Une phrase, un mot, et la rumeur s’est emballée. Ce jeudi matin, les propos de Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, ont semé la confusion au sein de son propre camp.
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Interrogé sur France Info sur la possible nomination de Jean-Louis Borloo à Matignon, l’élu socialiste avait lancé, sur le ton de la provocation :
« Ce serait un sacré pari… mais j’aurais plutôt envie de dire chiche ! »
Des mots qui ont immédiatement suscité des réactions, certains y voyant un signe d’ouverture du PS vers une figure issue du centre droit. Mais quelques heures plus tard, le Parti socialiste a rectifié le tir : pas question d’un soutien à Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.
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Le PS calme le jeu et réaffirme sa ligne
Dans un communiqué publié dans la matinée, le Parti socialiste a tenu à clarifier sa position :
« Le PS souhaite la nomination d’un Premier ministre issu de la gauche et des écologistes. »
Une manière claire de dissiper toute ambiguïté. Car la phrase de Patrick Kanner, sortie de son contexte, avait déjà enflammé les réseaux sociaux et alimenté la spéculation sur un éventuel ralliement symbolique à un gouvernement de coalition.
Le PS a donc tenu à rappeler qu’il n’était pas question de cautionner une nomination venue du centre droit, surtout à un moment où le parti tente de reconstruire une unité fragile autour d’une ligne sociale et écologique.
Patrick Kanner reconnaît « une boutade »
Invité quelques heures plus tard sur LCI, Patrick Kanner a lui-même reconnu avoir été maladroit, assumant le ton humoristique de sa déclaration :
« C’était une boutade prononcée dans le monde burlesque dans lequel nous vivons », a-t-il expliqué, le sourire en coin.
Avant de préciser, plus sérieusement :
« Mon choix est clair : il faut être sérieux et je veux un Premier ministre de gauche. »
L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports sous François Hollande a ajouté que Jean-Louis Borloo, s’il reste « un homme d’expérience », n’incarne pas le projet que souhaite défendre la gauche :
« Le problème de M. Borloo, c’est qu’il n’est pas de gauche et qu’il porterait une politique au mieux de centre-droit. »
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Une rumeur née d’un climat politique instable
Cette séquence illustre le climat de fébrilité politique qui règne à Paris depuis la démission de Sébastien Lecornu. Alors qu’Emmanuel Macron a promis de nommer un nouveau Premier ministre dans les 48 heures, les hypothèses vont bon train dans les médias et au sein des partis.
Le nom de Jean-Louis Borloo, âgé de 74 ans, circule depuis plusieurs jours dans les couloirs du pouvoir. Ancien ministre de l’Économie et de l’Écologie sous les présidences de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il incarne une figure du centre droit respectée, réputée pour sa connaissance des dossiers économiques et urbains.
Cependant, les relations entre Borloo et Emmanuel Macron n’ont jamais été au beau fixe. En 2018, le président de la République avait sèchement rejeté le rapport Borloo sur la politique de la ville, provoquant la déception et la mise en retrait du fondateur de l’UDI.
Cette mésentente rend sa nomination à Matignon hautement improbable, malgré l’estime dont il jouit dans certains cercles politiques.
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« Renverser la table », mais pas à gauche
Sur France Info, Patrick Kanner avait pourtant décrit Jean-Louis Borloo comme « quelqu’un qui renverserait la table », capable de sortir la France de l’immobilisme. Une formule qui, sortie de son contexte ironique, a pu prêter à confusion.
« Il connaît la musique et saura gérer », avait-il ajouté, avant de nuancer aussitôt : « Il n’a rien à proposer, sauf à changer le pays de fond en comble. »
En clair, l’élu socialiste reconnaît le talent politique de l’ancien ministre, mais sans adhérer à sa vision ni à son camp. D’où la mise au point rapide du PS, soucieux d’éviter toute interprétation d’ouverture à droite dans un moment où la gauche tente de se repositionner face à la recomposition du paysage politique.
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Une gauche prudente dans le jeu des nominations
Depuis le départ de Sébastien Lecornu, la gauche se garde bien de proposer des noms concrets, tout en appelant à un gouvernement capable de « ramener de la stabilité démocratique » sans compromettre ses valeurs.
Les socialistes, notamment, insistent sur la nécessité de choisir une personnalité issue de la gauche ou proche des écologistes, afin d’assurer la cohérence du futur projet budgétaire et de maintenir un dialogue social fort.
Pour Patrick Kanner, cette exigence est non négociable :
« Il faut un Premier ministre de gauche, sérieux et lucide sur les fractures sociales du pays. »
Une déclaration qui replace le PS dans son rôle de force d’opposition constructive, mais ferme sur ses lignes rouges.
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En résumé
La rumeur d’une nomination de Jean-Louis Borloo à Matignon aura finalement duré quelques heures avant d’être désamorcée.
Après la sortie humoristique de Patrick Kanner sur France Info — un « chiche » qui a semé le doute —, le Parti socialiste a rapidement rectifié :
« C’était une boutade », a admis le sénateur du Nord.
Le PS reste donc fidèle à sa ligne : pas de Premier ministre issu du centre droit, mais un appel à une figure de gauche et écologiste, capable d’incarner la stabilité sans renoncer aux valeurs progressistes.
Dans une période de crise politique et d’incertitude sur le prochain gouvernement, cette mise au point vise à éviter tout malentendu… et à rappeler que, pour le PS, l’humour n’est pas une orientation politique.
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