J'ai commencé mon blog un peu maladroitement. J'avais, à l'époque, besoin d'un support sur lequel me défouler, passer le temps. J'avais, moi aussi, envie d'écrire de jolis textes, prendre de belles photos et arrêter de baver devant tous les articles que je lisais et toutes les vidéos que je pouvais voir. J'avais envie de faire partie de ce monde qui m'était totalement inconnu. Et puis, je dois l'avouer, j'avais besoin de voir autre chose. Le fait d'être anonyme me permettait d'être moi, totalement moi, sans artifices, sans chichis, sans avoir le besoin irrémédiable de plaire aux autres, d'être comme les autres. Parler de ma passion sans aucune honte, sans le frisson d'angoisse qu'on puisse penser que je sois superficielle parce que j'aime prendre soin de moi. La blogosphère s'ouvrait à moi et mon sourire s'agrandissait. Je me sentais enfin moi, pour de vrai.
Alors, évidemment, j'ai caché ça à mes amis, à mes parents, à toutes mes connaissances. Pas moyen que quelqu'un sache que je possédais un blog beauté sur lequel je me livrais tout de même petit bout par petit bout et puis, ça ne regardait personne. Seulement moi. Et les quelques personnes qui acceptaient de me lire. Je déversais mes mots comme ils venaient, comme je l'avais toujours fait, je prenais plaisir à apprivoiser enfin ce fichu Reflex que j'utilisais tous les trente-six du mois et j'étais fière de mon univers, de ce que j'avais réussi à créer. Cette page Internet était ma création, mon œuvre, à moi. Moi la timide, la réservée, la pas sûre d'elle. Moi, moi, moi.
Et puis, finalement, j'en ai parlé à ma colocataire. Parce que je lui dis tout. Et qu'accessoirement, elle vivait (et vit toujours) avec moi et me voyait passer plusieurs heures sur mon ordinateur ou m'enfermer dans ma chambre pour faire des photos. Et le fait qu'elle trouve ça génial m'a donné du baume au cœur. Quelqu'un qui m'était cher (hormis mon copain) aimait ce que j'avais construit. Et je revois ses yeux pleins d'admiration devant mes premiers articles (que je trouve hideux aujourd'hui) et ses félicitations et... j'ai décidé de m'ouvrir un peu. En parler avec mes copines proches. Leur montrer mon univers avec beaucoup d'appréhension, cela dit. Leurs réactions m'ont aussi beaucoup surprise. Elles étaient fières, heureuses pour moi. Elles m'ont lues, se sont abonnées, m'ont parfois laissé des commentaires. Alors, j'en ai parlé à mes proches, ma famille. Qui n'a d'abord pas compris puis s'est réjouie. Qui a visité mon univers. Qui m'encourage au quotidien. Et qui me félicite. Ma grand-mère s'est abonnée à mon blog, m'a laissé des commentaires et m'a beaucoup fait sourire.
Je me suis rendue compte qu'en parler ne me rendrait pas vulnérable. Qu'on ne se moquerait pas de moi. Qu'on ne me regarderait pas telle une créature venue d'ailleurs. Mais qu'on était ravi pour moi. Je suis encouragée. Je suis admirée, parfois, aussi (et ça me dépasse clairement, je ne suis personne). Et cette expérience m'a donné confiance en moi. Je n'ai plus peur de ce petit bout de moi qui se balade sur la toile. Plus peur de donner l'adresse et mon pseudo particulier. Et je me plais à répondre aux questions de mes copines, les conseiller.
Cette expérience est incroyable et la partager avec mon entourage la rend unique.