Ah 30 ans !
30 ans…
30 ans !! Que ça passe vite… arf, ils avaient donc raison tous ces vieux cons de 30 balais ! Hier je fêtais mes 18 ans et maintenant 30 ans. Qu’est-ce que j’ai foutu pendant ces 12 années ?
Ma foi, pendant 12 ans, j’ai simplement vécu, j’ai profité, j’ai appris, j’ai avancé. Pff, ça ne vaut pas la peine de se plaindre, d'avoir des regrets ou ni même de pleurer sur son sort ; au contraire… c’était un beau cadeau ces 12 ans : j’ai appris, j’ai su, j’ai compris, j’ai continué, persévéré, j'ai rencontré, je suis tombée, me suis relevée, j'ai avancé.
Je n’ai pas chômé et c’est grâce à ces 12 années que je suis là maintenant. C'est fabuleux et ça s'appelle la vie...
C’est marrant comme on peut sacraliser certains âges : 18 ans (majorité), 20 ans (jeunesse), 30 ans (maturité), 50 ans (demi-siècle), 60 ans (retraite). 30 ans on s’en fait vraiment tout un monde. On s’imagine mariée, des gosses, une maison, un chien, un super poste, le début des rides et des cheveux blancs… Bref, une vie bien rangée, bien cadrée.
Bon, si je fais le bilan par rapport à tout ça, je dirai que j’ai foiré une partie, mais non en fait. Je n'aime pas la monotonie ou la routine. Je vis d'imprévus depuis que je suis née.
Alors, certes, j'aime le confort de la stabilité, mais j’ai aussi fait ce que j’ai pu / voulu avec ce que j’avais / pouvais / voulais ; alors par rapport au sacro-saint « mariage-gosse-maison », c'est sûr, ça n’est pas tout à fait ça :
- Pas mariée : en même temps le mariage homo vient juste de passer ! (cela dit, je ne veux pas me marier quand même !)
- Les gosses : ce n’est pas encore passé ! (cela dit, ça ne m’empêchera pas d’en avoir… Le désir maternel est plus fort que n’importe quelle loi… et ça, beaucoup l’ont oublié)
- La maison : j’ai ! (yess !)
- Le chien aussi, même 2 (double yes !)
- Le super poste : en partie. J’ai un boulot bien payé, certes pas dans mon domaine, mais je ne vais carrément pas cracher dans la souple vu le marché du travail actuel. Et puis, ça m’éclate quand même !
- Cheveux blancs : arf, j’en suis blindée, mais bon, mon coiffeur est très doué. Ouf.
- Les rides ? Pas une seule… je parais largement moins que mon âge
Et alors ?! J’aurai très bien pu me marier et renier ce que je suis, mais au final j’aurais été malheureuse et j’aurais rendu d’autres malheureux. J’aurais aussi pu…
Ouh là ! STOP !! On s’arrête là. On ne fait pas une vie avec des « si » et des « j’aurais pu ». La vie c’est maintenant, demain. Hier est une expérience, une souvenir, une leçon… Ma vie, elle, elle continue et j’ai encore les cartes en main pour lui donner la direction que je veux, ce qui n’est pas le cas du passé.
Bref, tout ça pour dire que 30 ans, je m’en faisais vraiment tout un monde, mais finalement, ça n’est pas non plus la mer à boire. Et puis soyons réaliste : ce n’est pas parce que tu as 30 balais que tu es vieux (bah ouais, la carte vermeille ça n’est pas pour tout de suite quand même !). Ce n’est pas non plus parce que tu as 30 ans que le soir à minuit toute ta vie va changer ! Non.
Alors certes, tu fais quelques constats qui te rappellent quand même que tu vieillis :
- Tu mets approximativement 3 jours à te remettre d’une soirée… et quand t’as bu, je ne t’en parle même pas !
- Les nuits blanches, hum c’est quoi ça déjà ?
- Parfois, quand tu parles, tu dis « quand j’étais jeune »...
- Sur Facebook, les gens du même âge ne postent plus que des photos de minots ; quand tu vois des photos de beuveries, cela concerne la génération suivante (20 ans)
- T’es larguée quand un « jeune » te cause… Yolo, boloss ? Arf, c’est quoi ça ?! C’est complètement ringard non ?
