Depuis son sacre en décembre dernier, Angélique Angarni-Filopon ne compte plus les messages de haine et les commentaires discriminatoires à l’encontre de sa couleur de peau. Invitée ce mardi 24 juin dans la matinale de RTL, la Miss France 2025, originaire de Martinique, a fait de terribles confidences sur la violence verbale qu’elle subit depuis son élection. À l’approche de la fin de son règne, elle assume sa singularité et évoque même un avenir politique pour continuer de se battre contre l’intolérance.
Un parcours exceptionnel et un sacre historique
Âgée de 34 ans, Angélique Angarni-Filopon a marqué l’histoire du concours en devenant la première Miss Martinique sacrée Miss France. Avec l’abolition récente de la limite d’âge, elle est également la lauréate la plus âgée depuis la création du concours. Son parcours atypique, alliant maturité, éloquence et engagement, a séduit le jury lors de l’élection diffusée en décembre 2024.
Avant de fouler le tapis rouge du Palais des Congrès de Porte de Versailles, elle menait une carrière de conseil en communication, tout en militant pour la valorisation de l’outre-mer et la lutte contre les discriminations. Son couronnement avait suscité une vague d’enthousiasme, visible dans les score records d’audience et les réactions enthousiastes sur les réseaux sociaux… avant que n’apparaissent les premières critiques acerbes.
Des attaques racistes dès l’élection
À peine élue, Miss France 2025 a rapidement constaté la face sombre de l’exposition médiatique. Interrogée par Amandine Bégot et Thomas Sotto, elle a expliqué :
« Je savais qu’en devenant Miss France, je deviendrais la cible de certains commentaires. Mais je ne pensais pas que ma couleur de peau serait le principal reproche. »
Dès les premières nuits suivant son sacre, des dizaines de messages ont afflué sur son compte Instagram et dans sa boîte mail, accusant la jeune femme de « ne pas être assez française » ou de dénaturer l’image du concours. Angélique a dû faire face à des propos profondément racistes, parfois anonymes et virulents, évoquant la « pureté » et la prétendue « domination blanche » en France.
Entre larmes et résilience
La violence de ces attaques n’a pas été feinte. Angélique a confié avoir versé de nombreuses larmes :
« Il y a eu pléthore de messages… C’était très, très dur. Je n’ai pas joué les robots, je suis un être humain. J’ai pleuré, mais heureusement j’ai ma famille pour me soutenir, et l’équipe de Miss France qui m’accompagne. »
Pour gérer cette pression, elle a instauré un « sas de décompression » quotidien avec ses proches, se réservant un moment loin des écrans. Cette stratégie lui a permis de tenir bon et de poursuivre sa mission de rayonnement culturel et social, mais elle ne minimise pas le choc émotionnel qu’elle a traversé.
"Ma couleur de peau et le racisme, la majorité des critiques sur les réseaux sociaux"
— RTL France (@RTLFrance) June 24, 2025
Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, invitée de #RTLMatin avec @amandine_begot et @ThomasSotto (cc @ALJ) pic.twitter.com/cou3yKXqqn
Critiquée pour son âge et sa coupe courte
Outre les attaques raciales, Angélique a fait face à des remarques sur son âge — 34 ans — et sur sa coupe de cheveux courte, pourtant partagée par 70 % des femmes en France selon plusieurs études.
« Mon seul tort, c’est d’avoir voulu participer à une élection… et d’avoir 34 ans ! On m’a aussi reproché ma coiffure. C’est surprenant, car la mode évolue et les cheveux courts sont courants. »
Ces critiques, absurdes et souvent sexistes, illustrent la persistance d’idées stéréotypées sur ce qu’une Miss doit être : jeune, blonde, longiligne, toujours souriante. Angélique, avec son style et son message, a bousculé ces normes, ce qui n’a pas été bien reçu par tous.
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Un message de tolérance et d’éducation
Malgré la dureté des propos, Miss France 2025 ne nourrit pas de ressentiment personnel :
« Je ne peux pas en vouloir aux gens, c’est avant tout une question d’éducation. Si certains n’ouvrent pas leur esprit, ce n’est plus de ma faute. »
Elle fait porter la responsabilité sur un manque de sensibilisation au multiculturalisme et à la diversité au sein de l’éducation. Son combat vise à encourager les mentalités à évoluer, pour que la France cesse d’être perçue comme un pays homogène et reconnaisse la richesse de ses origines multiples.
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Un futur rôle politique évoqué
À la fin de l’entretien, la question de son avenir politique a été abordée. Angélique n’a pas exclu l’idée d’entrer sur la scène publique de manière officielle :
« Pourquoi pas ? J’ai déjà travaillé en communication politique et j’ai à cœur de défendre les causes qui me sont chères. »
Si elle venait à se lancer, son expérience de reine de beauté et son parcours atypique pourraient faire écho auprès d’un électorat en quête de renouveau et d’authenticité.
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L’héritage de son règne
À quelques mois de la fin de son mandat, Angélique Angarni-Filopon souhaite surtout laisser un message d’espoir :
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Valoriser la diversité : son sacre a démontré que la France est plurielle.
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Encourager le respect : chaque couleur de peau, chaque âge et chaque style ont leur place.
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Inspirez les jeunes : monter sur un podium ou se présenter au public reste possible, quelles que soient vos origines.
Elle promet de « continuer à porter haut les couleurs de la Martinique » et de contribuer aux débats sociaux, jusque dans l’hémicycle européen si besoin.
Miss France 2025, par sa détermination et sa dignité, a rappelé que le combat contre le racisme et les préjugés de genre passe aussi par la visibilité et la parole. À travers ses larmes, ses rires et son engagement, Angélique Angarni-Filopon s’affirme comme une figure inspirante pour toute une génération.
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