La bataille budgétaire s’annonce houleuse à l’Assemblée nationale. Ce lundi 20 octobre 2025, la commission des Finances a rejeté la proposition d’instaurer la taxe Zucman, une mesure emblématique défendue par les groupes de gauche.
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Inspirée des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, cette taxe visait à imposer un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, y compris les biens professionnels.
Le rejet, salué par le camp gouvernemental et la droite, met un coup d’arrêt — temporaire — à une réforme que ses partisans jugeaient essentielle pour rétablir la justice fiscale dans un contexte de tensions budgétaires et de recherche d’économies.
Une taxe pensée pour cibler les ultra-riches
La taxe Zucman devait concerner un nombre très limité de contribuables : les détenteurs d’un patrimoine supérieur à 100 millions d’euros, qu’il s’agisse de biens personnels, financiers ou professionnels.
L’objectif affiché par ses promoteurs : faire contribuer davantage les plus grandes fortunes, souvent accusées d’échapper à l’impôt grâce à des montages juridiques complexes ou à l’optimisation fiscale internationale.
Concrètement, la mesure proposait :
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un impôt minimum de 2 % sur la valeur du patrimoine global ;
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l’inclusion des actifs professionnels dans le calcul, afin d’éviter toute échappatoire ;
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et une harmonisation fiscale à l’échelle européenne, inspirée des réflexions portées par Gabriel Zucman, spécialiste mondial de l’évasion fiscale.
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La gauche vent debout après le rejet
Les quatre groupes de gauche — La France insoumise (LFI), Parti socialiste (PS), écologistes et communistes — ont défendu cette taxe comme une réponse concrète à ce qu’ils appellent la « crise d’équité fiscale ».
« Ça ne concerne que les ultra-riches qui font de la sur-optimisation fiscale. Ceux qui payent leurs impôts régulièrement s’acquittent déjà de plus de 2 % », a plaidé Eva Sas, députée écologiste, déplorant un rejet qu’elle qualifie de « rendez-vous manqué avec la justice sociale ».
Le socialiste Mickaël Bouloux a abondé :
« C’est le minimum de justice fiscale. Dans un contexte de rigueur budgétaire, on ne peut pas demander toujours plus aux classes moyennes et toujours moins aux grandes fortunes. »
Pour la gauche, cette mesure n’était pas seulement symbolique : elle visait à rééquilibrer la contribution des plus riches au financement de l’État, alors que les inégalités de patrimoine continuent de se creuser.
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La droite et le gouvernement s’y opposent fermement
Face à cette proposition, le camp présidentiel et la droite parlementaire ont affiché une opposition nette et unanime. Pour eux, la taxe Zucman représente une menace directe pour l’attractivité économique de la France.
Le rapporteur général du budget, Philippe Juvin (LR), a salué son rejet :
« La France taxe déjà ses hauts patrimoines de manière importante. Une taxe de plus serait un repoussoir pour les nouveaux entrepreneurs. »
Même son de cloche du côté du Rassemblement national. Le député Jean-Philippe Tanguy a dénoncé un dispositif « flou et dangereux » :
« Vous n’expliquez pas comment vous allez distinguer les biens professionnels des actifs personnels. Cette taxe risque d’alimenter une vague de désindustrialisation. »
Pour le gouvernement, la priorité est ailleurs : stabiliser la fiscalité existante et éviter tout signal négatif envoyé aux investisseurs à un moment où la croissance française demeure fragile.
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L’argument du patrimoine professionnel divise
L’un des principaux points de désaccord concerne l’intégration des biens professionnels dans le calcul du patrimoine taxable. Pour la gauche, c’est une condition indispensable à l’efficacité de la taxe :
« Le patrimoine professionnel rentre dans le périmètre parce que c’est là que les ultra-riches cachent leur fortune, et vous le savez très bien », a lancé Mathilde Feld (LFI) à ses collègues de la majorité.
Mais pour la droite et les centristes, cet élargissement aurait des effets pervers : il pénaliserait les dirigeants d’entreprises familiales et les créateurs d’emplois, en assimilant leur outil de travail à un signe de richesse personnelle.
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Un débat symptomatique des fractures politiques
Le rejet de la taxe Zucman reflète une fracture idéologique profonde au sein de l’Assemblée nationale.
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D’un côté, la gauche défend une fiscalité plus progressive et une meilleure redistribution des richesses.
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De l’autre, le gouvernement, la droite et le RN prônent la stabilité fiscale et la compétitivité économique, estimant que toute surtaxation découragerait l’investissement.
Ce clivage s’inscrit dans un contexte tendu : la France doit réduire son déficit public, estimé à plus de 5 % du PIB, tout en préservant son modèle social.
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Un débat loin d’être clos
Le sort de la taxe Zucman n’est pas définitivement scellé. Si elle a été rejetée en commission, la mesure pourrait être rediscutée dans l’hémicycle lors de l’examen du Budget 2026 prévu ce vendredi.
La gauche compte bien remettre le sujet sur la table pour forcer le débat public :
« On ne peut pas continuer à faire peser le poids des efforts sur les classes populaires et moyennes pendant que les grandes fortunes prospèrent », a insisté un député communiste.
Toutefois, le gouvernement dispose encore de la possibilité d’utiliser l’article 49.3 pour faire adopter son budget sans vote, rendant peu probable une adoption de la taxe Zucman dans sa forme actuelle.
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En résumé
Le rejet de la taxe Zucman illustre les tensions sociales et économiques qui traversent le débat budgétaire français :
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La mesure, défendue par la gauche, visait à imposer un taux minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, incluant les biens professionnels.
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Le camp gouvernemental, la droite et le RN l’ont rejetée, arguant qu’elle serait contre-productive pour l’économie et l’investissement.
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Les discussions reprendront en séance publique ce vendredi, dans un climat parlementaire électrique.
Au-delà des chiffres, la question reste entière : comment faire contribuer équitablement les plus riches sans freiner la croissance ni accentuer les divisions politiques ?
Un dilemme fiscal qui, à l’approche du vote du Budget 2026, symbolise à lui seul la ligne de fracture entre justice sociale et attractivité économique.
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