Culture

"Chaque année, 4 milliards d'euros sont engloutis par l'audiovisuel public : nous le privatiserons" : Bardella annonce vouloir privatiser l’audiovisuel public

14 septembre 2025 - 17 : 46
par Clémence Jordan Bardella affirme que chaque année 4 milliards d’euros sont dépensés par l’audiovisuel public et promet sa privatisation en cas de victoire. Une proposition fortement controversée quant à son impact sur le service public, la culture et la démocratie.

Lors du meeting du Rassemblement national (RN) à Bordeaux, Jordan Bardella a lancé une promesse forte : « Chaque année, 4 milliards d'euros sont engloutis par l’audiovisuel public. Nous le privatiserons ».

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Cette proposition, énoncée avec fermeté, relance un débat ancien autour du rôle, du financement et de l’avenir du service public audiovisuel en France.

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Qu’est-ce que le financement actuel de l’audiovisuel public ?

En France, l’audiovisuel public — qui comprend les chaînes nationales, les radios publiques, certaines chaînes internationales et l’institut de l’audiovisuel — est doté annuellement par l’État d’un montant proche de 4 milliards d’euros. Ce financement couvre les missions de service public : information, éducation, culture, couverture territoriale, et certaines obligations non commerciales. Ce budget inclut les dotations principales versées aux sociétés telles que France Télévisions, Radio France, Arte France, les antennes extérieures, et d’autres organismes. Des recettes complémentaires proviennent des publicités, des services numériques, mais celles-ci restent minoritaires par rapport aux fonds publics.

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Ce que propose le RN

Jordan Bardella et le RN ne sont pas nouveaux dans cette revendication. Le projet de privatiser l’audiovisuel public avait déjà été évoqué par ce parti à diverses occasions. Le slogan sous-jacent est le suivant : réduire les dépenses publiques, supprimer ce qu’ils jugent comme des « coûts excessifs », rendre le service audiovisuel plus « efficient » — selon leur terminologie. Privatiser signifie pour eux vendre ou transférer à des acteurs privés des sociétés comme la télévision publique ou certaines radios, avec une logique de marché, d’audience, de rentabilité.

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Réactions et critiques

L’annonce a immédiatement provoqué des réactions dans le monde médiatique, politique et culturel :

  • Les médias publics et leurs salariés mettent en garde contre les dangers d'une privatisation : impact sur la pluralité éditoriale, le maintien des antennes locales, la couverture des territoires, la qualité des contenus non commerciaux, et l'indépendance face aux pouvoirs économiques.

  • Des organismes professionnels de la culture, producteurs, créateurs, réalisateurs soulignent que l’audiovisuel public finance une part importante de la création audiovisuelle, et que cette privatisation pourrait mettre en péril des productions moins rentables mais culturellement importantes.

  • Plusieurs experts rappellent que substituer le financement public par une logique commerciale pourrait entraîner un recentrage des programmes sur les contenus à grand public, quitte à sacrifier des formats de niche, des documentaires, ou des émissions éducatives.

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Les difficultés pratiques d’une privatisation

Privatiser un service public de cette ampleur pose plusieurs questions complexes :

  • Quel périmètre ? Quels organismes seraient privatisés, lesquels resteraient publics ? Le RN a évoqué plusieurs fois l’idée que certaines chaînes et radios pourraient être conservées, mais sans toujours préciser lesquelles.

  • Comment assurer l'indépendance éditoriale ? Le secteur public audiovisuel est par définition soumis à des obligations telles que le pluralisme, la mission d’intérêt général, qui ne sont pas ou moins imposées dans le privé.

  • Le financement alternatif : Si le service devient privé, comment garantir un financement stable plutôt que dépendant uniquement des recettes commerciales, qui peuvent varier fortement selon le marché publicitaire et la concurrence numérique ?

  • Conséquences financières : Les recettes publicitaires privées ne remplissent pas nécessairement les besoins d’un service universel, et privatizers pourraient nécessiter des subventions ou aides pour certaines zones ou missions peu rentables.

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Qu’est-ce que coûtent réellement ces « 4 milliards » ?

Le chiffre de « 4 milliards » avancé par Bardella correspond assez précisément au montant des dotations publiques destinées à l’audiovisuel public. Ce montant est validé dans les budgets votés, et comprend les contributions de l’État pour les sociétés nationales de programme, radios, télévisions, et archives audiovisuelles. Ces dépenses couvrent non seulement les coûts de fonctionnement des antennes, mais aussi la production, la diffusion, les missions culturelles ou éducatives, ainsi que des obligations légales pour desservir tous les territoires.

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Implications pour la démocratie, la culture et le public

Au-delà des chiffres, la privatisation de l’audiovisuel public pourrait avoir des effets profonds :

  • Pluriel des voix : dans un contexte où l’espace médiatique privé est parfois concentré, l’audiovisuel public offre une diversité de points de vue, un accès égalitaire à l’information.

  • Accès au service pour tous : zones rurales, outre-mer, langues régionales, etc., où le privé peut manquer d’intérêt économique.

  • Qualité et innovation : la production de contenus exigeants (documentaires, contrôles, formats longs, programmes jeunesse ou culturels) qui ne sont pas toujours rentables mais essentiels sur le plan sociétal.

  • Régulation : le cadre juridique et institutionnel pour encadrer la privatisation devrait être robuste, pour éviter dérives, conflits d’intérêts, perte de mission de service public.

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Conclusion : un débat central pour les élections à venir

La déclaration de Bardella à Bordeaux a relancé un débat central, qui ne se limite pas à la France. C’est une question de fond : quelle place veut-on donner au service public audiovisuel dans une ère de médias numériques, chaînes privées, plateformes en ligne, et souci de maîtrise des dépenses publiques. La promesse de privatisation propose un changement radical, qui trouvera son acceptation ou son rejet selon la capacité des partis à convaincre sur les garanties : maintien de la mission de service public, indépendance journalistique, cohésion territoriale, diversité culturelle. D’ici les prochaines élections, ce sujet sera sans doute l’un des marqueurs forts pour les électeurs, notamment ceux attachés à la culture, au pluralisme ou à l’équilibre des médias.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.