À peine nommé Premier ministre, Sébastien Lecornu est déjà confronté à une équation périlleuse. Pour éviter une motion de censure qui pourrait faire vaciller son gouvernement, il doit obtenir un compromis sur le budget 2026. Et le seul partenaire politique encore ouvert à la discussion semble être le Parti socialiste.
Mercredi 17 septembre, une rencontre décisive aura lieu avec Olivier Faure et les responsables socialistes.
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Un premier ministre déjà sous pression
Depuis son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu fait face à une accumulation de menaces : celles du Rassemblement national et de La France insoumise, prêtes à dégainer la censure, mais aussi la pression des syndicats, des mouvements sociaux et même des agriculteurs et des patrons. Tous attendent des réponses sur les choix budgétaires à venir. Le projet de budget 2026, qui doit être présenté d’ici mi-octobre, sera donc la première épreuve de taille du nouveau chef du gouvernement. Il sait qu’il doit convaincre le PS, seul allié potentiel au sein d’une Assemblée fragmentée, pour éviter le sort de ses prédécesseurs.
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Les conditions posées par les socialistes
Dimanche, le PS a dévoilé ses exigences. Le parti réclame un effort d’économies bien moindre que celui envisagé par François Bayrou, qui tablait sur 44 milliards d’euros. Les socialistes défendent également une justice fiscale plus affirmée, notamment à travers une taxation accrue des très hauts patrimoines.
Parmi les pistes évoquées figure la fameuse taxe Zucman, imaginée par l’économiste Gabriel Zucman : une imposition de 2 % sur les fortunes supérieures à 100 millions d’euros. À cela s’ajoutent des demandes sur la réforme des retraites, les conditions de pénibilité, une hausse des salaires, et un engagement renforcé pour la transition écologique. Même l’ancien président François Hollande, connu pour sa ligne conciliante, a rappelé que « la taxation des plus riches est une exigence » tout en refusant d’en faire « un fétiche ». Pour lui, Sébastien Lecornu doit « changer l’orientation » de son gouvernement, mais les socialistes doivent aussi savoir « nouer un compromis ».
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Les premières concessions annoncées par lecornu
Soucieux d’afficher une méthode différente de ses prédécesseurs, Sébastien Lecornu a déjà acté plusieurs reculs. Première concession symbolique : l’abandon de la suppression de deux jours fériés, une mesure impopulaire qui devait rapporter 4,2 milliards d’euros. Le Premier ministre mise désormais sur les partenaires sociaux pour trouver d’autres sources d’économies.
Il a aussi évoqué plusieurs leviers fiscaux sur lesquels il serait prêt à infléchir sa position :
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la reconduction de la contribution sur les hauts revenus,
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la fiscalisation des actifs non productifs des holdings,
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la pérennisation de la surtaxe sur l’impôt des grandes entreprises, qui devait initialement rester temporaire.
En parallèle, il a tendu la main à la gauche modérée, en annonçant une nouvelle réforme de la décentralisation et la suppression de certains avantages accordés aux anciens ministres, preuve de sa volonté de rééquilibrer l’effort.
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La justice fiscale au cœur du compromis
Dans ses déclarations, Sébastien Lecornu se dit prêt à travailler « sans idéologie » sur les questions de justice fiscale et de répartition de l’effort. Toutefois, il a clairement affiché ses réserves face à la taxe Zucman, en particulier sur le volet concernant le patrimoine professionnel, qu’il considère comme un moteur de création d’emplois. Sa stratégie semble donc consister à concéder des avancées fiscales ciblées, tout en évitant un dispositif jugé trop contraignant pour les entreprises et l’investissement.
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Des lignes rouges encore incertaines
La question reste de savoir jusqu’où ira le Premier ministre dans sa négociation. Les socialistes veulent obtenir des gages clairs sur :
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la suspension de la réforme des retraites ou, a minima, un assouplissement,
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la prise en compte de la pénibilité dans certains métiers,
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une hausse des salaires encadrée,
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et une accélération de la transition écologique.
Pour l’instant, Sébastien Lecornu n’a pas donné de réponse ferme sur ces points. Le rendez-vous avec Olivier Faure pourrait donc s’avérer décisif pour la survie de son gouvernement.
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Un test grandeur nature pour lecornu
En à peine une semaine à Matignon, Sébastien Lecornu joue déjà sa crédibilité. Sa capacité à trouver un compromis avec le PS sera déterminante pour l’avenir de son mandat. Une censure dès le budget 2026 serait synonyme d’échec immédiat et raviverait le spectre d’une nouvelle dissolution, dont personne ne veut, pas même à gauche. Cette négociation budgétaire, au-delà de la technique, est un test politique grandeur nature. Elle doit montrer si le nouveau Premier ministre est capable d’incarner une méthode de gouvernance différente, basée sur le dialogue et le compromis, ou s’il subira, comme ses prédécesseurs, la dure réalité d’une Assemblée ingouvernable.
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