Depuis le départ de François Bayrou le 9 septembre dernier, évincé après un revers à l’Assemblée nationale, c’est Sébastien Lecornu qui a pris les rênes de Matignon.
Mais si le nouveau Premier ministre est déjà installé dans son bureau, la question de la composition de son gouvernement reste en suspens. Et elle suscite déjà de nombreuses interrogations. Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, la Constitution française ne prévoit aucun délai précis pour l’annonce des ministres.
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Une Constitution sans contrainte de délai
Selon le constitutionnaliste Xavier de Bonnaventure, interrogé par CNEWS, l’article 8 de la Constitution stipule uniquement que le président de la République nomme le Premier ministre et, sur proposition de ce dernier, les membres du gouvernement. Mais en pratique, rien n’impose un timing. Aucun cadre juridique ne contraint l’exécutif à présenter rapidement une équipe ministérielle.
Cependant, l’usage veut que les choses s’enchaînent assez vite. En général, le Premier ministre sortant remet sa démission et celle de son gouvernement en début de semaine, et son successeur est nommé dès le lendemain. C’est une tradition, plus qu’une règle. Cette rapidité vise surtout à éviter un trop grand vide politique et à rassurer l’opinion publique.
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Des précédents déjà plus longs
L’attente actuelle ne serait pas une première. En décembre 2024, François Bayrou, lui aussi fraîchement nommé à Matignon, avait mis dix jours avant d’annoncer son équipe. Ce délai, bien qu’inhabituel, n’avait pas suscité de crise majeure puisque le pays avait continué à fonctionner grâce à un principe bien établi : l’expédition des affaires courantes.
Cette règle prévoit que les ministres sortants assurent la continuité des services publics et la gestion quotidienne, sans engager de grandes réformes ni prendre de décisions politiques lourdes de conséquences. Autrement dit, la machine administrative française ne s’arrête jamais vraiment, même en l’absence de gouvernement officiellement en place.
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Qui gouverne la France dans l’attente ?
La question demeure pourtant essentielle : qui prend les décisions en attendant ? La réponse est claire : les anciens ministres restent en poste le temps que leurs successeurs soient nommés. Ils gèrent les affaires courantes, c’est-à-dire les dossiers techniques, urgents ou routiniers, mais ne lancent aucune initiative politique majeure.
Ce fonctionnement garantit une forme de stabilité. Les hôpitaux, les écoles, les administrations et la sécurité continuent à fonctionner normalement. En revanche, toute grande réforme, tout projet de loi ou toute décision budgétaire d’ampleur est mise en suspens. C’est donc une période de transition où la France vit au ralenti politiquement, mais sans jamais être totalement bloquée.
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Le risque d’une coalition compliquée
Ce qui pourrait prolonger ce délai, ce sont surtout les équilibres politiques. La Ve République repose sur un système de fait majoritaire. Or, si la composition du Parlement impose désormais une forme de coalition gouvernementale, les choses risquent de se compliquer. Comme le rappelle Xavier de Bonnaventure, « nous n’avons pas la culture de la coalition en France ».
Ce type d’accords est courant chez nos voisins européens, comme en Allemagne ou en Belgique, mais demeure étranger à la tradition politique française. Résultat : les négociations pourraient s’éterniser et retarder la constitution d’un gouvernement stable.
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L’exemple belge, un record à ne pas atteindre
La comparaison la plus frappante reste celle de la Belgique, qui détient un record mondial : après les élections législatives de 2019, les partis n’avaient pas réussi à s’accorder et le pays avait dû attendre 652 jours avant de voir se former un nouveau gouvernement.
La France, heureusement, n’est pas dans cette situation, mais ce précédent rappelle que de longues périodes de flottement politique sont possibles en Europe. Si les institutions françaises ne sont pas habituées à la coalition, l’idée d’un blocage prolongé ne peut pas être totalement écartée.
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En résumé
La France peut donc rester sans gouvernement le temps que le président et le Premier ministre trouvent les bons équilibres. Aucun texte ne fixe de limite et, en attendant, les ministres sortants gèrent les affaires courantes. Mais plus le délai s’allonge, plus le risque de blocage politique et de crispation s’accroît. Pour l’instant, les regards se tournent vers Sébastien Lecornu, qui devra composer avec les attentes d’une majorité relative et les pressions politiques pour former une équipe capable de gouverner.
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