Le cinéma d’Almodóvar, on aime ou on n’aime pas. Et moi j’adore. Je comprends que ses films puissent déranger, mais un peu d’ouverture d’esprit s’il vous plaît ! Certains des thèmes abordés sont (très) difficiles, mais il faut aussi arrêter de fermer les yeux et de n’écouter que ce qu’on a envie d’entendre.
Ceci étant dit, je peux vous présenter son film que j’affectionne le plus : La mauvaise éducation.
Nous sommes dans les années 80. Ignacio retrouve Enrique, son premier amour. Voilà 20 ans qu’ils ne s’étaient pas revus, depuis leur séparation forcée par le père Manolo, professeur de littérature dans leur ancienne école catholique.
Nous plongeons alors dans les méandres des relations humaines, rancunes, amertumes et faux-semblants. Le film s’appuie sur un scénario solide. Ne vous laissez pas impressionner par son apparente complexité, vous verrez que petit à petit, l’intrigue s’éclaire et tout se délie…
Nous suivons avec passion Ignacio, époustouflant Gael García Bernal (un de mes acteurs fétiches) qui arrive tout de même à interpréter à la perfection trois personnages en un seul film. Fele Martínez est lui aussi très convaincant, dans le rôle d’Enrique, jeune homme fiévreux hanté par le fantôme de son passé…
En plus du désir et de la passion amoureuse, Almodóvar aborde un thème trop peu travaillé dans le cinéma : la pédophilie chez les prêtres. Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce qui pousse le père Manolo à agir de la sorte ? Une obsession perverse ? Un sentiment de solitude ? De véritables sentiments amoureux ?
Nous explorons au fil de l’histoire les profondeurs de l’âme humaine.
Une réalisation haute en couleur portée par des personnages complexes qui ne sont pas au bout de leurs déconvenues. Pedro Almodóvar fait preuve d’une impressionnante maîtrise des flashs backs et du film à tiroirs. Le spectateur est captivé de bout en bout, sous tension, emporté par l’intensité de la relation entre les deux protagonistes.
Des touches d’humour sont distillées dans cette œuvre dramatique aux allures de thriller. Les genres cinématographiques sont mélangés avec maestria, pour aboutir à un cocktail détonnant dont on ne sort par indifférent !
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