Culture

Mélanie, la surveillante tuée au collège de Nogent, recevra la Légion d’honneur à titre posthume

17 juin 2025 - 15 : 19
par Clémence Mélanie G., surveillante poignardée par un élève de 14 ans à Nogent, recevra la Légion d’honneur et les Palmes académiques à titre posthume. Un hommage solennel pour une vie brisée.

La douleur est immense depuis le drame survenu le mardi 10 juin 2025 à Nogent, en Haute-Marne. Mélanie G., surveillante d’éducation de 32 ans, a perdu la vie après avoir été poignardée à mort par un élève de 14 ans au sein même du collège Françoise Dolto. Un geste brutal, incompréhensible, qui a provoqué une onde de choc dans tout le pays.

Mélanie, poignardée à 32 ans : elle recevra la Légion d’honneur après sa mort

En guise d’hommage national, la ministre de l’Éducation nationale a confirmé que Mélanie recevra la Légion d’honneur et les Palmes académiques à titre posthume. Un geste symbolique fort, pour honorer la mémoire de cette professionnelle investie, fauchée en pleine mission.

une cérémonie encore à venir selon la volonté de la famille

La remise de ces distinctions n’a pas encore eu lieu. Selon les précisions apportées par le ministère, celles-ci seront attribuées ultérieurement, « en fonction du souhait de la famille ». Les proches de Mélanie G. ont exprimé la volonté de vivre leur deuil dans la plus stricte intimité, à l’abri du tumulte médiatique et de l’émotion collective.

Ses obsèques ont été célébrées mardi 17 juin dans la commune de Sarcey, où elle résidait. Une crémation a suivi la cérémonie religieuse. Les témoignages d’anciens collègues, de parents d’élèves et de responsables académiques ont afflué pour saluer la douceur, la fermeté bienveillante et la rigueur professionnelle de Mélanie.

une agression d’une extrême violence

Les résultats de l’autopsie confirment la brutalité de l’attaque. Mélanie G. a reçu sept coups de couteau, essentiellement sur le côté gauche du corps. Le rapport fait état de deux lésions de défense au niveau des mains, d’une plaie au crâne, de deux plaies aux épaules, et de deux blessures dans le dos, dont l’une, profonde de 18 centimètres, a été fatale.

Les circonstances du drame, glaçantes, ont ému jusqu’aux plus hauts niveaux de l’État. Le chef de l’État lui-même a salué, via un communiqué officiel, “le courage et le dévouement exemplaire d’une femme engagée dans la mission d’éducation et de transmission”. La décision de décorer Mélanie à titre posthume prend ainsi tout son sens dans cette volonté de rendre hommage à un sacrifice injustifiable.

un élève de 14 ans mis en examen pour meurtre

Le suspect n’est autre qu’un élève de 4e, âgé de 14 ans. Lors d’une conférence de presse tenue le lendemain de l’agression, le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, a précisé que l’adolescent était jusque-là considéré comme “sociable et plutôt bon élève”. Il appartient à une famille unie, sans aucun antécédent judiciaire.

Et pourtant, son comportement au sein de l’établissement avait déjà suscité l’attention. Le collégien avait été sanctionné à deux reprises : une première fois pour avoir frappé un camarade, ce qui avait entraîné une exclusion temporaire des cours avec maintien dans l’établissement, et une seconde fois pour violences sur un élève de 6e, sanctionnée par une journée d’exclusion complète.

Des incidents qui n’avaient toutefois pas conduit à des poursuites judiciaires, ni à une alerte plus globale de la part de l’institution.

un geste incompréhensible

À ce jour, les motivations précises du geste ne sont toujours pas connues. Le jeune homme a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire dès le jeudi 12 juin. Il aurait, selon certains témoignages, agressé Mélanie sans provocation apparente, lors d’un moment ordinaire de la vie scolaire.

Le choc est d’autant plus fort que Mélanie n’était pas professeure, mais surveillante. Son rôle était d’assurer la sécurité, le cadre et la discipline, dans une posture d’écoute et d’autorité.

Dans les couloirs du collège Françoise Dolto, l’incompréhension est totale. Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves, les personnels et les familles. Le drame suscite également une vague d’interrogations : l’école est-elle encore un lieu sûr ? Les personnels sont-ils suffisamment protégés ?

une société confrontée à ses responsabilités

La mort de Mélanie G. soulève à nouveau la question des violences scolaires, de la prise en charge des élèves violents, et de la prévention des passages à l’acte. Car si ce drame reste exceptionnel, il n’est malheureusement pas isolé. Depuis plusieurs années, les signalements de violences en milieu scolaire sont en augmentation.

De nombreux syndicats d’enseignants et de personnels de vie scolaire ont exprimé leur colère et leur tristesse. Des minutes de silence ont été organisées dans plusieurs établissements. Certains appellent à un plan national de protection renforcée, notamment pour les personnels de surveillance, souvent oubliés dans les dispositifs de prévention.

un hommage national à la hauteur du choc

Avec l’annonce de cette Légion d’honneur à titre posthume, la République rend à Mélanie G. un hommage solennel. Elle devient malgré elle le symbole d’une école mise à mal, mais aussi de l’engagement sans faille de tous ceux qui y œuvrent au quotidien.

Son nom restera gravé dans les mémoires. Et, au-delà du deuil intime, il appelle à une réflexion collective sur la protection, l’écoute et la reconnaissance de tous les adultes encadrant la jeunesse française.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.