Au début du confinement, tout le monde s'est mobilisé : nous avons tous été bien obligés de nous adapter, de ronger notre frein et de trouver des moyens de nous occuper pendant cette longue période en attendant de pouvoir sortir plus librement. Beaucoup ont cru (et moi la première) qu'après ces 55 jours enfermés, contraints et limités dans nos déplacements au plus strict nécessaire, la situation sanitaire s'améliorerait, qu'on retrouverait plus de libertés, que le contexte serait plus léger.
Le reconfinement...
Hélas, il n'en fut rien, bien au contraire, puisque nous en sommes (trop) vite arrivés à ce reconfinement, cette décision d'exiger le port du masque quasiment partout, pour les enfants de 11 ans et plus, puis à partir de 6 ans, et certains médecins préconisent désormais même de l'imposer à partir de 2 ans, ce qui m'inquiète personnellement beaucoup sur les capacités respiratoires d'un enfant si jeune et entravé par un masque et l'utilité d'un tel geste sanitaire si le petit bout, à juste titre, tripote son masque toute la journée pour essayer de l'enlever.
J'ai eu une discussion très intéressante il y a quelques jours avec un voisin que je sais très contestataire, toujours en révolte, toujours à contre-courant des décisions prises par le gouvernement. Je suis toujours à la fois surprise et admirative de le voir se positionner systématiquement en décalage avec des décisions qui peuvent pourtant sembler censées en apparence mais qui ont le don de générer chez lui un fort comportement d'opposition.
Quand il m'a simplement demandé « Ça va ? Comment tu te sens, en ce moment ? », je lui ai donc dit très sincèrement le fond de ma pensée, sans filtre, puisque je m'attendais à ce qu'il soit de mon avis. Je lui ai dit : « Je commence vraiment à être profondément lassée. Pendant le confinement, j'y croyais vraiment, je me disais on va tous faire l'effort de se confiner, on va surmonter cette période difficile, et ensuite ça ira mieux, ça sera réglé et ce sera plus facile pour tout le monde. Mais là, je vois que c'est pas du tout le cas, et j'ai même l'impression que c'est de pire en pire. Mon fils de 6 ans doit maintenant porter un masque toute la journée, je ne suis pas d'accord avec cette décision puisque je m'inquiète pour les conséquences sur sa santé et son bien-être au quotidien, et quand il me dit "mais maman, alors pourquoi je dois le faire ?", je ne sais même pas quoi lui répondre à part "parce qu'il faut bien que tu ailles à l'école pour apprendre des choses et t'amuser avec tes copains". Je n'ai qu'une peur, maintenant, c'est qu'on me dise que mon fils de 3 ans doit impérativement porter un masque lui aussi alors qu'il refuse déjà catégoriquement de manger à la cantine depuis la rentrée, et en même temps, voir tout le monde avec des masques ne doit vraiment pas l'aider à avoir envie de mettre de la nourriture dans sa bouche. Et je ne supporte pas de devoir expliquer à mon aîné qu'il faut suivre les règles même quand on n'est pas d'accord, puisque ça va précisément à l'encontre des principes d'éducation que j'essaye d'appliquer depuis sa naissance, à savoir l'inviter à toujours se questionner sur le pourquoi on doit suivre telle règle, quel est l'objectif, quel est mon intérêt, quel l'intérêt collectif. Evidemment, on n'a pas le choix, donc même si cela me fait mal au coeur, il porte toujours le masque partout où c'est obligatoire. J'ai toujours été très disciplinée et convaincue que le respect des règles et des autres était essentiel... ».
... ou l'heureux confinement ?
Et là, il a terminé ma phrase à ma place et m'a dit « Mais tu subis. Et ça te coûte ». Et je lui ai dit oui c'est ça, c'est exactement ça ! Il m'a répondu « Alors arrête ». Sur le coup, j'ai pas compris. J'ai froncé les sourcils, parce que je m'attendais tellement à ce qu'il me dise le contraire, à ce qu'il abonde dans mon sens et se révolte avec colère et arguments contre ce contexte anxiogène, ces décisions qui ont des conséquences lourdes pour nos enfants ou tout simplement à ce qu'il râle et peste avec moi, de manière absolument non-constructive et inutile, que ça m'a soufflée. J'ai rien dit. Et là, il m'a expliqué quelque chose que j'ai trouvé extrêmement pertinent.
Il m'a dit « Tu me connais, moi je me révolte à chaque fois que je peux. Je suis très contestataire, je n'hésite jamais à montrer que je ne suis pas d'accord. Par contre, j'essaye de le faire intelligemment. Je ne gâche pas mon énergie dans ce qui ne sert à rien, et je ne donne pas d'attention à ce qui m'agace. Tant que ma fille supporte le masque (les gamins ont même l'air de trouver ça rigolo en ce moment puisqu'ils prennent ça comme un jeu ludique, comme un déguisement, ça les fait rire et leur faire choisir des masques à motifs originaux, ça les fait sourire), que moi je le supporte aussi, que grâce à ça je peux continuer à me déplacer dans les lieux publics pour aller travailler, faire mes courses et sortir un minimum, moi je le fais et ça ne me pose aucun problème. Tu te sens mal parce que tu subis, tu te révoltes et tu t'énerves alors que tu ne peux rien y faire. Fais le contraire. La meilleure révolte, c'est de ne pas te laisser abattre par le contexte. Fais en sorte que ça te passe complètement au-dessus. Ne laisse pas le contexte ou quelque chose d'extérieur atteindre ton propre bien-être ou celui de tes enfants ».
Je suis restée silencieuse pendant quelques minutes, parce que j'avais pas vu les choses comme ça. Et quelques heures plus tard, je suis tombée sur cette jolie illustration de @maylis.illustrations sur Instagram :
Et je me suis dit mais en fait oui, c'est vrai, c'est ça qu'il faut faire, pour nos enfants, pour nous-mêmes, pour nos proches. Parce que se révolter contre le contexte n'a aucun intérêt, à part nous miner le moral et générer encore plus de négatif.
Vous non plus, vous n'aimez peut-être pas voir vos enfants avec des masques, vous n'avez peut-être pas envie de leur demander de suivre les règles, vous êtes peut-être lassé de cette situation qui change sans arrêt sans qu'on puisse y faire quoi que ce soit. Alors soyez en révolte, contre le contexte anxiogène, la mauvaise humeur ambiante, la négativité qui guette, et mettez des fleurs, des coeurs, des étoiles et des arcs-en-ciel dans votre quotidien.
Parce que dans ce contexte, c'est la seule façon de vivre ce reconfinement comme un heureux confinement, en attendant que le soleil revienne pour de bon.
Découvrez maintenant ces 18 petits gestes réconfortants qui vous feront du bien pendant le confinement et 30 façons de combattre la déprime hivernale.
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