- Tu t’intéresses au plan épargne retraite, à la politique… des trucs qui avant te passaient à 15 000 au-dessus de la tête
- Tu es attirée par des fringues plusféminines ; tu portes des talons au quotidien, tu oses mettre du rouge à lèvre rouge vif
- Tu te surprends à des réflexions très hautement philosophiques sur le sens de la vie
- Tu te surprends aussi à te renseigner sur des cours de yoga… tu lis des livres de « développement personnel »
- Tu analyses les choses avec ton cœur et avec l’expérience : « à ton âge… »
Bref, faut pas se leurrer. Tu sens quand même que tu vieillis, mais ce n’est pas aussi dramatique que ça n’y paraît. En fait, tu prends juste la vie avec un certain recul...
Bon, après, il y a quand même des choses qui te foutent un coup au moral ; moi par exemple, c’est de me rendre compte que mes parents m’ont eu eux-mêmes à 30 ans.
Mais bon, ce n’est pas non plus la même génération hein ? *fille qui tente de se rassurer*. Je dis ça parce que de tous les projets et rêves de ma vie, le plus grand et le plus fort est celui de fonder une famille… et je m’étais toujours dit (très connement) : à 30 ans, je me lance. Le fait de ne pas pouvoir me rappelle que le temps passe vite malgré tout… Si je ponds un gosse à 40 ans, ça veut dire que quand il en aura 40, j’en aurai 80. Ouais, bon, on va changer de sujet, hein. J'ai encore quelques années devant moi pour avoir des enfants ! Je ne suis pas encore grabataire, tout va bien. On respire.
Bref, à 30 ans, tu grandis, tu mûris. Vieillir ne me fait pas peur. En revanche, tous les « plus » vieux (passé 30 ans, on ne parle plus de vieux cons... on sait qu'on y arrive vite !) me disent que 30 ans c’est le plus bel âge… du coup, intérieurement, tu te dis quand même que t’as pas intérêt à te foirer ! (bah ouais, jusqu'ici ils ont eu raison, alors bon...).
Sinon, il y a un autre truc marrant : quand j'avais 20 ans, je me disais souvent « à 30 ans, je ferai ça, je serai là, j’aurai ça ». 30 ans, c'était l'âge sacré, l'âge buttoir, l'âge charnière. D'ailleurs, tous les magazines féminins te le rappellent aussi : entre les régimes ultra-méga-top-rapide de l'été et les "30 ans, l'épanouissement...", culturellement, on est stigmatisé.
Bref. 30 ans c'est censé être "l’apogée" de ta vie et c'est comme ça que je le percevais jusqu'à y être.... Non, ce n'est pas l’apogée ; c'est juste la suite logique de ta vie. Ni plus, ni moins. C'est réducteur (apogée sous-entend qu'il y a une retombée derrière) de dire ça alors qu'il reste tellement de magnifiques choses à vivre... 30 ans, au final, ce n'est juste qu'un pauvre chiffre.
Et en y regardant de plus près, si je fais le bilan (bah oui, paraît qu'à 30 ans on fait un bilan, dixit la crise de la trentaine blablabla), je ne m’en sors pas trop mal(si j'avais su, j'aurais quand même écouté les vieux cons qui me disaient que ça passait vachement vite) et je trouve que j'ai bien réussi ma vie jusque-là : j'ai un boulot, un toit sur la tête dont je suis propriétaire, une famille, des amis, je suis en couple, j'ai 2 boules de poil, je n'ai pas de problèmes de santé majeur hormis les migraines (mais pas besoin d'avoir 30 ans pour ça hein !), j'ai quelques sous de côté, une voiture...
Bon, certes, manque les gosses... (mais j'ai l'avenir pour ça). Dans l'ensemble, je ne trouve ça pas trop vilain comme bilan. Surtout que je n'ai pas trop été aidée entre les coups durs, les dérapages, les emmerdes diverses et variées.
Mais qu’à cela ne tienne : les obstacles de vie sont des expériences qu’il faut savoir surmonter et qui apprennent. A ne pas refaire les mêmes erreurs, à grandir, à faire mieux la fois après.
J’avais peut-être idéalisé cet âge « charnière », et finalement, 30 ans, ça n’est pas le changement, c’est juste une continuité. La continuité de mes 20 ans… avec 10 ans d’expérience ;)
PS : eh oui, à 30 ans, on écrit aussi ce genre de billet !
Et pour vous, 30 ans, c'est quoi ?