Pourtant, maintenant que je peux et que je me brûle d'ailleurs un peu les ailes, je n'en ai plus autant envie. C'est peut-être parce que quand les choses sont interdites et nous semblent inatteignables, elles prennent soudain une dimension intéressante, une toute autre importance à nos yeux. Et quand finalement on peut enfin, on se rend compte que ce n'était pas si terrible que ça. Tout un tas de choses qui me font dire que le plaisir réside dans l'attente. La juste attente. Pas trop courte, pas trop longue, il faut qu'elle soit mesurée. L'action en elle-même, nous paraît souvent fade à côté de toute l'énergie que l'on a consacrée à l'attendre.
Il m'arrive de faire des choses simplement parce que je me l'étais promis à moi-même il y a quelques années et que du coup je me dis que je me le dois. Bon, ce ne sont pas des choses énormes non plus, des petites actions par-ci, par-là que je mourrais d'envie d'accomplir. Vous allez sûrement vous dire, elle est tellement honnête qu'elle tient même les promesses qu'elle se fait à elle-même, mais bon je vous rassure je n'ai pas complètement perdu la tête non plus, j'y trouve mon compte. J'essaye simplement de trouver le parfait équilibre entre mes envies d'hier et d'aujourd'hui. Certaines sont restées intactes, d'autres ont évolués, mais le fil conducteur reste toujours le même.
En grandissant, je n'ai pas changé du tout au tout, j'ai gardé le même caractère, j'étais déjà heureuse et torturée à en faire éclater les murs. Ce qui ne m'empêche pourtant pas de me redécouvrir constamment.
Et vous alors, ça vous arrive de repenser à ce que vous désiriez très fort quand vous étiez enfant et d'essayer de coller à ces attentes aujourd'hui, parfois même inconsciemment ? Peut-être un peu aussi parce que vous êtes toujours la/le même et qu'au fond rien n'a vraiment changé... qui sait ?
