Jarry, l’humoriste angevin devenu incontournable sur scène et à la télé, a récemment évoqué avec émotion un paradoxe surprenant : malgré son orientation sexuelle et sa popularité, il est, selon lui, peu soutenu par la communauté LGBTQIA+. Une confession qui a pris les internautes de court… et relance la réflexion sur visibilité, appartenance et diversité de public.
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Un humoriste populaire… mais pas autant auprès des siens ?
Lors d’une interview accordée à Têtu, Jarry observe un contraste saisissant : ses salles ne sont majoritairement habitées ni par des hommes homosexuels, ni même par ceux qui pourraient penser qu’il représente leurs codes. Il confie avec franchise : « C’est la communauté qui vient le moins voir mes spectacles », ajoutant qu’il s’attendait à offrir une image plus inclusive aux personnes LGBTQIA+.
Il explique que, dès ses débuts sur scène, certains médias l’avaient catalogué comme "trop gay" ou présentant un humour "gay" — catégorisation qu’il a toujours rejetée : « Je fais de l’humour, point », résume-t-il.
Il souligne la déception ressentie face à cette absence de soutien, malgré son authenticité. Non pas qu’il revendique un rôle militant : « Je ne représente pas les gays, je ne représente que moi-même. » Mais il note que le manque de soutien de la presse gay l’a marqué. Il partage ce sentiment d’être isolé au sein d’un milieu dont il imaginait faire partie.
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Une identité revendiquée… avec nuance
Une personnalité facétieuse et ouverte
Cela n’empêche en rien son succès : Jarry parle de son public comme l’un des plus variés qu’il ait jamais eu, allant de 7 à 90 ans et particulièrement composé de 70 % de femmes de tous profils. Il s’en amuse : ce public large et hétéro qui l’adopte lui permet de combler les salles, y compris dans les petites villes, où il joue devant des dizaines de milliers de spectateurs.
Une homosexualité assumée avec légèreté
Sur la scène ou à la télévision, Jarry incarne son identité avec bienveillance et autodérision. Il rappelle combien son parcours a façonné sa personnalité. Dans un bar gay de Paris, au tout début, on l’avait accueilli avec un trait d’humour déconcertant : “Comment elle va celle-là ?” — un pionnier moment d’humour involontaire. Mais avec le temps, il a appris à naviguer sans filtre, refusant de jouer un rôle biaisé pour plaire à un milieu.
Il revient sur son coming-out à 27 ans. Après la perte de son père, il l’a annoncé à sa famille avec sincérité. Sa mère lui a répondu avec simplicité et naturel « Attends quelques années ». C’était pour lui un signe fort de confiance et d’acceptation : « J’ai fait le choix d’être qui je suis. » Il en conclut : « J’ai refusé de jouer à l’hétéro pour la télé », même s’il sait que cette décision a pu surprendre.
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Une réflexion profonde sur identité et succès populaire
Un artiste "caméléon"
Ce succès hors codes, selon lui, provient de sa capacité à s’adresser à la diversité : aussi bien aux femmes de tous âges, aux enfants qu’à ceux qui n’ont rien à voir avec son parcours. Il se définit comme un caméléon sur scène. Cette adaptabilité, selon lui, est la clé de la connexion avec un public hétérocentré, tout en restant fidèle à lui-même.
Une reconnaissance tardive, mais méritée
Il se réjouit de remplir des Zénith en province — parfois des villes comptant moins d’habitants que la salle qu’il remplit. Et si certains l’ont repoussé ou sous-estimé à ses débuts, aujourd’hui il incarne un artiste populaire assumant son orientation, et cela sans compromis.
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Ce que cela dit du paysage LGBTQIA+ en France
Une communauté diverse… et pas uniforme
Jarry souligne une réalité souvent oubliée : la communauté LGBTQIA+ n’est pas monolithique. Il ne représente qu’un pan d’une communauté plurielle. Certains artistes plus engagés ou avec un discours plus militant peuvent toucher d’autres publics. Il cite Tristan Lopin, plus "câblé communauté gay", dont lui et son équipe respectent la proximité avec ce public.
De l’appartenance à la communauté… à la liberté de choix
Son parcours met en lumière que l’appartenance n’est pas une obligation. Il explique ne pas s’être senti à sa place au début, parfois jugé "pas assez gay" ou au mauvais endroit. Aujourd'hui, il revendique fièrement de rester lui-même, sans courber l’échine pour plaire. Et si certains membres de la communauté n’adhèrent pas, cela ne l’affecte plus.
En résumé
Jarry livre un témoignage sensible sur ce qui peut être une double solitude : celle d’être un artiste connu et aimé d’un large public, tout en se sentant parfois exclu du groupe auquel il appartient naturellement. Ce constat n’est pas conflictuel. Il est l’occasion d’interroger les attentes que l’on projette sur les artistes, mais aussi, plus largement, d’accepter que la visibilité aujourd’hui s’exprime de multiples manières.
L’essentiel, selon lui, est de rester authentique, fidèle à soi-même, et d’accepter que le soutien vienne parfois de ceux qu’on n’imaginait pas.
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