C’est un geste qui fait grand bruit sur la scène internationale. Alors qu’une rencontre historique entre Donald Trump et Vladimir Poutine devait se tenir à Budapest pour tenter de trouver une issue à la guerre en Ukraine, le président américain a finalement annoncé, ce mardi 21 octobre 2025, le report sine die du projet.
Un report qualifié de « temporaire » par certains diplomates, mais qui révèle les profondes tensions et les calculs politiques qui entourent ce conflit désormais enlisé depuis plus de trois ans.
Un rendez-vous annulé à la dernière minute
L’annonce est tombée comme un couperet. Depuis plusieurs jours, Washington et Moscou préparaient discrètement cette rencontre, censée se dérouler dans la capitale hongroise sous l’égide du Premier ministre Viktor Orbán, proche des deux dirigeants.
Mais Donald Trump, interrogé à la Maison-Blanche par des journalistes, a jugé qu’il ne voulait pas d’une « rencontre pour rien ». Il a précisé ne pas vouloir « perdre son temps » si aucune avancée concrète n’était envisageable. « On verra bien ce qu’il va se passer », a-t-il lancé laconiquement, laissant entendre que le dialogue reste ouvert, mais que les conditions ne sont pas réunies.
Ce report intervient alors que son secrétaire d’État Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’étaient entretenus par téléphone la veille pour finaliser les derniers détails logistiques. Une réunion préparatoire devait même avoir lieu cette semaine : elle a été purement annulée.
Des divergences profondes sur les conditions de la paix
Le cœur du problème réside dans les conditions posées par la Russie pour mettre fin à la guerre. Moscou exige le retrait total des forces ukrainiennes du Donbass, région industrielle de l’est de l’Ukraine qu’elle revendique comme territoire russe.
Mais à Washington, comme à Kiev, cette demande reste inacceptable. Selon des sources diplomatiques, Donald Trump aurait récemment fait pression sur Volodymyr Zelensky pour qu’il envisage un compromis sur la base de la ligne de front actuelle, autrement dit une partition de facto du territoire ukrainien.
Une proposition qui a provoqué des tensions visibles lors de la rencontre entre les deux dirigeants, vendredi dernier, à la Maison-Blanche. D’après un haut responsable ukrainien cité par l’AFP, « les discussions ont été tendues ». Zelensky, tout en saluant les efforts américains, a clairement refusé de céder le Donbass, rappelant que « la position de Kiev n’a pas changé ».
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Un Trump agacé par l’impasse diplomatique
Selon plusieurs observateurs, Donald Trump espérait faire de cette rencontre un coup diplomatique majeur, capable de renforcer son image de négociateur pragmatique. Mais face à l’absence de signaux positifs du Kremlin, le président américain aurait préféré temporiser.
Le chef d’État a d’ailleurs laissé transparaître une certaine frustration face à ce qu’il considère comme une attitude intransigeante de Vladimir Poutine. Washington multiplie les canaux officiels et officieux pour renouer un dialogue crédible, mais sans succès.
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a tout de même tenu à relativiser le report, assurant que les discussions avec Kiev avaient été « cordiales et constructives ». Il a réitéré son appel à “arrêter les tueries et conclure un ACCORD !”, plaidant pour une suspension immédiate des combats et un gel des positions actuelles sur le terrain.
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Un message qui divise les alliés occidentaux
La position américaine divise au sein du camp occidental. Si plusieurs dirigeants européens — dont Emmanuel Macron, Rishi Sunak et Olaf Scholz — ont publiquement soutenu le principe d’un cessez-le-feu immédiat, ils se montrent beaucoup plus prudents sur les modalités de paix défendues par Trump.
« Les combats doivent cesser immédiatement », ont-ils affirmé dans une déclaration commune. Mais Emmanuel Macron a rappelé depuis Ljubljana, en Slovénie, que les frontières internationales ne peuvent être modifiées par la force, et que « toute concession territoriale ne peut être négociée que par le président ukrainien lui-même ».
Cette nuance révèle un désaccord latent entre Washington et certaines capitales européennes, notamment sur la manière de traiter avec Moscou. Là où Trump souhaite un compromis rapide, l’Union européenne reste attachée à la souveraineté totale de l’Ukraine et redoute qu’un accord précipité ne légitime les annexions russes.
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Moscou fait mine d’y croire encore
Malgré l’annonce américaine, le Kremlin continue d’affirmer que les préparatifs “se poursuivent”. Ce mercredi 22 octobre, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que Moscou restait ouverte au dialogue et qu’une rencontre restait « possible dans les prochaines semaines ».
Une déclaration qui vise surtout à préserver la posture diplomatique de la Russie, alors que le pays reste confronté à un isolement croissant et à des sanctions économiques toujours plus lourdes.
Mais derrière cette façade, les analystes estiment que Poutine n’a aucun intérêt immédiat à négocier, tant que les forces russes progressent localement dans le Donbass et autour de Kharkiv. Le report de la rencontre pourrait donc servir les deux dirigeants : Trump évite un échec diplomatique visible, tandis que Poutine maintient son rapport de force.
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Vers un nouveau statu quo dangereux
Trois ans après le début de la guerre, la situation semble plus figée que jamais. L’Ukraine continue de réclamer des armes à longue portée et une aide économique renforcée, tandis que les États-Unis se montrent de plus en plus réticents à s’engager financièrement.
Volodymyr Zelensky a d’ailleurs quitté Washington les mains vides, après le refus de Trump de lui fournir des missiles Tomahawk. Une déception qui témoigne du repositionnement américain : priorité désormais à la stabilité et à la diplomatie, quitte à ralentir le soutien militaire.
Cette évolution alimente les inquiétudes à Kiev, où beaucoup redoutent un affaiblissement progressif du soutien occidental au profit d’une paix “imposée”.
En résumé
Le report sine die de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Budapest symbolise le blocage diplomatique qui entoure la guerre en Ukraine. Officiellement motivé par le refus d’une “rencontre inutile”, ce choix révèle surtout la difficulté de concilier les positions de Moscou, Kiev et Washington.
Entre un Trump pressé d’obtenir un succès politique, un Poutine qui gagne du temps et un Zelensky sous pression, la paix semble encore loin. Et tant que le dialogue reste suspendu, le spectre d’un conflit gelé — ni guerre totale, ni paix véritable — continue de planer sur l’Europe.
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