Dans un premier temps, il conviendrait de chercher la définition dans le dictionnaire mais cela n’apporterait qu’une notion théorique à un terme propre à chacun. Je vais donc exposer ma vision des choses et me questionner sur le sujet.
L’amitié est un monde qui se compose et se recompose sans cesse telle une symphonie à créer où les sons s’entremêlent pour donner lieu à l’artifice de deux cœurs liés. C’est une fusion parfaite dans une envie réciproque de soutien et d’envie commune. C’est un respect des différences et un non jugement constant. C’est une certitude à ne jamais mettre en doute. C’est un endroit où il fait bon se réchauffer face à la froideur d’un monde hostile. C’est un monde qui accepte le temps qui passe, les distances, les incompréhensions, les absences et les pauses sans jamais mettre en doute la noblesse du cœur.
J’ai toujours cru que l’amitié était celle décrite dans les romans ou les films oscarisés. Je pensais que moi et eux on serait comme les GOONIES vainquant les monstres, les peurs et les sortilèges. On se serait tous retrouvés dans une grande maison à jouer au tarot et à la PS3. Ce serait des barbecues sans fin à refaire le monde autour d’une bière belge. On sécherait nos larmes réciproquement et nous serions tous le Jeff de la chanson de Brel.
Rien ni personne ne pouvait/devait se mettre en travers de moi et cette amitié plus forte que les on-dit, les sous-entendus et l’hypocrisie. Cela ne pouvait prendre fin. C’était plus fort et intense que le plus grand des orgasmes donné par le meilleur amant de la terre. L’amitié te donne l’impression de tenir une étoile dans la main et de voler à travers les cieux. Elle te revigore de l’intérieur et te donne la force d’affronter toutes les impasses de la vie. L’ami est là, à t’écouter encore et toujours raconter les mêmes histoires comme une première fois. Telle une mère séchant les larmes d’une première peine de cœur, l’ami est là envers et contre tous.
Et pourtant… Ma sœur de cœur, mon amie, celle à qui j’ai promis une fidélité sans faille n’est pas venue le jour où je me suis faite opérer à cause d’une rupture de cœur.
Et pourtant… Celui qui m’appelait « ma sœur », ce faux-ami que j’ai écouté des mois durant parler de cette fille qui ne l’aimait pas a sonné aux abonnés absents prenant parti pour un homme de passage…
L’amitié s’envole sans préavis, c’est le répondeur et l’absence qui font écho. Finir par parler dans le vide, écrire des SMS sans réponses, des emails sans destinataires et rédiger des articles interrogatifs…
On nous enseigne qu’il faut prendre le meilleur et laisser le superflu mais on ne nous dit pas comment faire lorsque les gens nous quitte pour un ailleurs meilleur.
Alors oui, je continue ma route en solitaire car j’ai appris un lendemain de rupture que j’étais la seule à pouvoir me donner la main. Mais qu’on me dise comment faire ! Est-ce que tous les rapports humains sont voués à s’essouffler un lendemain de retrouvailles ? La proximité existe-telle ?
Il me reste aujourd’hui trois amis, des piliers de vie, des arbres fondateurs… Ils sont restés malgré les rafales, les tempêtes et les naufrages. Ils ont résisté à mes folies et mes emportements. Le temps et la distance n’a pas failli ni affaibli nos retrouvailles et nos cœurs aussi légers qu’avant. Je remercie le ciel de me laisser ces trois pépites car ce sont elles qui illumine ce chemin bien souvent trop sombre dans lequel je tends à me perdre.
Peut-être me faut-il un mode d’emploi...