elle juge « injuste mais compréhensible ».
Selon plusieurs sources internes, Léa Salamé aurait demandé à ses équipes de renforcer la vérification des textes avant passage à l’antenne, en particulier sur les sujets sensibles liés au terrorisme ou à l’éducation.
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Une erreur symboliquement lourde
Si la chaîne a présenté ses excuses, cette erreur reste lourde de sens pour de nombreux enseignants. À Arras, où un hommage officiel était organisé lundi en mémoire de Dominique Bernard, plusieurs professeurs ont réagi avec amertume.
« On demande juste qu’on respecte la vérité. Dominique n’a pas montré de caricatures, il a simplement défendu ses élèves », a rappelé un collègue du lycée Gambetta.
Les syndicats d’enseignants ont également exprimé leur émotion, rappelant que le souvenir de Dominique Bernard reste un symbole fort de la défense des valeurs de la République. La confusion entre son histoire et celle de Samuel Paty illustre selon eux « un manque de précision dans le traitement médiatique » des drames scolaires liés au terrorisme.
France Télévisions tente de désamorcer la polémique
Au sein de France Télévisions, la direction cherche désormais à désamorcer la controverse. Une note interne adressée aux équipes des journaux rappelle l’importance de la vérification systématique des faits historiques et des formulations concernant les victimes d’attentats.
Un responsable de la rédaction du 20 Heures explique :
« Ce genre d’erreur ne devrait pas arriver, surtout sur des sujets aussi sensibles. Nous allons renforcer nos procédures de contrôle éditorial. »
L’incident survient alors que Léa Salamé s’installe à peine dans son nouveau rôle de présentatrice du JT de France 2, après plusieurs années à la tête de l’émission "Quelle Époque !". Malgré cette mésaventure, la journaliste conserve le soutien de la direction, qui reconnaît son professionnalisme et insiste sur le caractère collectif de la faute.
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Un rappel à la prudence pour les médias
Cette erreur, bien que corrigée rapidement, agit comme un rappel cinglant de la responsabilité des médias dans le traitement des sujets liés au terrorisme et à la mémoire nationale. Confondre deux drames aussi marquants, à trois ans d’intervalle, revient à flouter l’histoire récente et à rouvrir des blessures encore douloureuses.
Pour les proches de Dominique Bernard, comme pour toute la communauté éducative, le respect des faits est la première forme d’hommage. Et si France 2 a reconnu sa faute, cette séquence restera comme un accroc regrettable dans la jeune carrière de Léa Salamé au 20 Heures, et un avertissement pour toutes les rédactions : en matière de mémoire collective, chaque mot compte.
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