« On ne cherche plus sur Internet, on demande à ChatGPT ». Cette phrase, répétée par les spécialistes du numérique depuis quelques mois, résume à elle seule la profonde mutation en cours dans nos usages. Alors que Google semblait indétrônable depuis deux décennies, les IA génératives bousculent le paysage à une vitesse vertigineuse.
En un an seulement, le trafic des outils comme ChatGPT a été multiplié par dix. Si le géant de la Silicon Valley conserve encore une avance confortable, son hégémonie n’a jamais été autant remise en question. Est-on en train d’assister à la fin d’un cycle et au début d’une nouvelle ère : celle de la « recherche générative » ?
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Chatgpt, le nouvel outil réflexe des internautes
Auparavant, une question passait quasi systématiquement par une requête Google. Aujourd’hui, de plus en plus d’utilisateurs, notamment les plus jeunes, se tournent directement vers ChatGPT ou des moteurs similaires. « On ne "cherche" plus sur Google, on "demande" à ChatGPT », confirme l’ingénieur IA Anis Ayari. Les chiffres sont éloquents : selon une étude Ahrefs, le trafic généré par les IA génératives a bondi de 900 % entre juin 2024 et juin 2025, tandis que le trafic web global chutait de 21 %. ChatGPT, lancé fin 2022, capte désormais près d’un milliard de requêtes par jour. Bien moins que les 13,7 milliards de recherches quotidiennes de Google, mais la progression rappelle celle du moteur américain à ses débuts.
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Mutations décennales de la recherche en ligne
L’histoire du numérique montre que tous les dix ans, un nouvel acteur redistribue les cartes. En 2005, Google s’impose face aux moteurs concurrents. En 2015, ce sont les réseaux sociaux qui deviennent incontournables, avec Instagram et Facebook en tête. En 2025, les IA génératives semblent incarner ce nouveau tournant. Pour Olivier Ertzscheid, chercheur en cultures numériques, le parallèle est évident : « ChatGPT suit la même courbe de croissance qu’avait Google à ses débuts. Les utilisateurs deviennent rapidement captifs, ils y restent et n’utilisent plus que ça. »
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Google contre-attaque avec l’IA
Conscient de la menace, Google ne reste pas les bras croisés. Depuis 2024, la firme a intégré AI Overview, qui affiche directement une réponse synthétique au lieu d’une liste de liens. En mai 2025, elle a franchi un nouveau cap avec AI Mode, disponible pour l’instant aux États-Unis, en Inde et au Royaume-Uni. Ce mode assume clairement que l’utilisateur ne cliquera plus sur les sites : il reçoit directement un résumé généré par l’intelligence artificielle, les contenus web devenant de simples ressources pour nourrir l’IA. Une révolution dans le modèle économique du moteur, historiquement basé sur la publicité et les clics.
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Une révolution des usages… mais aussi des risques
Si les IA génératives séduisent par leur rapidité et leur simplicité, elles ne sont pas exemptes d’erreurs. Certains utilisateurs en ont déjà fait les frais, comme ce couple d’influenceurs convaincu par ChatGPT qu’un visa n’était pas nécessaire pour voyager à Porto Rico. Cependant, les experts estiment que ces erreurs vont se raréfier avec l’amélioration des modèles. Pour Anis Ayari, « l’avenir est à la recherche générative : deux internautes sur trois qui utilisent un moteur d’IA le font déjà pour rechercher de l’information ».
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Quelles conséquences pour les entreprises et les médias ?
Pour les professionnels du web, la mutation est un séisme. Jusqu’ici, la visibilité dépendait du référencement SEO sur Google. Demain, il faudra être « bien référencé » par les IA. Comment un site pourra-t-il émerger si les utilisateurs se contentent d’un résumé sans cliquer ? Les modèles économiques sont aussi remis en cause. Google tire l’essentiel de ses revenus de la publicité liée aux recherches. Si les clics disparaissent, l’entreprise devra inventer un nouveau modèle, probablement basé sur l’intégration de contenus sponsorisés directement dans les réponses générées par IA.
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Vers la fin du verbe « Googler » ?
La question reste ouverte : le mot « googler » va-t-il rejoindre le Minitel ou AOL au rang des reliques numériques ? Probablement pas dans l’immédiat, car Google garde une puissance colossale et une avance technologique certaine. Mais la tendance est claire : les usages évoluent, et la jeune génération adopte déjà le réflexe ChatGPT. Preuve de l’ampleur du phénomène, le cabinet Gartner prévoit que d’ici 2026, près de 30 % des recherches passeront par des moteurs d’IA. Une révolution silencieuse, mais inévitable.
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Un monde où l’information s’obtient autrement
Finalement, la bascule vers la recherche générative traduit une aspiration simple : moins de clics, plus de réponses directes. Là où Google proposait des pistes, ChatGPT apporte une synthèse. Là où le moteur organisait l’information, l’IA la réinvente. Google n’est sans doute pas condamné à court terme. Mais pour la première fois depuis vingt ans, il n’est plus le seul à incarner la recherche sur Internet. Une ère s’achève, une autre commence.
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