Œufs à la coque, brouillés, pochés, mollets ou durs… Les Français les consomment sous toutes les formes. Aliment universel, économique et riche en protéines, l’œuf s’impose aujourd’hui comme l’un des produits phares de nos assiettes.
Résultat : les rayons des supermarchés sont parfois clairsemés, voire vides, face à une demande qui ne cesse de grimper.
Mais faut-il craindre une pénurie d’œufs en France ? Pas de panique, assurent les professionnels. S’il y a parfois des tensions sur l’approvisionnement, la filière française se mobilise déjà pour augmenter la production et répondre à cette appétence sans précédent.
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Une consommation record d’œufs en France
C’est un chiffre qui parle de lui-même : plus de 7 milliards d’œufs ont été consommés en France l’année dernière, soit environ 226 œufs par habitant et par an. Une progression spectaculaire, stimulée par la recherche d’aliments riches en protéines et bon marché.
D’après les chiffres de la filière, la demande a encore bondi de 6 % en juillet dernier, confirmant une tendance durable. Les sportifs, les familles et même les restaurateurs en raffolent.
« L’œuf a longtemps été injustement décrié à cause du cholestérol, mais les études ont réhabilité ce produit. Aujourd’hui, il est redevenu un aliment star », explique Éric Guellaff, éleveur dans la Manche et président de la section œufs de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne.
Les français privilégient cet aliment à la fois nutritif, pratique et économique, surtout dans un contexte d’inflation. « C’est la protéine la moins chère du marché », rappelle Aurore Communier, éleveuse à Langouët, en Ille-et-Vilaine. « Certains clients achètent jusqu’à 90 œufs d’un coup ! Ils les consomment à tous les repas. »
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Des rayons parfois vides, mais pas de pénurie à craindre
Si les consommateurs remarquent parfois des rayons dégarnis, la situation n’a rien d’alarmant. La production française reste stable et suffisante, assure la filière.
« Il peut arriver qu’à certains moments de la journée, un supermarché soit en rupture, mais cela reste marginal », souligne Éric Guellaff. « En revanche, certaines enseignes qui refusent les revalorisations tarifaires sont parfois moins bien servies », glisse-t-il, non sans ironie.
Les tensions d’approvisionnement s’expliquent donc moins par un manque de production que par une demande exceptionnelle et une logistique sous pression.
Le secteur bio, lui, traverse une période plus délicate. Avec la crise du label biologique, plusieurs exploitations ont dû abandonner la certification, et ne peuvent la reconquérir facilement. Résultat : l’offre d’œufs bio a diminué, ce qui renforce ponctuellement les déséquilibres dans certains rayons.
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Une filière en pleine expansion pour suivre le rythme
Face à cette consommation galopante, les producteurs français s’organisent. Leur objectif : construire 300 nouveaux poulaillers d’ici 2030 afin d’augmenter la capacité de production et d’assurer la souveraineté alimentaire.
La France produit déjà plus de 155 milliards d’œufs par an, si l’on inclut ceux destinés aux ovoproduits utilisés dans l’agroalimentaire. Mais la demande progresse si vite qu’un investissement massif devient indispensable.
En Vendée, par exemple, la société Geslin prévoit de débourser 19 millions d’euros sur trois ans pour moderniser et agrandir ses infrastructures.
Cependant, les professionnels appellent à davantage de souplesse administrative. « Des porteurs de projets, il y en a », affirme Éric Guellaff. « Mais l’administratif freine tout. On attend encore les décrets de la loi Duplomb censés faciliter les installations. »
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Des importations étrangères qui inquiètent la filière
Si la production française est robuste, la filière redoute l’arrivée massive d’œufs étrangers, souvent produits à moindre coût et sans respecter les normes européennes.
Depuis le 1er janvier 2023, la France et l’Allemagne interdisent l’élimination des poussins mâles, une pratique désormais remplacée par l’ovosexage, une méthode plus éthique mais coûteuse. Les autres pays européens, eux, ne sont pas soumis à cette obligation, créant un déséquilibre concurrentiel.
Cet été encore, des œufs ukrainiens ne respectant pas les normes sanitaires européennes — et potentiellement contaminés par des antibiotiques interdits — ont été détectés sur le marché français, provoquant la colère des producteurs.
Le “made in France” reste aujourd’hui dominant, mais il n’est pas à l’abri de ces importations opportunistes.
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Une question de goût, de santé… et de société
Si les Français mangent plus d’œufs, c’est aussi parce que ce produit coche toutes les cases : protéiné, peu cher, facile à cuisiner, et adapté à toutes les tendances alimentaires (flexitarienne, végétarienne, sportive, etc.).
En période d’inflation, l’œuf est devenu un aliment refuge, remplaçant parfois la viande ou le poisson dans les repas. D’autant qu’il s’adapte à toutes les cuisines et à tous les budgets.
Mais cette popularité pose aussi des questions structurelles : comment répondre à une demande croissante sans sacrifier le bien-être animal, la qualité des produits et la durabilité des élevages ?
La filière assure vouloir conjuguer efficacité économique et responsabilité environnementale, tout en préservant le savoir-faire français.
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En résumé
Non, la France ne manque pas d’œufs. Mais face à une consommation record, les tensions ponctuelles dans les rayons témoignent d’un succès inattendu pour ce produit simple, économique et nourrissant.
Entre investissements, modernisation des élevages et vigilance face aux importations, la filière s’adapte à un marché en pleine mutation.
Les œufs n’ont jamais eu autant la cote — et s’il faut patienter quelques heures pour retrouver sa boîte de six, c’est peut-être le signe que la France, elle aussi, a redécouvert l’or blanc et jaune de ses campagnes.
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