Un an après les Jeux olympiques de Paris marqués par une seule médaille, celle d’argent de Cyréna Samba-Mayela, l’équipe de France d’athlétisme aborde les championnats du monde de Tokyo dans un climat de scepticisme.
Fragilisés par de nombreux forfaits, en manque de repères et toujours confrontés à ce que certains appellent un véritable « plafond de verre », les Bleus risquent de vivre une nouvelle édition compliquée.
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Une équipe diminuée dès le départ
Pour cette édition nippone, la délégation française doit composer avec les absences de ses figures majeures : Cyréna Samba-Mayela, Kevin Mayer, Alice Finot ou encore Clément Ducos. À cela s’ajoutent des athlètes en méforme, comme Gabriel Tual, Sasha Zoya ou Louise Maraval, et une nouvelle génération encore trop inexpérimentée pour espérer rivaliser avec les cadors mondiaux. « C’est un peu dur à voir, car c’est l’une des premières années où l’on voit l’équipe de France aussi fragilisée. On n’a pas d’énormes chances de médaille », constate Ronald Pognon, ancien sprinteur et champion du monde du 4x100 m en 2005.
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Quelques espoirs isolés
Malgré ce constat, certains athlètes tricolores pourraient tirer leur épingle du jeu. À commencer par Hilary Kpatcha à la longueur ou Azeddine Habz sur le 1 500 mètres. Recordman de France, vainqueur à Rome et Paris en Diamond League, Habz arrive avec des références solides mais devra faire face à une concurrence redoutable : le Kényan Phanuel Kipkosgei Koech ou le Norvégien Jakob Ingebrigtsen. Pour Stéphane Caristan, ancien champion d’Europe du 110 m haies, la tâche reste ardue : « C’est une chance de médaille, mais aller la chercher, ça va être très compliqué. » Derrière ces deux figures, d’autres comme Just Kwaou-Mathey, Anaïs Bourgoin, Marie-Julie Bonnin ou Melvin Raffin pourraient surprendre. Mais la France est loin de ses records passés, comme les huit médailles obtenues en 2003 et 2005.
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Briller en Europe, échouer au monde
Ce contraste est devenu récurrent. Lors des championnats d’Europe 2024 à Rome, les Bleus avaient décroché 16 médailles, dont 4 titres. Mais le niveau mondial, lui, s’est envolé. « Le reste du monde a progressé énormément par rapport à l’Europe. Être champion d’Europe n’est plus suffisant pour rivaliser au niveau mondial », analyse Caristan. Autrement dit, les performances continentales ne garantissent plus de succès sur la scène internationale, où la densité des concurrents et la répétition des efforts exigent un tout autre niveau de préparation.
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Un problème d’endurance et de mental
Pour Ronald Pognon, le mal est profond : « En 2005 à Helsinki, j’arrivais avec la 5e performance mondiale. Mais j’ai tout donné en série, en quart et en demi-finale. J’étais déjà cramé. On a un problème en France sur l’enchaînement des courses et la récupération. » Stéphane Caristan pointe également une difficulté mentale : « C’est quand même un stress non négligeable de se retrouver face aux meilleurs mondiaux. En moyenne, seulement 30 % des athlètes français réussissent à reproduire leur niveau lors d’un grand championnat. À partir de là, aller chercher une médaille, c’est compliqué. Il y a une culture de la gagne qu’on n’a pas. »
Une culture à construire
Le manque d’habitude à côtoyer les meilleurs en Diamond League, la pression d’un grand événement et des charges d’entraînement jugées insuffisantes expliquent en partie cette incapacité à transformer le potentiel en résultats. La France, 15e nation mondiale au palmarès depuis la création des Mondiaux en 1983, peine à installer une tradition durable de victoires. Reste à savoir si la jeune génération saura franchir ce fameux « plafond de verre » ou si les Bleus devront encore attendre avant de s’imposer comme une véritable puissance mondiale de l’athlétisme.
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