Il y a quelques années, j’étais sans arrêt à découvert. A chaque fin de mois, mon compte était proche de la fameuse limite de 0€, car je dépensais plus que ce que je gagnais. Et lorsque j’ai atteint 50€ d’agios, j’ai eu un déclic : je me suis dit qu’au rythme où ça allait, si je continuais comme ça, j’allais finir par avoir de gros soucis d’argent. Mes problèmes financiers commençaient à devenir récurrents, et je dois avouer que l’idée d’aller dépenser une partie de mon salaire dans des jeux de hasard pour gagner plus d’argent m’avait effleuré l’esprit. A côté de ça, je voyais mon frère qui, lui, était une vraie petite fourmi depuis des années, avait réussi à acheter sa maison à force d’économies, d’efforts et de travail, et ça me donnait envie de suivre son exemple.
Un jour, alors que je m’étais mise en tête de tester la fiabilité de certains sites, j’ai reçu un appel de sa part. Il me proposait de m’inviter au restaurant pour fêter ensemble la nouvelle voiture qu’il venait d’acheter avec sa femme. Ce dîner a été vraiment très agréable, nous avons bien discuté ensemble et c’est là que ça m’a frappée : avec deux salaires corrects (ils travaillent tous les deux à temps plein, mais n’ont pas des salaires de ministres non plus !), ils avaient réussi, à 25 ans, à acheter une maison, payer une belle voiture sans aucun crédit et prévoyaient de partir en vacances au soleil pendant deux semaines. Tout ça sans avoir la peur au ventre d’être à découvert, de devoir payer des agios non prévus ou de recevoir un appel sec du banquier (ce qui était devenu mon cas depuis des mois).
Je lui ai donc demandé quelques conseils pour devenir un peu plus « fourmi » : comment économiser, comment me faire plaisir tout en faisant attention à mes dépenses, et comment mettre de côté sans que ce soit trop drastique. Ses conseils m’ont permis au fil des mois de changer complètement ma façon de vivre : j’ai appris à compter, contrôler et surveiller mes dépenses d’électricité, d’eau, de nourriture et tous mes frais annexes.
Sur son conseil, j’ai donc d’abord listé précisément tout ce que je dépensais. J’ai créé un fichier Excel tout simple dans lequel j’ai écrit, ligne à ligne, la dépense, son montant, et j’ai aussi fait la liste de mes rentrées d’argent (mon salaire, mais aussi les APL, mes remboursements de mutuelle, enfin tout ce qui arrivait en positif sur mon compte).
J’ai fait ça très scrupuleusement, et dès le premier mois, je me suis rendue compte du problème : je dépensais en effet beaucoup trop ! Et pour des choses qui ne me faisaient pas forcément plaisir. J’achetais beaucoup de vêtements et de chaussures alors qu’en même temps, je me plaignais de ne pas avoir la place de les ranger dans mon petit studio. Certaines paires de chaussures restaient carrément dans leur boîte, et j’avais même des vêtements sur lesquels il y avait toujours les étiquettes car finalement, une fois rentrée à la maison, je me rendais compte qu’ils ne m’allaient pas si bien que ça (mais je n’allais pas pour autant me les faire rembourser… typiquement, c’était de l’argent gaspillé !).
Je me suis demandé comment je pouvais réduire mes dépenses shopping, ma consommation d’eau (j’aime passer des heures sous la douche, mais là, ça me coûtait vraiment trop cher !) et mon budget courses. Pendant trois mois, je me suis donc mise en mode « no buy » : à chaque fois que j’étais sur le point d’acheter quelque chose, je me suis demandé si je n’avais pas la même chose dans mes placards, et j’ai pensé à mon solde recettes – dépenses de mon tableau Excel qui risquait d’être encore une fois négatif si je dépensais trop.
9 fois sur 10, ça a suffi à me convaincre de reposer le produit. Au lieu d’acheter 3 ou 4 shampoings d’un coup « comme ça j’ai du stock », je me suis attelée à finir tous les produits que j’avais dans ma salle de bain et qui me prenaient une place monstre. J’ai fait pareil dans la cuisine, et j’ai fait l’effort d’acheter des produits de prix intermédiaires plutôt que d’acheter « la marque » à tout prix. J’ai pris l’habitude d’éteindre la lumière quand je sortais d’une pièce, j’ai baissé le chauffage de 2 degrés (j’exagérais un peu sur la température…) et je me suis aussi calmée sur les chaussures que j’achetais souvent pour rien.
En 3 mois, j’ai pu finir tous les produits que j’avais stockés, ça m’a fait beaucoup de place, et j’en ai profité pour faire un grand tri. Ça m’a permis de me libérer : j’ai arrêté de culpabiliser parce que je dépensais trop et que je n’utilisais pas le quart de ce que j’avais chez moi et j’ai arrêté de stresser tous les mois parce que j’avais peur d’être en négatif sur mon compte ou que ma carte bancaire ne passe plus. Encore mieux : j’ai mis de côté 150€ par mois, soit en tout 450€ ! Et je suis sûre que je peux encore faire mieux en utilisant moins ma voiture et en allant faire plus souvent mes emplettes à pied, ou en covoiturant avec mes copines. Je suis tellement contente d’avoir inversé la tendance, c’est un vrai soulagement car mes achats compulsifs commençaient à inquiéter mes proches, et moi la première d’ailleurs !
Maintenant, mon objectif est d’atteindre 1 000€ d’économies pour pouvoir me payer de belles vacances, puis ensuite, d’économiser suffisamment pour pouvoir acheter une nouvelle voiture. J’ai hâte ! J’espère que ces conseils vous auront aidés. En tout cas, ce qu’il faut retenir de cette histoire, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire : à tout âge, on peut apprendre à devenir une petite fourmi ! Avec des efforts et de la motivation, vous arriverez forcément à vous constituer vos petites économies, alors tenez bon, et courage à tous !