Un hit devenu un phénomène mondial… sauf pour son autrice
Sorti en 1996, "Freed From Desire" est aujourd’hui l’un des titres eurodance les plus emblématiques des années 90. Son refrain entêtant et son énergie contagieuse ont traversé les générations. Pourtant, ce succès planétaire n’a pas eu les retombées attendues pour Gala Rizzatto, l’artiste italienne qui en est à l’origine.
Avec plus de 6 millions d’exemplaires vendus, une multitude de reprises et des passages en boucle dans les stades de football, on pourrait croire que Gala vit aujourd’hui dans le confort… La réalité est tout autre.
Un contrat signé trop vite et aux conséquences dévastatrices
À l’époque de sa fulgurante ascension, Gala n’a que 20 ans et signe un contrat avec le producteur Max Moroldo, figure bien implantée de l’industrie musicale italienne. Ce contrat, elle le décrit aujourd’hui comme "outrageusement injuste".
Elle ne reçoit presque aucun revenu des droits d’auteur générés par son propre morceau, pourtant omniprésent dans les médias et les événements sportifs. "Je n’étais pas stupide, j’étais ignorante", confie-t-elle aujourd’hui. Elle ne comprenait pas pleinement les implications juridiques de ce qu’elle signait, et s’est retrouvée liée par un accord qui l’a exclue de toute forme de rémunération digne de ce nom.
Une artiste dépouillée de ses droits pendant 30 ans
Pendant près de trois décennies, Gala a été évincée de son propre succès. Elle n’avait aucun contrôle sur les usages commerciaux de sa chanson, ne touchait que des miettes, et voyait son œuvre utilisée par des marques, des équipes sportives et des campagnes sans pouvoir intervenir. Cette spoliation n’était pas due à un oubli administratif, mais à un contrat sciemment défavorable, une manœuvre juridique orchestrée par ceux qui détenaient les droits de son œuvre.
Une descente aux enfers discrète et silencieuse
Alors que sa chanson devenait virale dans les stades de foot, sur TikTok ou encore à la télévision, Gala, elle, vivait dans l’ombre, loin des paillettes. Elle habite aujourd’hui à Brooklyn, sans logement fixe, hébergée par des amis dans des chambres qu’elle loue à bas prix. Une situation "assez difficile", qu’elle endure depuis quatre longues années.
Comment expliquer un tel décalage entre une célébrité musicale internationale et une artiste sans revenus ? La réponse est simple : l’invisibilisation contractuelle. Gala a été effacée des circuits de revenus comme si elle n’avait jamais existé.
Une lumière dans la nuit : la rencontre qui change tout
La rencontre avec Ben Mawson, l’homme qui relance le combat
En novembre 2023, alors que la situation semble désespérée, Gala fait la connaissance de Ben Mawson, cofondateur de la société TaP Music (qui gère notamment la carrière de Dua Lipa). Mawson, choqué par son histoire, décide de l’accompagner dans un bras de fer juridique pour récupérer les droits sur sa chanson.
Cette alliance stratégique change tout. Pour la première fois, Gala est entourée de professionnels qui croient en sa légitimité et sont prêts à affronter les géants qui lui ont tourné le dos.
Une victoire inespérée : Gala peut enfin réenregistrer son tube
Grâce à la stratégie légale menée par TaP Music, Gala réussit à réenregistrer une nouvelle version de "Freed From Desire". Cela peut paraître anecdotique, mais sur le plan juridique, cela signifie qu’elle reprend le contrôle sur l’exploitation future de son œuvre. Cette nouvelle version devient sa propriété intellectuelle, qu’elle peut désormais monétiser et promouvoir librement.
Un symbole de libération après des années d’impuissance.
"Freed From Desire" : un succès volé devenu un hymne mondial
Une chanson reprise dans les stades, les pubs et les jeux vidéo
Le morceau "Freed From Desire" a connu une seconde vie lorsqu’il est devenu l’hymne des supporters, notamment lors de la Coupe du monde de football 2018, puis de l’Euro 2020. En France, il est chanté dans les vestiaires des Bleus, repris par Griezmann ou encore Mbappé après les victoires.
Plus récemment, il a été intégré à des spots publicitaires, des playlists Spotify, et même utilisé comme générique dans des jeux vidéo.
Ironie du sort : pendant que des millions de personnes dansent sur son titre, Gala ne touche presque rien.
Le soutien du public, une source d’espoir
Depuis que l’affaire a été rendue publique début avril 2025, de nombreuses personnalités du monde musical et du divertissement se sont mobilisées pour soutenir Gala. Sur les réseaux sociaux, des hashtags comme #JusticeForGala ont émergé. Beaucoup dénoncent une industrie qui exploite les jeunes artistes sans scrupules.
Ce soutien populaire pourrait être le tremplin pour un retour artistique attendu.
Pourquoi cette histoire résonne autant aujourd’hui ?
Les artistes face aux abus dans l’industrie musicale
Le cas de Gala n’est pas isolé. Il fait écho à d’autres affaires récentes : Taylor Swift qui a dû réenregistrer ses albums pour en récupérer les droits, ou encore Kesha face à son producteur. Le déséquilibre entre artistes et maisons de production reste un sujet brûlant.
À l’heure où la visibilité sur les plateformes de streaming remplace les ventes physiques, les contrats se sont complexifiés, mais les pièges, eux, demeurent.
Une prise de conscience salutaire
L’histoire de Gala souligne l’urgence de former les jeunes artistes aux bases juridiques. Comprendre la propriété intellectuelle, les droits voisins, les royalties, n’est plus une option. C’est une question de survie.
De plus en plus de labels indépendants se montent aujourd’hui avec une approche éthique, et certains artistes choisissent même de gérer leur carrière de manière totalement autonome.
Gala aujourd’hui : entre résilience et renaissance
Vers une nouvelle carrière ?
Grâce à la version réenregistrée de son tube, Gala peut désormais toucher des revenus directs, relancer sa carrière et envisager des tournées. Elle pourrait également publier un témoignage ou un documentaire sur son parcours, qui serait sans doute très attendu tant son histoire est bouleversante.
Une revanche symbolique
Même si elle ne retrouvera jamais les revenus perdus de ces 30 dernières années, Gala incarne aujourd’hui la résilience artistique face à l’injustice. Son combat est un message d’espoir pour toutes celles et ceux qui ont été écartés de leur propre succès.
Gala, le prix amer de la naïveté et le triomphe de la persévérance
L’histoire de Gala est celle d’une arnaque systémique, rendue possible par une industrie qui capitalise sur l’enthousiasme et l’ignorance des jeunes talents. Mais c’est aussi une histoire de résilience, de combat, de justice retrouvée.
Aujourd’hui, Gala n’est plus seulement l’interprète de "Freed From Desire" : elle est le symbole d’une génération d’artistes qui se battent pour leurs droits. Et cette fois, elle est bien libérée du désir… de se taire.
Découvrez maintenant cette playlist anti déprime avec 32 chansons à écouter pour chasser la mauvaise humeur et retrouver le sourire et les artistes à écouter (et ceux à éviter absolument) si vous voulez courir plus vite sans effort.
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