Une attente immense pour un film très controversé
Lorsqu’en 2023, Guillaume Canet prend les commandes de l’opus "Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu", les attentes sont colossales. Vingt ans après le succès indépassable d’"Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre" d’Alain Chabat, les fans espèrent retrouver la même magie, la même verve, la même folie joyeuse. Mais la réalité en salle est tout autre. Dès sa sortie, le film subit un déluge de critiques, aussi bien de la presse que du public. Le casting prestigieux (Ramzy Bedia, Jonathan Cohen, Manu Payet, Marion Cotillard...) ne suffit pas à apaiser les déceptions.
Dans une interview accordée à Allociné, Guillaume Canet revient sur cette tempête médiatique et artistique. Sans langue de bois, il livre sa vision des choses, ses regrets, ses apprentissages, mais aussi sa détermination à rebondir.
Des critiques violentes, parfois injustes selon Canet
« Moi ce que j'ai trouvé injuste par rapport à Astérix, c'est que beaucoup de gens ont parlé du film sans l'avoir vu », affirme-t-il avec une pointe d’agacement. Le réalisateur de 52 ans déplore un certain acharnement sur les réseaux sociaux, où le film a souvent été moqué, caricaturé ou même rejeté avant même sa diffusion.
Pourtant, il reconnaît que les critiques constructives ont leur place. « Quand on fait quelque chose, on s'expose. Après, les gens ne s'y retrouvent pas, n'ont pas aimé, ça je l'entends ». Le comédien et réalisateur garde la tête froide, conscient qu’un tel projet ne peut pas plaire à tout le monde.
"Une sombre merde" ? Pas selon lui
Le film a été jugé par certains comme indigne de la franchise Astérix. Sur ce point, Guillaume Canet est clair : « Je ne pense pas non plus que ce soit une sombre merde ». Il met en avant le travail colossal accompli, les conditions de tournage extrêmement encadrées, les contraintes imposées par les ayants droit, et l’envie sincère de proposer un spectacle familial ambitieux.
« Le film a voyagé à l'étranger », souligne-t-il. Et même si l’accueil n’a pas été à la hauteur de ses espérances, il se dit « fier de l’avoir fait ». Une façon de transformer l’échec en leçon, et de regarder vers l’avenir avec plus de maturité.
Une comparaison difficile avec le film culte d’Alain Chabat
Inévitablement, "L’Empire du Milieu" a été comparé à "Mission Cléopâtre", chef-d’œuvre de la comédie française. Une comparaison que Guillaume Canet trouve injuste, mais qu’il comprend. « Les gens ne savent pas la cuisine derrière », explique-t-il. « Alain Chabat n’avait pas de comptes à rendre aux ayants droit. Il pouvait faire toutes les vannes qu’il voulait ».
Canet, au contraire, s’est retrouvé dans une position très différente : chaque ligne de dialogue, chaque blague était soumise à validation. Une réalité qui a brídé une partie de la liberté comique et d’improvisation de ses acteurs, pourtant brillants.
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Ramzy, Jonathan Cohen, Manu Payet... sous-exploités ?
L’autre frustration du réalisateur concerne son casting. Avec des talents comiques comme Ramzy, Jonathan Cohen ou Manu Payet, il aurait aimé leur laisser plus de marge. « Ils ont cette capacité à improviser et à être très très drôles », rappelle-t-il. Mais l’encadrement strict des ayants droit a freiné ces libertés.
Malgré tout, Guillaume Canet ne renie rien. Il assume ses choix, les limites imposées, et l’œuvre finale. « Il y a des moments où on s'en prend plein la gueule, et ça fait mal, mais on se relève », conclut-il. Un message de résilience, à l’image de son parcours d’acteur, de réalisateur, et d’homme de cinéma passionné.
Un nouveau départ avec "Karma"
Fort de cette expérience, Guillaume Canet regarde déjà vers l’avenir. Son nouveau film "Karma" est tourné, et il espère y retrouver une plus grande liberté artistique. Ce projet pourrait lui permettre de se reconnecter à une narration plus intime, moins exposée aux attentes démesurées qu’engendre une franchise comme Astérix.
Canet l’a compris : en France, toucher à un monument culturel comme Astérix est un exercice périlleux. Mais même dans la défaite, il y a des victoires intérieures. Et la sienne semble être d’avoir appris à se protéger, à se remettre en question, et à préparer la suite avec humilité.
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