La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre dans le secteur de la location touristique. Airbnb vient d’être frappé par une amende record de plus de 64 millions d’euros en Espagne, une sanction inédite qui marque un tournant dans la lutte contre les annonces de logements illégales.

Derrière ce chiffre spectaculaire se cache une réalité bien plus profonde, celle d’un pays confronté à une crise du logement de plus en plus difficile à contenir.
Selon les autorités espagnoles, la plateforme américaine aurait diffusé des annonces de logements qui ne respectaient pas la législation en vigueur. Des biens interdits à la location touristique, parfois situés dans des zones déjà sous forte tension immobilière, auraient ainsi été proposés aux voyageurs.
Résultat : le ministère de la Consommation a tranché. L’amende, qui s’élève précisément à 64 055 311 euros, est qualifiée de « définitive ». Airbnb est désormais sommé de supprimer les contenus illégaux et de corriger l’ensemble des manquements constatés.
Cette décision ne tombe pas par hasard. Depuis plusieurs mois, l’Espagne fait face à une flambée des loyers, notamment dans les grandes villes et les zones touristiques très prisées. Barcelone, Madrid ou encore certaines régions côtières voient leurs habitants peiner à se loger, tandis que des logements sont massivement dédiés à la location de courte durée. En mai dernier déjà, le gouvernement avait exigé la suppression de 66 000 annonces jugées illégales sur Airbnb, après plusieurs signalements officiels adressés à la plateforme.
Pour les autorités, il s’agit d’envoyer un message clair : les géants du numérique ne sont pas au-dessus des lois locales. Cette sanction vise aussi à protéger les habitants permanents, souvent évincés du marché locatif classique au profit d’une rentabilité touristique plus élevée. Derrière la popularité d’Airbnb et la promesse de séjours « comme à la maison », se cache un enjeu social majeur.
Côté voyageurs, cette affaire pourrait également avoir des conséquences concrètes. Moins d’annonces disponibles, des contrôles renforcés et une réglementation plus stricte pourraient modifier l’offre dans certaines destinations espagnoles. Une chose est sûre : cette amende historique pourrait inspirer d’autres pays européens, eux aussi confrontés aux dérives de la location touristique.
Airbnb, de son côté, devra désormais composer avec une surveillance accrue. Et cette décision espagnole pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour les plateformes de location, entre régulation, responsabilité et équilibre entre tourisme et droit au logement.
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