Les chats sont adorés pour leur indépendance et leur douceur, mais ces petits félins sont aussi d’excellents chasseurs. Leur instinct prédateur a un impact considérable sur la biodiversité, au point que plusieurs pays européens réfléchissent à des mesures pour limiter leur influence sur l’environnement. De l'Écosse aux Pays-Bas, en passant par la Belgique et le Luxembourg, certaines réglementations pourraient bientôt voir le jour.
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Unsplash - Paul Hanaoka
L’Écosse s’inquiète de l’impact des chats sur la faune
En Écosse, le Scottish Animal Welfare Commission (SAWG), organisme chargé de conseiller le gouvernement sur le bien-être animal, a récemment publié un rapport alarmant sur les conséquences des chats domestiques sur la biodiversité locale. D’après les chiffres avancés, les chats seraient responsables chaque année de la mort de 57 millions de mammifères, 27 millions d’oiseaux et 5 millions de reptiles et amphibiens au Royaume-Uni.
Pour limiter ces dégâts écologiques, plusieurs solutions ont été évoquées : restreindre la possession de chats dans certaines zones où la faune est particulièrement vulnérable ou encore instaurer des règles strictes obligeant les propriétaires à garder leurs félins en intérieur, sauf s’ils sont tenus en laisse à l’extérieur.
Face aux inquiétudes des amoureux des chats, le Premier ministre écossais, John Swinney, a tenu à rassurer la population en affirmant que son gouvernement n’envisageait pas d’interdire ces animaux ni de mettre en place des restrictions drastiques.
Aux Pays-Bas, certaines races menacées d’interdiction
Aux Pays-Bas, la question du bien-être animal est également au cœur des débats. En janvier 2023, le gouvernement a annoncé son intention d’interdire la possession de certaines races de chats aux caractéristiques jugées nuisibles pour leur santé. C’est notamment le cas du Scottish Fold, reconnaissable à ses oreilles repliées, une mutation génétique qui entraîne des problèmes de cartilage douloureux.
Les autorités néerlandaises souhaitent mettre un terme à l’élevage et à la commercialisation de ces races pour éviter leur souffrance. Cette décision s’inscrit dans une politique plus large visant à interdire la possession d’animaux ayant des mutations génétiques artificielles entraînant des douleurs chroniques.
En Belgique, des restrictions pour certaines races hybrides
La région de Bruxelles-Capitale en Belgique a également décidé d’agir. Les autorités locales prévoient d’interdire la détention, l’élevage et la vente de certaines races de chats domestiques, notamment les hybrides comme le Bengal et le Savannah. Ces races, issues de croisements avec des félins sauvages, conservent un comportement difficilement compatible avec la vie en intérieur.
Considérés comme trop énergiques et ayant des besoins spécifiques, ces chats nécessitent des conditions de vie particulières qui ne sont pas toujours respectées par les propriétaires. En interdisant leur commercialisation, la Belgique espère limiter les abandons et garantir une meilleure prise en charge des animaux de compagnie.
Le Luxembourg prône une liste positive des animaux autorisés
De son côté, le Luxembourg défend une approche différente. En mai 2022, le pays, soutenu par Chypre, la Lituanie et Malte, a proposé à l’Union européenne l’adoption d’une “liste positive” des espèces pouvant être détenues comme animaux de compagnie. Cette liste exclurait les animaux jugés inadaptés à la captivité, qu’ils soient domestiques ou exotiques.
L’objectif est de mieux encadrer la détention d’animaux pour éviter leur souffrance, réduire les risques pour la biodiversité et améliorer la cohabitation entre les humains et leurs compagnons à quatre pattes.
Vers une réglementation plus stricte sur les animaux de compagnie en Europe ?
Si certaines de ces mesures restent à l’état de projet, elles témoignent d’une prise de conscience croissante en Europe sur les conséquences de la possession de chats domestiques. Qu’il s’agisse de protéger la biodiversité, d’améliorer le bien-être animal ou de mieux encadrer la possession de certaines races, plusieurs pays prennent des initiatives qui pourraient, à terme, inspirer d’autres nations.
Reste à savoir si ces réglementations verront effectivement le jour et comment elles seront accueillies par les propriétaires d’animaux de compagnie.
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