Il y a quelques temps, un article du Gorafi avait fait le buzz : « Sans gluten sans sucre, sans huile et sans lactose, le gâteau minceur était en fait un bout de carton ». Vous trouverez l’article ici.
Me connaissant par cœur, de nombreux proches m’ont envoyé le lien et j’avoue que même moi, cela m’a fait sourire !
Alors, pourquoi je me sens concernée ? Tout simplement parce que je suis intolérante au gluten, diagnostiquée depuis 3 ans. Je cuisine donc « sans ». Et mon rééquilibrage alimentaire commencé il y a 18 mois maintenant m’a poussée à limiter les mauvaises matières grasses et le sucre raffiné dans mon alimentation. Je fais donc partie de ces gens bizarres qui cuisinent « sans » (et qui survivent !). Le genre de personnes qui font des associations culinaires étranges (du style intégrer de la courgette ou de la betterave dans des muffins au chocolat ou faire un fondant avec… de la patate douce !). Et pourtant, croyez-le ou non, c’est super bon !
Au début, mon compagnon était dubitatif. « Euh, la courgette c’est salé non ? » - Esprit étroit !
Et puis j’ai eu le droit à d’autres réflexions du style :
« De toute façon, un gâteau cela doit être composé de sucre et de beurre, sinon quel intérêt, c’est pas bon ! » (Et si on pouvait se faire plaisir sans faire exploser ses artères, ce serait encore mieux non ?!)
« Et du coup sans gluten ça veut dire que tu ne peux pas manger de pâtes et de pizzas ? » (Eh bien oui et tu vois, on survit !)
« En fait, manger sans gluten, c’est juste pour faire snob » (Personnellement, il ne s’agit pas d’un choix mais d’une question de santé et je n’oblige personne à en faire autant)
« Et euh tu mets quoi dans ton café le matin si tu n’as pas de sucre chez toi ? » (euh… rien !)
« C’est bizarre de faire un gâteau avec du tofu, c’est dégueu ce truc ça devrait être interdit» (Je n’aime pas les tomates crues et les pieds poilus, est-ce que pour autant j’en dégoûte les autres ?)
« La pomme de terre perso je la mange en frite pas dans un gâteau au chocolat » (eh bien crois-moi tu rates quelque chose parce que c’est super bon !)
« Les gâteaux sans beurre, c’est super sec non ? » (Le raccourci est un peu rapide !)
« Mais du coup, le gluten c’est partout, tu peux plus rien manger ? » (Alors certes, manger sans gluten c’est plus compliqué mais il y a plein d’alternatives possibles !)
Bien sur la liste n’est pas exhaustive !
Du coup, j’ai décidé de ruser et de leur faire manger un gâteau « sans » à leur insu… Juste pour tester leur réaction.
Et là, tout le monde a été unanime : « super moelleux », « super léger », « super bon » (oui, ça fait beaucoup de super !) et même le fameux : « tu me donneras la recette » ?
C’est donc une fois qu’ils avaient la bouche pleine d’un fondant au chocolat super fondant que j’ai annoncé la couleur : l’ingrédient mystère = la patate douce. Bim. 1-0 pour les « sans » !
Mon cheval de bataille aujourd’hui, c’est de montrer que l’on peut avoir une alimentation différente, « sans », moins riche, végan même, et pourtant se régaler au quotidien ! Que cuisiner « sans », cela ne signifie pas que c’est mauvais ou insipide !
Ma cuisine est devenue un véritable laboratoire, à faire tourner la tête de chéri qui n’arrive plus à suivre le rythme des expérimentations culinaires et associations insolites ! Je teste, je goûte, je rate, je réessaye. Encore et encore. Aujourd’hui, la cuisine « sans » est devenue pour moi un véritable terrain de jeu, un défi réellement passionnant !
Par contre je ne suis pas une extrémiste du « sans ». Je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit. D’ailleurs, je ne fais pas partie des gens qui démontrent par A+B que le gluten est dangereux pour tout le monde (tout simplement parce que je ne le pense pas) ou que tout gras est mauvais pour la santé. C’est comme tout, c’est une question de mesure. (Mais j’avoue qu’en tant que gourmande pathologique, je trouve que pourvoir manger des gâteaux - presque - tous les jours sans le payer cash en montant sur Ginette la balance, c’est plutôt pas mal !)
La seule chose que je prône aujourd’hui et qui a une réelle importance pour moi, c’est une alimentation dans laquelle chacun se sent bien, dans son corps et dans sa tête ! Et surtout, surtout (et ce n’est pas chose aisée, croyez-moi !) que chacun respecte les choix des autres ! Par exemple, on évite les raccourcis du style « Il/Elle ne fait pas comme moi » DONC « ce qu’il / elle fait est stupide / extrême / radical / sans intérêt, etc.). Tous les goûts sont dans la nature et heureusement, la différence c’est riche !