Il y a quelques temps, j'ai posté une photo sur Instagram, une photo prise alors que j'étais épuisée. Je trouvais cela ridicule de m’apprêter uniquement pour vous prendre une photo, encore plus ridicule sachant que je ne suis pas là pour vous mentir, mais pour partager avec vous.
J'ai été très étonnée quand plein de commentaires affectueux et de jolis compliments se sont logés sous cette photo (ne nous mentons pas, vous êtes adorables, croyez-moi !). C'est d'ailleurs en répondant à Alexia (son site : Corailmenthe) que cet article a commencé à faire son chemin. Autant que vous le sachiez, je ne m'attendais pas à d'aussi jolis compliments. Encore moins quand on connaît les mauvaises surprises que peut nous réserver Internet. J'ai été touchée.
Mais vous savez, blogueuse ne rime pas avec acceptation de soi. Dans mon cas c'est même plutôt le contraire. Le blog m'aide à m'affirmer. Non pas que je le mette en avant, que je me revendique blogueuse quand je me balade dans la rue, mais écrire, me dévoiler devant des centaines de personnes, avoir leur retour, oui bien sûr ça aide. En ouvrant ce blog, j'étais amenée à me faire juger, vous alliez forcément établir un jugement sur qui je suis et comment je suis. Mais qui pourrait s'attendre à ce qu'autant de gentillesse en découle. Eh bien, voyez-vous, c'est cette gentillesse-là qui m'aide à m'affirmer. Des personnes qui ne m'ont jamais rencontrée me donnent confiance en moi alors que c'est de ces personnes-là que j'aurais pu recevoir le plus de critiques dégradantes.
Oui je vous fais des looks, oui je fais attention à la façon dont je m'habille, oui j'essaie de sortir avec un peu plus qu'un trait de crayon. Mais non, je ne fais pas ça parce que je m'accepte, je fais ça parce que j'aime tout ce qui a trait au monde de la beauté. Et se cacher derrière un minimum d'artifice, ça permet d'avancer. Le regard des autres, on va l'affronter plus facilement, puisque ce qu'ils vont critiquer, ce n'est pas moi, mais le peu d'artifice que je porte.
Je suis blogueuse et complexée. Dis comme ça, je dois bien avouer que cette phrase ressemble à un oxymore. Normalement, une blogueuse ça s'assume, ça se plait et ça se revendique. Eh bien non, ça peut aussi complexer de toute part.
Un jour, une personne m'a dit que mes complexes se voyaient parce que je les cachais. Ce que j'ai compris de ses propos, c'est que le fait d'avoir peur que les autres y prêtent attention me faisait les cacher et c'est ça qu'ils remarquaient et c'est comme ça que je voyais leur regard attiré par ce qui me déplaisait et que je le cachais encore plus. Vous voyez un peu comment il est facile de s'enfermer dans un engrenage pareil ?
Avant, j'avais les bras poilus. Chaque été, je n'arrêtais pas de passer mes mains dessus pour les cacher et chaque été, tout le monde les voyait. Un jour, j'ai arrêté et mes bras sont passés inaperçus. Avant, je mettais toujours mes bras sur mon ventre et j'avais l'impression qu'il devenait plus flasque encore à chaque regard. Avant, je choisissais des chaussures au bout fermé, maintenant, je choisis les chaussures qui me vont. Avant, je fermais toujours mes points pour cacher mes ongles, maintenant je tripote tout ce qui m'arrive sous la main. Avant, je me plaçais toujours de profil pour qu'on ne puisse pas voir mon nez, maintenant, je souris. Avant, je ne mettais jamais de décolleté, maintenant j'ai appris qu'un décolleté était plus joli quand on avait une petite poitrine. Avant, je ne mettais pas de short, maintenant, j'ai l'impression que je n'ai plus de poignées d'amour.
Non pas que ces complexes aient disparus, je les vois chaque jour dans le miroir, mais j'apprends à vivre avec, ils font partie de moi. J'apprends à les aimer pour que les autres les aiment aussi. J'apprends à les mettre en valeur pour qu'ils soient atouts et non plus défauts. Maintenant, grâce à vous, grâce à mes proches, grâce à eux, j'apprends à m'assumer.
Je suis blogueuse et de moins en moins complexée.