Culture

Donald Trump révoque le droit à l’avortement même en cas d’urgence médicale

05 juin 2025 - 16 : 18
par Clémence Donald Trump annule une directive clé sur l’IVG en urgence : aux États-Unis, les hôpitaux ne seront plus contraints de pratiquer un avortement pour sauver la vie d’une femme, même en cas de complication grave.

La nouvelle fait l’effet d’un séisme pour les défenseurs des droits des femmes. Le 3 juin 2025, l’administration de Donald Trump a officiellement annulé une directive datant de 2022, qui obligeait les hôpitaux américains à pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG) lorsqu’elle était médicalement nécessaire pour sauver la vie d’une patiente. Une décision qui relance le débat sur les atteintes répétées au droit à l’avortement depuis la révocation historique de l’arrêt Roe v. Wade.

En cas d’urgence médicale, l’IVG ne sera plus garantie : la décision choc de l’administration Trump

Retour en arrière pour les femmes en danger

La directive visée avait été mise en place en juillet 2022 par le gouvernement de Joe Biden, peu après que la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade. Elle permettait d’appliquer une protection à l’échelle nationale dans un cadre très spécifique : les urgences médicales. En clair, même dans les États où l’IVG était interdite, les hôpitaux restaient dans l’obligation d’intervenir si la vie de la patiente était menacée.

Ce cadre reposait sur la loi EMTALA (Emergency Medical Treatment and Labor Act), qui oblige les hôpitaux à fournir les soins d’urgence nécessaires, sans tenir compte de considérations politiques ou religieuses. La directive concernait notamment des cas graves tels que les grossesses extra-utérines, les complications d’une fausse couche, ou encore des troubles hypertensifs sévères comme la prééclampsie.

Or, l’administration Trump vient de balayer cette garantie, en justifiant son choix par la nécessité de « remédier à la confusion et à l’instabilité juridique » qu’aurait provoquée cette mesure. Le ministère de la Santé et les Centres de services Medicare et Medicaid (CMS) ont formellement supprimé le texte, estimant qu’il ne reflétait plus la politique actuelle du gouvernement.

Des associations en état de choc

La réaction des associations de défense des droits des femmes ne s’est pas fait attendre. L’American Civil Liberties Union (ACLU), l’un des plus importants groupes de défense des libertés civiles aux États-Unis, a fustigé une décision dangereuse et injustifiable, accusant Donald Trump de "s’aligner sur les positions de ses alliés anti-avortement".

Alexa Kolbi-Molinas, directrice adjointe du programme pro-choix de l’ACLU, a dénoncé dans un communiqué un choix qui se fera "au détriment de la vie des femmes", et a assuré que l’organisation mobiliserait tous les leviers juridiques disponibles pour empêcher le président et son administration de "mettre en danger notre santé et nos vies".

Cette décision marque une nouvelle étape dans le recul drastique des droits reproductifs aux États-Unis, où plus de la moitié des États ont restreint ou interdit l’avortement depuis la fin de Roe v. Wade.

Un climat de plus en plus hostile aux droits reproductifs

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a renforcé les attentes de ses électeurs conservateurs en s’attaquant frontalement à plusieurs politiques de l’ère Biden. Sur la question de l’avortement, son administration a déjà soutenu à plusieurs reprises des lois restrictives dans les États républicains, et continue de s’opposer à toute législation fédérale protégeant l’IVG.

La suppression de cette directive intervient dans un contexte électoral tendu, alors que les sondages montrent que la majorité des Américains restent favorables à un droit à l’avortement dans certaines circonstances, notamment en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie de la mère.

Mais la stratégie de Trump est claire : satisfaire sa base évangélique et ultra-conservatrice en minant progressivement les acquis du mouvement pro-choix, même dans les cas les plus extrêmes.

Une décision qui risque de coûter des vies

Avec cette révocation, les médecins des hôpitaux situés dans les États où l’IVG est interdite pourraient désormais refuser de pratiquer un avortement même en cas de danger vital, sous peine de sanctions légales locales. Une situation qui place les soignants dans une position éthiquement et juridiquement intenable, et qui pourrait conduire à des retards de prise en charge voire à des décès évitables.

Certains professionnels de santé alertent déjà sur le fait que cette instabilité juridique pousse à la désertion des services hospitaliers par les médecins spécialisés en gynécologie obstétrique, notamment dans les États les plus restrictifs.

En résumé

Le 3 juin 2025, Donald Trump a révoqué une directive cruciale datant de 2022, qui garantissait le droit à l’avortement en cas d’urgence médicale. Cette décision ouvre la voie à des refus de soin dans des situations critiques, notamment pour les femmes victimes de complications graves durant leur grossesse.

Les associations dénoncent un mépris dangereux pour la vie des femmes, et s’apprêtent à mener une bataille juridique pour restaurer ce droit essentiel. Alors que les lignes politiques se durcissent, le droit à disposer de son corps continue d’être une liberté fragile aux États-Unis, même face à l’urgence vitale.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.