Une découverte pour le moins inattendue vient de faire le tour du monde scientifique. Des chercheurs de l’Université médicale et dentaire de Tokyo ont révélé, dans une étude parue dans la revue Nature Cell Biology, qu’il existerait un lien biologique entre l’apparition des cheveux blancs et le risque de cancer de la peau, plus précisément le mélanome, la forme la plus grave et la plus rare de ce cancer.
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Unsplash - Jorge Franco
Cette étude japonaise, menée sur des souris, met en lumière un mécanisme cellulaire commun entre le grisonnement et le développement de tumeurs cutanées.
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Une étude qui relie le vieillissement capillaire et le cancer de la peau
Le travail des chercheurs japonais repose sur l’observation des cellules souches mélanocytaires, celles qui produisent la mélanine, responsable de la couleur des cheveux et de la peau.
Ces cellules, lorsqu’elles subissent un stress comme une exposition prolongée aux rayons UV ou à des substances chimiques, réagissent de deux manières différentes :
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soit elles cessent de se renouveler, deviennent des cellules pigmentaires matures puis meurent, provoquant ainsi le blanchiment des cheveux,
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soit elles survivent et continuent à se diviser de manière anormale, ce qui peut mener à la formation de cellules cancéreuses à l’origine du mélanome.
Cette double réaction, que les chercheurs résument par la formule « mourir et blanchir ou survivre et se multiplier », souligne la fragilité de l’équilibre cellulaire du corps humain. Le grisonnement ne serait donc pas qu’un simple signe de vieillissement, mais aussi une manifestation visible d’un processus de défense biologique complexe.
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Le rôle clé du stress cellulaire et des facteurs environnementaux
L’étude met en avant un autre acteur déterminant : la réponse au stress cellulaire. Lorsque les cellules souches pigmentaires subissent des dommages à leur ADN, elles choisissent entre deux destins : celui de la survie ou celui de la mort programmée.
Les scientifiques ont identifié certaines molécules, comme le ligand KIT, qui influencent cette décision.
Selon le biologiste japonais Emi Nishimura, auteur principal de l’étude, « il faut désormais voir le grisonnement des cheveux et le mélanome non pas comme des événements indépendants, mais comme deux issues possibles d’une même réponse au stress des cellules souches ».
Autrement dit, les cheveux blancs pourraient être la trace visible d’un mécanisme de protection : des cellules qui choisissent de mourir plutôt que de devenir cancéreuses.
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Un pas de plus vers la compréhension du vieillissement
Bien que l’expérience ait été menée sur des souris, les chercheurs estiment que les résultats sont transposables à l’être humain. En étudiant les réactions naturelles du corps face aux agressions extérieures, cette recherche ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre le vieillissement et la prévention du cancer.
Ces travaux démontrent que les cellules souches pigmentaires jouent un rôle crucial dans la résistance au stress oxydatif. Leur bon fonctionnement pourrait donc aider à ralentir certains effets du temps et, potentiellement, réduire les risques de mutations cancéreuses.
De futures études pourraient explorer comment stimuler la mort naturelle des cellules endommagées avant qu’elles ne deviennent pathogènes.
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Des perspectives prometteuses pour la recherche médicale
Cette découverte japonaise pourrait avoir des retombées majeures. En identifiant les mécanismes qui déterminent le destin des cellules pigmentaires, les chercheurs espèrent développer des stratégies préventives ou thérapeutiques contre les cancers cutanés.
Les cheveux blancs, longtemps perçus comme un simple marqueur de l’âge, pourraient donc devenir un indicateur biologique précieux pour surveiller l’état des cellules souches de la peau.
L’équipe de Tokyo prévoit déjà de poursuivre ses travaux sur les facteurs environnementaux capables de moduler la réponse des cellules au stress, notamment les effets de la pollution, de l’alimentation et du mode de vie.
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En résumé
L’étude japonaise révèle un lien fascinant entre le grisonnement des cheveux et le cancer de la peau, reposant sur un même type de cellule : la cellule souche mélanocytaire.
Sous l’effet de stress environnementaux, ces cellules peuvent soit mourir — provoquant des cheveux blancs —, soit survivre et se multiplier de manière anormale, menant parfois à un mélanome.
Si les cheveux gris sont depuis toujours le symbole du temps qui passe, ils pourraient aussi être le reflet d’un système de défense naturel, un signal visible que le corps privilégie la mort cellulaire à la dégénérescence cancéreuse.
Une découverte qui, au-delà de l’aspect esthétique, offre une nouvelle compréhension du vieillissement et du risque tumoral, et qui pourrait bien transformer notre regard sur nos premiers cheveux blancs.
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